Langues régionales/ Le temps est venu de reconnaître l’enseignement par immersion !

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Eskolim appelle les députés à pleinement soutenir la proposition de loi sur la protection patrimoniale des langues régionales lors de son examen le 8 avril. Réunis à Bastia du 26 au 28 mars, les six réseaux d’enseignement immersif leur demandent de voter le texte conforme aux travaux du Sénat. Eskolim nous communique à cet égard, avec prière d’insérer :

« Pour la première fois depuis la IVe République (loi Deixonne en 1951), nous avons l’opportunité de doter la France d’une loi à même de poser les bases d’un statut protecteur pour nos langues régionales. C’est une opportunité historique, elle engage collectivement et individuellement quiconque se dit attaché à la préservation et à la vitalité de ce patrimoine culturel exceptionnel.

Parmi les avancées majeures de ce texte, figure la reconnaissance explicite de « l’enseignement immersif en langue régionale sans préjudice de l’objectif d’une bonne connaissance de la langue française ». Cette méthode pédagogique est la plus efficace pour permettre aux enfants de devenir des locuteurs bilingues, capables de comprendre, s’exprimer et créer, aussi bien en langue régionale qu’en langue française, sans porter préjudice ni à l’une ni à l’autre. Les études ne manquent pas, y compris celles menées par l’Éducation nationale ; les très bons résultats des élèves au brevet et au baccalauréat attestent aussi de cette réussite.

Le texte proposé par le Sénat est équilibré, notamment grâce à la mention de « l’objectif d’une bonne connaissance de la langue française » qui est une référence directe à l’article L121-3 du Code de l’éducation, applicable à nos écoles puisqu’elles sont sous contrat 1 d’association avec l’État.

Eskolim se souvient de la qualité des débats lors de l’examen de ce texte par le Sénat. Nous espérons que ne reviendront pas les arguties juridiques laissant suggérer que l’immersion serait inconstitutionnelle. En effet, si la Constitution indique que « la langue de la République est le français » et que, de fait, la langue française est la langue commune à notre territoire, la jurisprudence du Conseil constitutionnel ou du Conseil d’Etat2, ne contient rien sur la prétendue inconstitutionnalité de l’enseignement d’une langue régionale selon la pédagogie de l’immersion linguistique. Au contraire, en 2002, le Conseil d’État a laissé entendre que l’intervention d’une loi serait de nature à régulariser le régime d’enseignement par immersion. »

1  » La maîtrise de la langue française et la connaissance de deux autres langues font partie des objectifs fondamentaux
de l’enseignement. »

2 Décisions n° 91-290 DC du 9 mai 1991, n° 2001-456 DC du 27 décembre 2001, n° 238653 CE du 29 novembre 2002, n°
2004-490 DC du 12 février 2004.