La Fédération des Conseils de Parents d’Élèves des Écoles Publiques des Pyrénées-Orientales (Fcpe 66) nous communique sous le titre « Le 22 juin, une rentrée utile pour recréer du lien, mais non obligatoire », avec prière d’insérer :
« Ce 22 juin 2020, les élèves des écoles et des collèges reviennent en classe, comme l’a annoncé le président de la République, Emmanuel Macron, le 14 juin. La Fcpe 66 est convaincue de l’utilité de ce retour en classe, comme un moment particulier pour réinvestir l’école, reprendre le lien social entre chaque élève et l’école comme lieu de vie, essayer de reprendre une « vie normale » en tenant compte des difficultés rencontrées pendant toute la période du confinement. Notamment pour les élèves décrocheurs ou dans des situations précaires, cette rentrée peut permettre de réactiver des moments de vie dans les établissements scolaires, et de reprise sociale entre les élèves et avec leurs enseignants.
La Fcpe 66 s’interroge cependant sur le caractère obligatoire de ce retour en classe pour beaucoup de raisons. Tout d’abord, la crise sanitaire, avec la fermeture des établissements scolaires le 13 mars, puis avec le confinement le 17 mars, a mis en exergue de nombreuses failles, avec un creusement des inégalités et une fracture numérique ; et depuis, beaucoup d’élèves décrocheurs n’ont pas fait l’école à la maison, et ne reviendront pas davantage, malheureusement, ce 22 juin.
De la même façon, la reprise du 11 mai qui s’est accompagnée d’un premier protocole sanitaire très strict, n’a permis qu’à très peu d’élèves de retourner en classe. La seconde phase du 2 juin n’a pas été mieux lotie. Cette ultime rentrée de l’année scolaire lancée après six semaines d’école en dents-de-scie, et trois mois d’école à la maison, intervient à deux semaines des vacances scolaires, à une période où, habituellement, peu d’élèves sont présents (les établissements scolaires du 2nd degré préparent les examens nationaux), et après une année où les élèves ont été excessivement ballotés. Le protocole sanitaire a bien sûr été fortement allégé, permettant de travailler dans une ambiance plus sereine, mais les inquiétudes sont toujours là !
Et nous nous interrogeons sur cette « obligation » réelle de renvoyer coûte que coûte
les enfants en classe à seulement quelques jours des vacances scolaires, tant nous comprenons aussi les parents dubitatifs et inquiets.
Non, cette rentrée n’est pas obligatoire !
La Fcpe 66 craint que cette rentrée, avec seulement 4 élèves sur 10 en moyenne, n’ait que comme seul sens de reprendre en septembre avec la même école. Or c’est bien en septembre qu’il faut prendre davantage de temps pour reprendre, réactiver les notions trop peu assimilées. Et notre fédération sera force de proposition pour que la rentrée de septembre soit différente, et permette de ramener chaque enfant, écarté du système scolaire et malmené par cette période sanitaire complexe, dans l’école en donnant à chacun ses chances de retrouver une école différente, qui aide chaque élève à s’épanouir, et à évoluer avec bienveillance. L’école doit aujourd’hui prendre le temps d’apprendre et d’instruire, et doit s’adapter à chaque enfant ! »