Estagel/ La remise : un joyau dans un écrin de verdure !

Gisèle Bellsolà déclamant un poème des troubadours

La remise ! Elle n’est pas sans nous rappeler l’ambiance des jardins du Colisée, pour ceux qui ont connu le festival « d’Estagel et des Côtes du Roussillon village. » Ambiance amicale, conviviale, une grande époque qui a laissé des traces indélébiles dans la population estagelloise.

Soledad est la muse, le chef d’orchestre, l’animatrice, elle détient le cordon de la vie de ce lieu dans Estagel. C’est dans cet endroit que se côtoient des artistes qui n’ont pas toujours eu la place qu’ils auraient dû avoir dans l’espace culturel de notre département en tout cas. C’est ainsi que nous pouvons caractériser Gisèle Bellsolà présente en ce jour du dimanche 2 octobre 2022. Nul doute que la remise prendra au fil du temps, de plus en plus de place dans la vie culturelle du village.

de vieux murs, des arbres, des passionnés, le miracle peut opérer.



Soirée privée ouverte au public à la remise.

La remise, c’est un lieu associatif de résidence artistique pluridisciplinaire, contemporain et populaire, comme aime à le dire Soledad. C’est un lieu aussi, ou les amis des belles choses, de la culture, aiment à se retrouver, en toute simplicité. La convivialité étant le maître-mot des soirées organisées.

On commence très jeune à apprécier cette musique d’un autre temps.

Voilà déjà deux ans environ, que l’aventure à commencé. La période sanitaire n’a pas permis le développement sans frein requis en la matière. Aujourd’hui, les accents de toutes ces belles choses produites, passent au-dessus des murs et commencent à se propager dans les rues du village. Même François Arago sur la place, commence à regarder dans la direction de ce lieu qui deviendra mythique.

Pour cette soirée, les troubadours étaient de la fête.

C’est Gisèle qui a présenté les troubadours les plus célèbres de notre département. Guillem de Cabestany, Bérenguer de Palol, Ponç d’Ortaffa. Ainsi, leurs poèmes, venus d’un autre âge, d’un autre temps, pour notre plus grand plaisir, sont venus agrémenter cette calme soirée. Et ceci, dans la langue de l’époque, entre Catalan et Occitan dirons-nous. Bien évidemment, même pour des artistes connaissant sur toutes les portées, l’art de la musique, il n’est pas évident de reconstruire ses partitions venues du 12e siècle.

Soledad, au centre sur le cliché. Michel Maldonado et sa viole à archet.

Ce siècle qui a vu le catharisme, mais aussi l’inquisition conduite par le pape Innocent III, a été un siècle de douleur, de souffrance, de reniements consentis ou pas, d’explosion entre deux mondes. C’est peut-être pour cela, que les complaintes de nos troubadours sont empreintes de tristesse, de grande sensibilité.
C’est avec Bérenguer de Palol que la soirée devait se terminer. Les airs joyeux ressentis dans ce dernier tour de chant, nous font dire que l’amour de sa belle a dû lui inspirer cette gaîté.

Un groupe de chanteuses met le public sous le charme

Que dire du groupe de chanteuses venu interpréter tous ces poèmes mis en musique ? Sinon que toutes ces belles voix, ont su l’espace d’une soirée, emplir nos cœurs de ce baume magique qui fait espérer en des lendemains chantants.
C’est en deux jours de travail, qu’elles ont su donner le meilleur des accents à tous ces morceaux choisis. Un travail titanesque, qui reflète un très grand professionnalisme.

Le groupe des chanteuses.

Rien n’a manqué. Du chant en solo, à celui par groupes, montrant finalement la grande complicité de l’ensemble.
Alors, oui, au plaisir de se revoir pour d’autres soirées, d’autres rencontres, d’autres plaisirs simples de la vie.
La soirée devait se terminer par la sortie du sac de tant de bonnes choses, que le plaisir des papilles devaient supplanter pour un moment, l’instant magique passé. Et les discussions ont pu se poursuivre !

Joseph Jourda