Sommet européen de l’aviation les 3 et 4 février 2022

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Dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, le Sommet de l’aviation consacré à la décarbonation du transport aérien s’est tenu les 3 et 4 février à Toulouse, berceau de l’industrie aéronautique européenne. La Commission européenne, les 27 États de l’Union européenne, 10 États de la Conférence européenne de l’aviation civile (Norvège, Royaume-Uni, Géorgie, Islande, Suisse, Saint-Marin, Serbie, Albanie, Monaco et Moldavie) ont affirmé leur soutien à un objectif de neutralité carbone du transport aérien d’ici 2050. Près de 150 entreprises et parties prenantes (fédérations, organisations syndicales) du secteur aérien et énergétique dont Airbus, Safran, Dassault, Aéroports de Paris, Vinci Airports, Air France-Klm, IAG, Easyjet, Atr, Thales, Boeing, TotalEnergies, Shell, Suez et Neste, se sont aussi engagées à leurs côtés.

À l’initiative de Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, se sont réunis, les 3 et 4 février, Adina Vălean, commissaire européenne aux transports, les ministres des transports de l’Union européenne, Salvatore Sciacchitano, président du Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci), les directeurs généraux européens de l’aviation civile ainsi que les représentants de l’industrie aéronautique. Ce sommet a abouti à l’adoption de la Déclaration de Toulouse pour une neutralité carbone du transport aérien d’ici 2050.

Les États-Unis d’Amérique, le Canada, le Maroc et le Japon ont souhaité participer et apporter leur soutien, témoignant de la portée historique de cette déclaration inédite.

Cette déclaration est le résultat de sessions de travail tenues ce vendredi dans les locaux de l’Enac (École nationale de l’aviation civile) et rythmées par différents temps forts, à commencer par la présentation d’une étude réalisée auprès des citoyens d’une douzaine de pays (Inde, Brésil, Turquie, Indonésie, Afrique du Sud, France, Chine, Égypte, Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis d’Amérique et Russie). Cette étude met en exergue à la fois leur désir de continuer à voyager et leur forte attente en matière de décarbonation de l’aérien. Ils attendent un engagement total du secteur aérien au niveau mondial et comptent notamment sur les biocarburants et les nouvelles motorisations (électrique et/ou hydrogène), tout en étant conscients du renchérissement que cela induira.

● Pour une aviation durable : un engagement européen et national

Des actions de soutien sont mises en place par les pouvoirs publics pour décarboner l’aviation.

Au niveau européen, ce sont les « entreprises communes » Sesar (navigation aérienne) et « Clean Aviation » (R&D), ainsi que deux « Alliances » pour accélérer, d’une part, l’utilisation des carburants durables dans l’aérien et le maritime et, d’autre part, « pour une aviation à zéro émission ». Associant acteurs publics et privés, ces différentes actions bénéficient de financements européens.

Au niveau national, le président exécutif d’Airbus Helicopters, Bruno Even, a présenté les travaux du Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac), instance partenariale entre la Dgac du ministère des Transports et les entreprises aéronautiques françaises dont il préside le comité de pilotage.

● De nouvelles perspectives technologiques : les actions engagées par les entreprises

Des acteurs de premier plan tels que Aéroports de Paris, Airbus, Air France-Klm, Atr, Dassault Aviation, Safran, Thales, ainsi que toute la filière du transport aérien, ont témoigné de leur engagement pour décarboner l’industrie aéronautique, à travers :
– l’amélioration des opérations (au sol et en vol, avec notamment l’optimisation des trajectoires ou les vols en formation) ;
– la promotion des carburants durables (qui nécessite la mise en place d’une filière d’approvisionnement) ;
– le développement des nouvelles technologies (électricité, hybridation, hydrogène).

● Déclaration de Toulouse : vers un transport aérien décarboné au niveau mondial

À quelques mois de l’assemblée triennale de l’Oaci qui regroupe 193 pays, le président de l’Organisation, Salvatore Sciacchitano, a souligné que la décarbonation de l’aérien nécessite la mise en œuvre d’un « panier de mesures ». Il a salué les efforts déployés qui inciteront les participants de l’assemblée à s’engager davantage dans la lutte contre le dérèglement climatique, à travers :
– un renforcement de la mise en œuvre du dispositif mondial de compensation Corsia (Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation)
– l’adoption d’un « objectif de long terme » de réduction des émissions de CO² (Ltag, Long-Term global Aspirational Goal).

Dans cette perspective, le Sommet de l’aviation a abouti à une déclaration inédite à l’échelle mondiale, tant par son contenu que par le nombre de ses signataires, actant un objectif partagé de zéro émission nette en 2050 et affirmant l’importance d’une vision holistique du développement durable qui tienne pleinement compte de ses dimensions environnementale, économique et sociale. Les 27 États membres de l’Union européenne, 10 pays de la Ceac, une vingtaine d’associations professionnelles européennes regroupant les constructeurs, les compagnies, les équipementiers, les aéroports, les syndicats du secteur, et plusieurs dizaines d’entreprises individuelles du secteur aérien et du secteur énergétique, actifs dans la production de carburants d’aviation durables, se sont engagés à ce que le transport aérien atteigne la neutralité carbone d’ici 2050.

Pour Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, « c’est un nouveau chapitre de l’histoire de l’aviation qui s’ouvre aujourd’hui. En s’engageant à décarboner le transport aérien d’ici 2050, l’Europe montre l’exemple. États, industriels, associations : nous avons su nous rassembler largement autour de cet objectif. Nous le porterons haut et fort, d’une seule voix, à l’échelle internationale. »