Argelès-sur-Mer/ Les Déferlantes : Le festival doit-il être déplacé ?

Les Déferlantes, programmation 2016, les coulisses, carré VIP et festival off 2015-2

Que ce soit sur le calendrier ou dans un autre site, le festival Les Déferlantes qui traditionnellement se déroule dans la deuxième semaine du mois de juillet, sur le territoire de la commune d’Argelès-sur-Mer, doit à l’évidence revoir son organisation.

Et cette fois-ci, ce ne sont pas des opposants à la manifestation ou un quelconque discours politique qui le disent, ce sont bien des chiffres et les faits qui l’expriment.

Alors que la crise sanitaire liée au COVID-19 n’a pas épargné l’économie touristique de la plus importante station balnéaire du littoral roussillonnais, nombre de commerces « de bouche », en particulier parmi les restaurateurs argelésiens, ont eu l’heureuse surprise de constater que sur deux périodes bien ciblées de la saison estivale ils ont « plutôt mieux travailler » cet été comparativement aux années passées.

Par exemple, le week-end du 15 août, certains d’entre eux ont fait plusieurs services, ils ont en tout cas réalisé en 2020, et malgré donc la pandémie du coronavirus, un chiffre d’affaires étonnamment supérieur à ceux des années précédentes à la même époque.

La raison est simple, même si au premier regard elle n’est pas évidente, elle ne saute pas aux yeux : cette année il n’y a pas eu le traditionnel feu d’artifice du 16 août, pour faire briller de mille éclats les non moins traditionnelles fêtes saint-Vincent de Collioure et leur kyrielle de bodegas. Chaque année, pour le 15 août à Collioure, ils sont des milliers en vacances dans les nombreux campings d’Argelès-sur-Mer à effectuer le pèlerinage pour aller festoyer dans la Perle de la Côte Vermeille ou à simplement aller s’installer dans la baie pour en prendre plein la vue.

Cette année donc, ils sont restés sagement sur place, à Argelès-sur-Mer, et, malgré l’absence d’une partie de la clientèle touristique étrangère, ils ont permis à certains professionnels du tourisme de sauver les meubles. Certes, il y a toujours des cas particuliers mais, air (re)connu, qui confirment la règle !

C’est exactement le même phénomène qui s’est produit dans la première quinzaine du mois de juillet, avec l’annulation du festival Les Déferlantes qui a lieux habituellement sur le site féérique du château de Valmy, et qui chaque année à la même époque, bloque une partie importante du territoire de la commune d’Argelès-sur-Mer, dissuadant, empêchant même un nombre non négligeable de clients d’aller se mettre à table sur le port, ou en terrasse sur le front-de-mer, devenus des lieux inaccessibles.

-« Effectivement, depuis toujours Les Déferlantes nous causent beaucoup de tort au port… Eh oui, cette année, exceptionnellement, la première quinzaine de juillet fut très bonne malgré le faible taux de remplissage. Nous avons vu durant cette période des gens faire la queue devant des restaurants au port, ce que personnellement je n’avais jamais vécu jusqu’ici », nous confirme une commerçante de Port-Argelès.

Plus loin, un autre enfonce le clou : « Le fait de n’avoir eu aucune animation, et en particulier bien sûr l’absence des Déferlantes, a généré un flux de déambulation plus homogène de la plage au port. Certes, il faudra remettre les animations, mais une vraie réflexion s’impose ».

Certes aussi, ce n’est pas haro sur Les Déferlantes, mais les organisateurs du festival, et en premier lieu la Municipalité d’Argelès-sur-Mer en tant que puissance accueillante, doivent effectivement se pencher sérieusement sur le choix du site ainsi que sur la période retenue pour la tenue des Déferlantes.

A l’évidence, les dates jusqu’ici programmées sur le calendrier ne font pas bon ménage avec la saison touristique, elles constituent un handicap pour certains professionnels qui voient la clientèle déserter leurs établissements les soirs de concerts.

Il ne s’agit pas ici d’exprimer définitivement une opinion affirmée, tranchée dans un sens, comme dans un autre, mais plus d’ouvrir la voie à une réflexion en prise directe avec les réalités du terrain.