Sant Jordi/ Le Canigou : plus qu’une montagne, un véritable symbole…

« Elevé à 2 785 mètres d’altitude, il culmine, majestueux… « Montagne sacrée des Catalans », comme l’a péremptoirement baptisé Joseph Ribas, écrivain et chantre de ce massif nourricier et ô combien loué, le Canigou s’impose, au fil de l’Histoire, comme une incarnation de l’identité et de la résistance catalanes. Contrairement aux idées reçues, une montagne ne peut objectivement constituer une frontière. Le Canigou s’est d’ailleurs inscrit, dès son peuplement, en exemple d’exception géographique.

En lieu et place d’entraver les liaisons et les échanges entre les hommes, il a de toujours représenté un espace de vie, un vivier économique et social. Réserve de neige, et de fait source d’énergie hydraulique, il n’a jamais manqué de s’orienter vers l’exploitation de la forêt et du sol (gisements de fer et de marbre, aujourd’hui abandonnés…). Il a favorisé la concentration du bétail (estives et pâtures). Il propose encore maintenant, face à l’avenir et à l’incertitude, outre le tourisme et les sports de montagne (marche, ski, alpinisme…) des pistes parcourues depuis des siècles, et à nouveau recommencées telles le thermalisme et le solaire…

Pour Jacint Verdaguer, poète de la Renaissance, le Canigou – titre de son fameux poème épique, cristallise l’union de la Catalogne, divisée le 7 novembre 1659 par le Traité des Pyrénées…

Par temps clair, lorsque la Tramontane caresse – parfois un tant soit peu rudement -le littoral méditerranéen, on peut voir le Canigou pointer son pic enneigé de loin, de fort loin, depuis Marseille même… Et quand on a vu une seule fois le Canigou, magnifique sous la lumière du printemps, on s’en souvient à jamais…. »

Jean Iglesis