Un retour en classe très encadré à Toulouges

Jennifer Ferreira était un peu anxieuse à l’idée de déposer, ce mardi matin peu avant 8h, sa fillette de 9 ans scolarisée en CE2 à Toulouges. Mais comme elle l’explique dans un sourire, quand on n’a pas le choix… Pourtant, dès les portes de la salle des fêtes franchies, tout est mis en place pour rassurer parents et enfants en cette reprise délicate des activités scolaires et périscolaires.

« C’est un test. On a un peu peur, surtout Léa, elle ne voulait pas venir ce matin, elle est en panique, elle se demande quoi faire si les copines veulent lui faire un câlin. Alors je lui ai expliqué qu’il n’y aurait pas de câlin… »

Derrière la table, masque sur le nez et gel hydroalcoolique à portée de main, Manon Toupin, la responsable de l’Espace Jeunes, accueille les enfants par un mot d’encouragement, avant de prendre leur température et de les guider vers un animateur. « Il y a 14 classes ouvertes, et un animateur dans chaque classe. Ce sera toujours le même, rattaché aux mêmes élèves, au même enseignant, afin de ne pas multiplier les contacts. De la même manière, la cour a été divisée en cinq espaces, afin que les élèves ne se croisent pas, et les activités ont été repensées en fonction du protocole : jeux de mimes, blind tests… ».

À ses côtés, Mickaël Torondell, le responsable du périscolaire, garde un œil sur tout. Pour lui, ce n’est pas vraiment une reprise : durant toute la durée du confinement, il a supervisé l’accueil des enfants des soignants et des personnels autorisés, soit 8 enfants au total. « Nous avons eu le soutien d’animateurs qui se sont portés volontaires pour nous aider, en se relayant sur les temps périscolaires, ainsi que le mercredi toute la journée et durant les vacances scolaires. Chacun a véritablement pris cette responsabilité très à cœur. »

De l’autre côté de ce « sas » de sécurisation, à trente minutes de la reprise des classes, le directeur de l’école élémentaire Jean-Jaurès, Fabrice Julian, s’attelle aux derniers préparatifs. « L’état d’esprit qui domine, c’est la sérénité prudente. Tout a été préparé longtemps en amont, en étroite collaboration avec les service municipaux, la représentante des parents d’élèves et l’inspection académique, avec un objectif majeur, le respect des protocoles sanitaires. Aujourd’hui, ce sera une journée d’accueil, d’écoute des élèves, de familiarisation avec le nouveau fonctionnement de l’école, pour leur permettre malgré tout de se sentir bien dans cet environnement particulier. Nous savons que pour le mois de mai, il y a un nombre suffisant d’enseignants au regard du nombre d’élèves – une centaine, contre les 400 habituellement inscrits – pour nous permettre un accueil tous les jours, dans le respect des règles sanitaires strictes. Parce que cela reste la priorité de tous. »

Une priorité omniprésente également dans l’esprit de toute l’équipe de l’école maternelle Ludovic-Massé, tout à côté, où les plus jeunes faisaient eux aussi leur « rentrée ».

Midi, au restaurant scolaire. Après une matinée forcément compliquée à appréhender pour les enfants de retour à l’école, les voici qui prennent place, les uns après les autres, autour de tables où ils sont tenus à distance de leurs petits camarades. Entourée d’une brigade de personnels masqués, Marie-Thérèse Revol, la responsable du restaurant, supervise les opérations. « C’est compliqué, confie-t-elle, mais on fait du mieux qu’on peut ».

Une phrase qui résume l’état d’esprit d’une rentrée pas comme les autres, à Toulouges.

Et au collège ?

Au collège François-Mitterrand, le principal Florent Martin et toute son équipe préparent également la reprise partielle des cours, à compter du lundi 18 mai – pour les classes de 6e – et du mardi 19 mai- pour les 5e. « Bien évidemment, cela se fait sur la base du volontariat, nous sondons les parents pour savoir combien d’élèves seront présents, le nombre d’enseignants, nous réorganisons les emplois du temps en accord avec les principes édictés de 15 élèves tout au plus par classe, dans des salles fixes, avec des places attribuées, des tables éloignées, des mesures de désinfection régulières, une réorganisation de la cantine qui limitera le déplacement des élèves, le port du masque pour chaque déplacement… » Ici, au vu du nombre de parents ayant décidé de remettre les enfants en classe, les deux semaines du mois de mai s’effectueront en alternance, entre jours réservés aux 6e et jours réservés aux 5e. Pour le mois de juin, tout sera sans doute encore à repenser.

En dépit de l’intense travail de réorganisation qui occupe tous les personnels de l’établissement, Florent Martin se dit soulagé de pouvoir retrouver une partie des élèves. « Je pense que je parle au nom des enseignants en disant que nous sommes très contents de retrouver un semblant de normalité. Après tout, nous ne faisons pas ces métiers pour télétravailler… Malgré tout, notre priorité reste la santé de tous, et nous ne transigerons pas sur le respect du protocole sanitaire. »