Nouvel ouvrage photographique aux Presses Littéraires, « Catalogne » de Grégory Herpe

catalogne

De Barcelone à Perpignan, ce photographe, primé en 2015 à la biennale internationale d’art contemporain à Gênes (Italie) et ayant obtenu le prix de la meilleure photo de presse dans la même année, nous montre une culture ancrée dans notre pays, mais aussi chez nos voisins les Espagnols. Ses clichés nous font voyager dans l’émotion et la découverte d’un monde dont on ne voyait que les apparences ; de plus, le Prince Michel de Yougoslavie lui a écrit sa préface.

Grégory Herpe a participé au Cours Florent et a été rédacteur en chef d’NRJ il y a 20 ans. Il a interviewé bon nombre de célébrités et a pu publier ses photographies à travers le monde.

L’interview – Questions à Grégory Herpe

Votre bio en quelques lignes ?
Je suis né à Paris en 1969. Autodidacte, j’ai photographié la France, les Pays-Bas, l’Ecosse, les animaux d’Afrique, du Kenya en Tanzanie, le patrimoine religieux, les bus vintage maltais, la communauté gitane, et bien sûr
Barcelone et la Catalogne. J’ai aussi réalisé les portraits de nombreuses célébrités, de Gérard Depardieu à David Bowie…
Mes photos ont été publiées en France, aux Etats-Unis, et en Russie, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Italie, Espagne, Pologne, Grèce, Slovaquie, Thaïlande, Suisse…et exposées à Paris, Boston, San Diego, Bristol, Porto, Spa, Cannes, et bientôt à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Journaliste pour différents magazines à Paris, je fus rédacteur en chef sur NRJ, Fun Radio & TV et y ai interviewé George Clooney, Will Smith, Arnold Schwarzenegger, et d’autres stars du rock et du cinéma.
Elève de Francis Huster aux Cours Florent avec mes amis Jean-Paul Rouve et Edouard Baer, j’ai joué et mis en scène plusieurs pièces de théâtre en Europe, quelques films pour Jean-Pierre Mocky, André Téchiné, Pierre Etaix, et fus directeur artistique d’un studio de production cinéma.

Pourquoi ce livre sur la Catalogne ?
Je vis et travaille depuis quelques années entre Barcelone et Perpignan. J’ai commencé à sillonner ce pays catalan par curiosité puis je me suis aperçu de sa beauté, de sa diversité et j’ai voulu marquer cette période de ma vie en réalisant cet hommage à la Catalogne, des deux côtés de la frontière franco-espagnole.

Que peut-on voir à l’intérieur ?
Je n’ai pas fait ce livre pour un office du tourisme alors ne vous attendez pas à des cartes postales bien lisses vantant la région. J’ai montré ce que j’ai vu, sans concessions mais avec beaucoup d’amour. Je ne me suis pas censuré ! Alors, vous y verrez les filles en bikini sur les toits de Barcelone et les mines de sel de Cardona, le street art à Olot et les prostitués de la Jonquière, un Collioure apocalyptique mais aussi le patrimoine religieux de Perpignan ou Elne…
Je photographie ce que je vois. Je ne suis pas là pour rendre les gens plus beaux qu’ils ne le sont, pas plus que je ne veux rendre les choses plus sombres. Je photographie la vie, simplement la vie, qui rit ou qui pleure.

Ce livre a pris du temps à réaliser ?
Les premières photos furent prises il y a environ 5 ans, mais la majorité de ces images ont été réalisées lors d’un road trip cet été.

nouvel-ouvrage-photographique-aux-presses-litteraires-catalogne-de-gregory-herpe-3

