« Vous avez dit culture ou défoulement ? », billet d’humeur de Jean-Paul Martin

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Jean-Paul Martin nous communique sous le titre « Vous avez dit culture ou défoulement ? », avec prière d’insérer :

« J’ai été étonné par l’importante mobilisation dans la presse de tout un tas d’élus dans le domaine de la culture musicale et en particulier dans l’organisation de spectacles, évènements bruyants, soirées qualifiées de « culturelles » et qui en fait ne sont pour moi, iconoclaste catalan, que des moments de défoulement où la culture n’a aucune place.

Certes, le défoulement est important dans notre société éminemment stressante. Mais confondre le plaisir passager plus ou moins violent, avec la culture est bien une erreur de nos élus commise trop souvent.

Prenons le cas de certains concerts de l’été si courus par les jeunes et les autres… qui ne voudraient pas vieillir ! Quel « ensemble de connaissances peut-on acquérir dans le domaine musical » lorsqu’on est obligé de mettre des « boules Quies » dans les oreilles pour supporter les décibels issus d’un orchestre momentanément adulé, mais dont la musique ne supportera pas le temps qui passe et dont l’auteur sera oublié dans les deux ou trois ans à l’inverse de la musique de certains Mozart – Beethoven – Chopin et pourquoi pas Pep Ventura, Max Havart, Pablo Casals…? Comment les « élus à la culture » peuvent-ils accepter de dépenser autant d’argent pour un « effet évènementiel » aussi éphémère alors que leur mandat porterait plutôt sur la « transmission de savoirs aux générations futures » !

Enfin, si l’on considère que la culture demande un effort et est un « Processus par lequel l’homme développe ses facultés intellectuelles pour s’extraire de l’état où il serait spontanément resté » (def du dictionnaire) il vaut mieux en terre Catalane, à la veille d’évènements politiques plus graves, faire entendre bien entendu, d’abord notre musique traditionnelle aux personnes de passage (qui ne viennent peut être pas que pour le soleil et la mer). Mais aussi, comme certains l’ont bien compris pour « Eté 66 » harmoniser les genres culturels de belle musique de toutes les époques, de tous les pays et de toutes cultures. Peut être ainsi, les jeunes catalans qui ne connaissent pas grand chose de notre riche patrimoine musical qu’ils confondent souvent avec cette avalanche de bruits tonitruants que certains n’hésitent pas à qualifier de « musique de sauvages », où il n’y a plus de paroles compréhensibles ni de mélodie apaisante, retrouveront-ils des oreilles sensibles. »