Tribune libre : « Abusus non tollit usum (l’abus n’exclut pas l’usage) »

Abusus non tollit usum

Abusus non tollit usum (l’abus n’exclut pas l’usage). Cette maxime de l’ancien droit, pourrait être la maxime de nos politiques.

Ouvrons la parenthèse :
Nous assistons depuis des décennies, en tant que spectateurs attentifs et passifs, aux détournements de fonds, falsifications, sociétés offshores, emplois fictifs, comptes en Suisse, délits d’initiés, copinage, mensonges d’état, enrichissement personnel, ouf… Et etc, etc.
Chaque jours qui passe a son lot de scandales d’état. Des noms ? Peux pas…

Question : Y a-t-il des prisons en France pour accueillir ces gens là ?
Réponse : Apparemment non !!

Ces intouchables de la magouille en tout genre, ces voleurs en cols blancs n’ont peur de rien, et surtout pas de la justice, vu qu’ils s’amnistient eux même…
Dans quel régime « démocratique » sommes nous ? C’est la question que l’on est en droit de se poser souvent ; quand on voit les  non-lieux, les relaxes, les peines « toujours avec sursis timides » et non appropriées aux délits. La justice a-t-elle un réel pouvoir de décision en France ? A qui obéit t’elle vraiment ? Mystère…

Fermons la parenthèse pour en ouvrir une autre :
Une autre politique est possible, voire souhaitable, si nous voulons préserver les quelques acquis sociaux qui nous restent, et si nous souhaitons, à moyen terme, des changements radicaux. C’est possible et dieu merci, ce virement de cap au 360°est en marche. Il va falloir désormais prendre en compte le mouvement « Nuit debout » qui exprime un ras le bol et amorce un commencement vers un changement. En cela, les tentatives avortées du gouvernement pour casser et dénigrer cette prise de conscience collective n’auront servi qu’à creuser un peu plus le fossé.
Tous les dirigeants successifs, nous ont bien prouvés, si besoin était, leur incapacité à faire une politique sociale. Depuis Mitterrand, les valeurs de la gauche sont bafouées, piétinées, remises en question tous les jours. En ce moment, nous assistons à un bras de fer pour un 49,3 qui n’a pas sa place dans un régime dit « Démocratique ». A ce jeu, le gouvernement va perdre, a déjà perdu… Cet essai de passage en force d’une loi n’aura pour conséquences qu’un dégoût encore plus profond des gens pour ceux qui sont sensées travailler pour nous, mais qui l’oublient trop souvent…

Comme aurait dit Talleyrand le lendemain de la bataille de Waterloo ; « C’est le commencement de la fin ».
En cela, je ne saurait que conseiller de lire l’excellent livre de Jack Dion « Le mépris du peuple » paru en 2015 aux éditions « Les liens qui libèrent ». Ou on peux y lire notamment ;
« Ces dirigeants politiques, ces hommes d’affaires, ces stars des médias et de l’intelligentsia sont coulés dans le même moule. La plupart du temps, ils sont originaires des mêmes milieux, ils sont formés dans les mêmes écoles, fréquentent les mêmes cercles, vivent dans les mêmes quartiers, partagent les mêmes loisirs. »
Et même quelquefois c……… ( la morale m’interdit d’écrire ce mot ) entre eux…
Je vous laisse méditer sur ces phrases pleines de bon sens.

Enfin, je terminerai ce petit diatribe par cette phrase, plus que toujours d’actualité, de Paul Valéry : « La politique, c’est d’abord l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde »

Un citoyen écœuré et révolté.

André Cazeilles