Pourquoi ce regard décalé sur les choses ?
Je recherche toujours une autre perspective sur le monde qui m’entoure.
C’est le film « Le cercle des poètes disparus » qui a influencé mon style. Dans l’une des premières scènes, le professeur Keating interprété par Robin Williams demande à ses élèves de grimper sur leurs tables ; ils n’osent le faire, dans ce collège très rigide, très strict. Quelques-uns osent finalement obéir et là, il leur demande de regarder par la fenêtre et de regarder cette vue qu’ils ne voient même plus, de la redécouvrir comme si c’était la première fois, sous ce nouvel angle, cette nouvelle perspective. Lorsque je pars faire des photos, j’ai toujours cette scène en tête et je recherche l’angle qui me fera redécouvrir les choses. Je veux apporter
ma rime à ce monde…

Vous avez aussi photographié beaucoup de célébrités ?
Est-ce diffèrent d’un reportage sur un pays ou une région ?

J’ai commencé par le théâtre, aux cours Florent, à 19 ans. Plusieurs de mes camarades de classe sont aujourd’hui des comédiens très connus en France. J’ai toujours connu des célébrités et du coup, j’ai un rapport très simple avec elles.
Parmi celles que j’ai photographiées, il y en a plusieurs qui sortent du lot. Sur scène, j’ai été totalement subjugué par Iggy Pop et Izia Higelin qui est la Janis Joplin française et que je conseille aux britanniques de découvrir. David Bowie fut mon premier gros coup et j’ai adoré avoir la chance de photographier mon réalisateur favori : Peter Greenaway. Une chance aussi d’avoir passé un tournage entier à photographier Omar Sharif, qui vient de mourir. Mais le plus grand, le seul devant lequel je me suis senti tout petit, c’est Gérard Depardieu. C’est un monstre sacré ! J’ai fait des photos chez lui, à Paris, et lorsqu’il est entré dans la pièce dans laquelle je l’attendais, il a prit toute la place, et pas que physiquement ! Son charisme est énorme. Et quel personnage ! Drôle, gentil, le copain que tout le monde rêverait d’avoir. Dans « Depardieu », il y a « Dieu »…Et il a quelque chose d’un Dieu ; Dionysos, par exemple, car comme lui il aime le vin, les excès.

nouvel-ouvrage-photographique-aux-presses-litteraires-catalogne-de-gregory-herpe-2

Comment vous définiriez-vous comme photographe ?
Je suis avant tout un photographe urbain et j’aime photographier les villes, le street art, la vie qui foisonne, les anonymes. Et je suis aussi attiré par ces paysages lunaires, apocalyptiques, désertiques, que l’on peut trouver en Scandinavie ou en Ecosse. Je suis totalement amoureux de l’Ecosse, de ses paysages bouleversants, de son histoire et de ses habitants si généreux et si authentiques !
Encore une fois, j’aime pouvoir me perdre dans un pays, aller au hasard, sans me soucier de ce que je vais trouver car si l’on est curieux, si on a l’œil ouvert, on trouve matière à prendre des photos.
Je photographie également beaucoup le patrimoine religieux. Les églises, les cloitres, les cathédrales ; surtout les cathédrales. J’aimerais faire un livre de photos de toutes les cathédrales de France. J’en ai déjà shooté une trentaine… Il me faut un mécène, là encore !

Qu’aimeriez-vous faire passer avec vos photographies ?
De l’émotion. J’aime cette citation du grand reporter Don McCullin : « Pour moi, la photo, ce n’est pas regarder, c’est ressentir. Si vous ne ressentez rien quand vous êtes devant un sujet ou un paysage, il y a peu de chances que les gens ressentent quelque chose en regardant vos photos. »
L’émotion…

Aux Éditions Les Presses Littéraires

Maison d’éditions basée à Saint-Estève, près de Perpignan. Chaque mois, une dizaine de titres  supplémentaires sont édités. Avec un taux élevé de reversement de droits d’auteurs, Les Presses Littéraires sont devenues une des maisons d’édition des plus actives et respectueuse.
Rue des Imprimeurs – 66240 Saint Estève
Tél : 09 53 97 52 16 – Fax : 09 58 97 52 16
lespresseslitteraires2@gmail.com
www.lespresseslitteraires.com