Stationnement : « De l’indigo à l’Écarlate ! Ou comment porter l’estocade au centre-ville… »

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Thierry Gaillard, chargé des transports, du mouvement #Agissons!, nous communique sous le titre « De l’indigo à l’Écarlate ! Ou comment porter l’estocade au centre-ville… », avec prière d’insérer :

« Au mois de novembre 2017, le conseil municipal de Perpignan entérinait la convention de délégation de service public (DSP) du stationnement sur la voirie de la commune. C’est la société Indigo, filiale du groupe Vinci, qui a remporté l’appel d’offres et qui pourrait bien rendre écarlates les habitants de Perpignan.
Pour rappel, Indigo est une cousine de la très décriée Vinci Autoroutes connue pour ses tarifs autoroutiers délirants.
Indigo gère 2,2 millions de places de parking dans 750 villes de 16 pays. En France, elle est présente dans 160 villes et s’occupe de près de 460 000 places de parking réparties sur plus de 600 sites. À Perpignan, Indigo est déjà le gestionnaire du parking souterrain de la place de Catalogne.

La durée de la convention de délégation de service public qui a été signée entre Perpignan et Indigo est de 9 ans. C’est-à-dire que le contrat engage la commune jusqu’en décembre 2026 ! En contrepartie de la gestion du stationnement sur la voirie, la ville touchera une redevance 3,2 millions € par an, soit un total de 28 830 000 € en 9 ans. On peut parler d’une belle somme.
En clair, la commune de Perpignan va doubler ses bénéfices qui étaient de 1,7 million € par an avant l’installation d’Indigo. Rappelons que les PV de stationnement ont rapporté à la commune de Perpignan : 1,79 M€ en 2012 ; 1,51 M€ en 2013 ; 2,12 M€ en 2014 et 1,47 M€ (que nous avons arrondi à 1,5 M€) en 2015, sans compter les gains des horodateurs.
À la lumière de ces chiffres, nous comprenons mieux l’augmentation conséquente des tarifs de stationnement qui s’applique au-delà de 2 heures depuis le 1er janvier et qui peut atteindre 25 euros pour 4 heures. Sous couvert d’augmenter la rotation des véhicules stationnés en centre-ville, on assiste donc à la mise en place d’un nouvel impôt communal déguisé et à l’enrichissement du groupe Vinci.

Mais pourquoi la commune de Perpignan a-t-elle voulu une durée de convention de 9 ans ? Selon la loi française (Article L1411-5 du code des collectivités territoriales), la durée de la convention de délégation ne peut dépasser la durée normale d’amortissement des installations. Il est donc nécessaire de nous interroger sur l’investissement réalisé par d’Indigo. S’il s’agissait du remplacement des 184 horodateurs déjà en place, dont le coût à l’unité est d’environ 4500 €, on attendrait donc un montant de 830 000 € environ. À cela s’ajoute le montant d’un ou deux véhicules équipés pour la reconnaissance des plaques d’immatriculation, disons 50 000 € environ pour les deux. En prenant une marge de sécurité, on pourrait estimer raisonnablement que l’investissement initial fait ne dépasse guère le million d’€ pour Indigo, soit un amortissement de 112 000 € par an, pendant 9 ans.
Mais comme il s’agit ici d’une simple mise à niveau de l’électronique, l’investissement doit être nettement moindre .

En clair, l’augmentation des tarifs de parking est donc bien la conséquence de la volonté communale de picorer encore dans le porte-monnaie de ses administrés et d’alimenter les bénéfices du groupe Vinci.
Espérons que Monsieur le Maire lors de l’un de ses 12 travaux d’Hercule, pardon, 13, enfin, lors de l’une des cérémonies de vœux qu’il animera courant janvier, remerciera chaleureusement ses concitoyens pour cette ponction monétaire.
À contre-courant de nombreuses communes telles que Beauvais, Marmande, Calais, Nevers, … qui ont pris le parti de la gratuité totale ou partielle les deux premières heures de stationnement pour relancer la fréquentation de leur centre-ville, Perpignan La Catalane a encore pris une mauvaise décision…
En sus des augmentations, rien à propos de la gêne occasionnée pour les personnes travaillant en centre-ville qui ne peuvent se reporter sur les bus ou des parkings périphériques quasi inexistants… Les touristes, eux, feront un petit tour et puis s’en vont…

À cela s’ajoute la politique de développement de la commune qui n’a de cesse d’autoriser l’ouverture de zones commerciales de périphérie ou leur agrandissement.

Il est temps de dire non à cette gestion pathétique de la majorité communale, refusons la mort du centre-ville et l’impôt déguisé !

Nous disons NON à cette nouvelle estocade contre les commerces du centre-ville et le portefeuille des Perpignanais. »