Haut-Conflent/ Sansa… tionnel !

Sansa : située dans l’arrondissement de Prades, perchée en Conflent sur une altitude oscillant entre 1 155 mètres et 2 469 m, s’étirant sur un peu plus de vingt-deux kilomètres carrés à environ 1h30 à l’ouest de Perpignan, avec sa vingtaine d’habitants – appelés les Sansanencs -, est l’une des communes les moins peuplées des Pyrénées ; mais le village a compté jusqu’à 253 habitants, c’était en 1793… En 1901, ils étaient encore 171. C’est à partir de 1921 que la population de Sansa passe sous la barre fatidique des 100 habitants. En 1975, ils ne sont plus que cinq. Il faudra l’arrivée des années 2000, 2006 plus précisément, pour assister à une « remontada » de la démographique, avec dix-sept habitants recensés cette année-là.

Sansa n’en demeure pas moins un joyau naturel d’exception ciselé et couronné par l’importance des forêts et milieux semi-naturels à végétation arbustive et/ ou herbacée. Fait remarquable, au cours des trente dernières années le territoire de la commune n’a pas perdu 1% de son cadre environnemental, c’est dire si l’exploitation forestière, la construction ou la pollution humaine n’ont eu ici aucune conséquence à une époque où, par ailleurs, le dérèglement climatique impose son ambiance et le tempo.

C’est dans ce biotope d’exception, dans ce labyrinthe végétal attractif, dans le cœur historique du village, que se trouve le gîte des Garrotxes.

L’endroit est très couru. Les amateurs du genre, de cette atmosphère, s’y bousculent en été, n’hésitant pas à parcourir plusieurs dizaine de kilomètres – dont l’accessibilité d’ailleurs se mesure et se compte plutôt en heure -, juste le temps d’un aller-retour. Les randonneurs également en ont fait un lieu de destination, à partir duquel il est possible de tracer plusieurs circuits.

Le gîte des Garrotxes propose pour eux deux appartements… et un hébergement original : un dortoir d’une dizaine de places, où on peut louer son lit ! Exactement comme à l’époque les cavaliers pouvaient le faire sur la route du Sel, descendant de Salmiech (Rouergue) à Aigues-Mortes (au portes de la Camargue), ou encore les pèlerins traversant le rude plateau de l’Aubrac pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle…

Mais le gîte des Garrotxes, c’est surtout le couvert des époux Monica et Paul Bonet et de leur fils. Un accueil des plus chaleureux (la critique est unanime), une cuisine originale, médiévale, montagnarde, goûteuse, généreuse, qui prend racine dans le potager des producteurs locaux (en circuits cours), des grillades savoureuses servies à l’épée, comme à la belle époque où le père Bonet sorte de d’Artagnan culinaire sévissait avec panache dans la ruelle moyenâgeuse du Chevalet, encastrée dans le Vieux-Perpignan, derrière la place Arago… où les très nombreux amateurs du genre faisaient la queue, dès 11h, pour participer à un déjeuner au bon coup de fourchette assuré.

A Sansa, face à un panorama époustouflant, face au Col du Dragon, au beau milieu d’une faune et d’une flore préservées, les Bonet ont su recréer sur l’un des versants du Haut-Conflent une ambiance particulière, où le gîte des Garrotxes jaillit tel un geyser du sanctuaire naturel des Pyrénées-catalanes.