Journée mondiale des enfants soldats : Unicef lance une série de vidéos sur les cauchemars des enfants

« Le cauchemar qui continue à me hanter, c’est mon père qui est massacré par le groupe qui m’a capturé », a déclaré Joseph [nom changé] qui n’avait que 13 ans lorsqu’il a été kidnappé, forcé à se battre, après avoir assisté à la mort de son père. Joseph est l’un des cinq enfants de la série vidéo « Quand je ferme les yeux », lancée aujourd’hui par Unicef.

La série se concentre sur les cauchemars récurrents comme réaction courante chez les enfants associés aux forces armées et aux groupes armés (Caafag) et sur leurs effets dévastateurs. Ils affectent leur sommeil, leur capacité à se concentrer et leur comportement. Ils ont souvent des difficultés à l’école, deviennent irrités et agressifs ou se replient complètement sur eux-mêmes. Alors que le monde commémore la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats le 12 février, Unicef met en évidence les effets néfastes des conflits armés sur les enfants directement confrontés à des atrocités.

« Alors que les blessures physiques sont rapidement soignées, les blessures psychologiques restent souvent béantes et difficiles à soigner », a déclaré Andrea Suley, représentante par intérim d’Unicef au Soudan du Sud. « Pour que les enfants utilisés par les forces et groupes armés puissent reconstruire leur vie et se créer un avenir, ils doivent bénéficier d’un soutien psychosocial et d’un traitement adéquat lorsque cela est nécessaire. »

Le Soudan du Sud a un système de soins de santé mentale défaillant et il n’existe qu’un seul service psychiatrique avec peu de lits dans tout le pays et un nombre limité de spécialistes. Cependant, beaucoup peut être fait au niveau communautaire, grâce à un suivi étroit de la part des travailleurs sociaux. Ainsi, chaque enfant du programme de réintégration des Caafag soutenu par Unicef bénéficie d’un travailleur social spécialisé pendant trois ans.

« Depuis que j’ai rencontré mon assistante sociale, elle m’a aidée pour beaucoup de choses, c’est pourquoi je ne rêve plus », a déclaré Sara [nom modifié]. Elle n’avait que 10 ans lorsqu’elle a été forcée à rejoindre un groupe armé. Elle faisait des cauchemars plusieurs fois par semaine après sa libération.

« Les histoires des enfants sont des témoignages qui montrent l’importance de mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants dans les conflits armés. Unicef demande instamment à toutes les parties au conflit au Soudan du Sud d’honorer leurs engagements de ne pas violer les droits des enfants et au gouvernement d’assurer le financement de la mise en œuvre complète du plan d’action global contre les six graves violations des droits des enfants dans les conflits armés », déclare Andrea Suley.

À propos du programme Caafag (enfants associés aux forces ou groupes armés) au Sud-Soudan :

Depuis 2013, Unicef a soutenu la libération et la réintégration de 3 785 enfants associés aux forces armées et aux groupes armés au Soudan du Sud. Sous l’égide de la Commission nationale de désarmement, de démobilisation et de réintégration du gouvernement du Soudan du Sud, les enfants libérés sont accueillis dans des centres de soins provisoires mis en place par Unicef et ses partenaires, où ils reçoivent des produits de première nécessité tels que des vêtements, de la nourriture et des services de santé. Ils sont ensuite enregistrés, et Unicef commence à rechercher leurs familles en vue de leur réunification si nécessaire. Ils reçoivent également des conseils et d’autres services de soutien psychosocial, ainsi que des programmes de réinsertion sociale et économique, tels que des moyens de subsistance, des activités génératrices de revenus et des formations professionnelles et de préparation à la vie active. Unicef met en place un plan multisectoriel de trois ans pour chaque enfant afin de s’assurer qu’il bénéficie du suivi et du soutien nécessaires

Unicef a lancé un appel de fonds de 4 millions de dollars pour le programme Caafag pour 2021.

À propos d’Unicef

Unicef travaille dans certains des endroits les plus difficiles du monde, pour atteindre les enfants les plus défavorisés. Dans plus de 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, partout dans le monde, pour construire un monde meilleur pour tous. Plus d’informations sur www.unicef.fr