Sur le verrou de la Banque centrale européenne…

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La campagne d’action sur l’Europe menée par le Parti de Gauche 66 depuis plusieurs semaines se poursuit. Elle faisait étape ce mercredi 23 mai à Prades pour une conférence/débat animée par Francis Daspe. Elle portait sur le thème « Déficit démocratique et souveraineté populaire ».

L’examen des institutions de l’Union européenne conduit Francis Daspe à diagnostiquer un incontestable déficit démocratique. « L’Europe s’est construite sur un terreau technocratique et une prédominance accordée à la loi du marché. Dans ces conditions, la souveraineté populaire a été reléguée au second plan ». La démonstration était étayée par l’exemple de la Banque centrale européenne (BCE).

La Banque centrale européenne a été conçue pour être indépendante du pouvoir politique. « Ses orientations sont déterminées par un petit nombre de personnes en dehors des représentants élus par le peuple. C’est une entorse grave à la souveraineté populaire, plaçant hors de portée du contrôle citoyen les orientations monétaires et financières », expliquait l’orateur. Les missions octroyées à la BCE font de la lutte contre l’inflation sa priorité, au détriment de la recherche de la croissance et la stimulation de l’emploi. « Les bases d’une politique d’austérité porteuse de régression sociale et de précarité sont ainsi posées ». Les États ont interdiction de se refinancer à des taux avantageux directement auprès de la BCE. Ils ne peuvent le faire qu’en empruntant à des taux plus élevés auprès des banques privées qui elles s’approvisionnent directement auprès de la BCE. « C’est ainsi que l’on a fabriqué la dette publique pour satisfaire des intérêts privés au détriment de l’intérêt général ».

Les critères de Maastricht diminuent la capacité des États à mener des politiques économiques et sociales favorisant les investissements au service des besoins des populations. « L’austérité est un contresens évident. En fait, c’est l’absence d’investissements aujourd’hui qui créera les impôts et les déficits de demain ! », argumentait Francis Daspe. Le rôle de la Banque centrale européenne est bien perçu comme un verrou démocratique et social pour changer la nature des politiques menées au sein de la zone euro.