Le littoral Pyrénéen abrite une biodiversité importante avec un tiers des espèces de poissons de la Méditerranée nord-occidentale. Comme partout en Méditerranée, la biodiversité marine y a fortement régressé. Les causes : surpêche, pollution, artificialisation du littoral, espèces invasives, changement climatique. L’enjeu majeur de ce millénaire est d’inverser la tendance et de permettre une protection et une restauration efficace des populations marines, malgré le manque de connaissance sur les écosystèmes marins et des espèces associées. Une mise en réseau des Aires Marines Protégées de la zone permettrait d’optimiser la restauration de la biodiversité. Une gestion commune est indispensable lorsqu’il s’agit d’une entité écologique homogène.
• Une étude transfrontalière et participative pour préserver les écosystèmes marins
Deux centres de recherche en environnement marin français et espagnol mènent actuellement une étude transfrontalière réunissant les gestionnaires des aires marines protégées et tous les usagers du milieu marin catalan dans le cadre d’un projet européen dénommé ResMed (Réseau de réserves marines et gestion intégrée des zones côtières transfrontalières de la Méditerranée). Le projet ResMed dont l’Université de Perpignan Via Domitia est chef de file, doit apporter les clés d’une protection efficace harmonisée et d’une pêche durable avec l’amélioration des connaissances et les nouvelles mesures de gestion communes transfrontalières. Pour générer ces nouvelles connaissances, ResMed s’appuie sur une science participative en impliquant les acteurs locaux et les parties prenantes (pêcheurs, plongeurs, citoyens, etc.).
ResMed réunit neuf partenaires en faveur de la protection du patrimoine marin catalan et l’amélioration des services écosystémiques de celui-ci. Une gestion intégrée bénéficiant à tous les acteurs milieu. Le projet a été co-financé par le Fonds Européen de Développement Régional (Feder) dans le cadre du Programme Poctefa.
• Améliorer les connaissances pour mieux gérer les aires marines
Le département de biologie de l’Université de Barcelone en collaboration avec le Centre de Formation et de Recherche sur les Environnements Méditerranéens (Cefrem UMR 5110 – Université de Perpignan/Cnrs) pilotent ce programme répondant aux besoins de l’Union Européenne quant à la protection et la valorisation du patrimoine naturel. Le programme ResMed (réseau de réserves marines et gestion intégrée des zones côtières transfrontalières de la Méditerranée) fait le point sur l’état de la biodiversité marine, de la connectivité et de la gestion actuelle des quatre aires marines protégées (Amp) du territoire catalan : le Parc naturel marin du Golfe du Lion, la Réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls, le Parc naturel de Cap de Creus et le Parc naturel du Montgri, des îles Médès et du Baix Ter. L’acquisition de nouvelles connaissances scientifiques a pu se faire grâce à l’utilisation d’outils aussi variés que la télémétrie acoustique, les comptages visuels en plongée, ou encore la science participative avec les clubs de plongée.
8 espèces ont été retenues dans le cadre de ResMed pour leur intérêt patrimonial et halieutique mais aussi leurs différences de cycle de vie, d’utilisation des habitats et de déplacements : le mérou, le corb, le denti, le loup, la dorade royale, le sar tambour, la bécune et le canthare. La combinaison de ces méthodes sert à localiser précisément les zones d’habitats essentiels.
Le but de ce projet est de proposer de nouveaux outils de gestion spatiale et de gestion des pêches conçus en concertation avec les usagers du milieu marin qui auront pris part au projet : citoyens, centres professionnels de plongée, pêcheurs loisir et professionnels et gestionnaires des Amp.
A propos du programme Poctefa
Le projet a été co-financé à hauteur de 65% par le Fonds Européen de Développement Régional (Feder) dans le cadre du programme Interreg V-A Espagne-France-Andorre (Poctefa 2014-2020). L’objectif du Poctefa est de renforcer l’intégration économique et sociale de l’espace frontalier Espagne – France – Andorre. Son aide est concentrée sur le développement d’activités économiques, sociales et environnementales transfrontalières par le biais de stratégies conjointes qui favorisent le développement durable du territoire.