La Retirada, Port-Vendres se souvient…

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La commune de Port-vendres organise deux temps forts en mémoire de la Retirada : Port-Vendres se souvient : La Retirada, du 2 au 7 février 2017, une exposition et un film, Camp d’Argelès, le 3 février ; et le 18 février, une marche et un hommage.


EXPOSITION « LES BRIGADES INTERNATIONALES »
au centre culturel (entrée libre) du jeudi 2 février au mardi 7 février 2017 de 15h à 18h en présence de l’auteur Joëlle Courtin-Daures « Le Mas des Ocells ».

PROJECTION DU FILM « Camp d’Argelès » de Felip Solé le vendredi 3 février à 18h30, au Vauban.
« L’idée de faire un film sur le Camp d’Argelès m’est venue en tête chaque fois que j’ai posé le pied sur cette plage. C’était comme si la plage provoquait en moi un double sentiment de rejet et d’attraction. Ce n’est qu’en filmant la plage que pouvait se résoudre ce conflit. Chaque fois que je marchais sur la plage, je me disais : ici il n’y a plus que le sable et la mer, et malgré les nombreux témoignages, celui qui vient ici ne peut voir que la même chose que moi, le sable d’une plage … et moi je voulais que l’on voie les milliers de républicains, les centaines de baraques et surtout la souffrance individuelle et collective … ainsi va germer l’idée de ce film ! » Felip Solé

Lien pour le film sur le camp d’Argelès : http://www.kalimago.com/camp.html

MARCHE et HOMMAGE (Association FFREEE) le samedi 18 février 2017 Rassemblement 9h30 Parking CCI. Départ 10h Marche du quai Forgas vers l’IME Mauresque.

Le camp d’Argeles sur Mer
A la chute de Barcelone, en janvier 1939, et à la fin de la Guerre civile, près de 500 000 espagnols entreprennent le chemin de l’exil, un exode que l’on connaît sous le nom de Retirada. Cette arrivée massive de personnes dans le département des Pyrénées-Orientales (qui, à l’époque, avait une population d’environ 250 000 habitants) marqua le début de la séparation des familles dans des camps d’internement du Roussillon. Les plus connus sont ceux d’Argelès, de Saint-Cyprien, du Barcarès et de Rivesaltes.

Le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer fut un camp de regroupement des réfugiés de la guerre civile espagnole, que le gouvernement français établit en février 1939 sur les plages de la commune d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). À peu près 220 000 internés ont transité par ce camp. Le camp d’Argelès-sur-Mer fut mis en place au début de la retirada républicaine en France, puis vinrent s’ajouter les Juifs, les Tsiganes et autres étrangers. Le camp ferma vers la fin 1941, il fut transformé en Chantier de jeunesse par Vichy.

En 1939, Argelès était un petit village agricole de près de 3 000 habitants où le gouvernement français décida de construire un camp d’internement sur la plage, afin de recevoir les réfugiés républicains espagnols.

Ces réfugiés étaient des civils qui fuyaient la répression ou des militaires qui avaient défendu, pendant trois ans, la République espagnole démocratique issue des urnes, un fait relativement oublié par les démocraties occidentales à cause du Pacte de non-intervention.

La France n’avait pas prévu un tel afflux de réfugiés. Les mesures les plus importantes se bornèrent à veiller à la sécurité et au contrôle social. En traversant les Pyrénées, de nombreuses familles furent séparées dans des camps d’internement dans toute la France. Le camp d’Argelès fut le premier ouvert en Roussillon, il accueillit rapidement plus de 80 000 personnes. On n’avait rien prévu pour leur accueil et, au début, seuls le sable et les vêtements qu’ils portaient les protégeaient. Peu après, on ouvrit d’autres camps tels ceux de Saint-Cyprien et de Barcarès.

Conditions de vie :
Les conditions de vie dans ces camps sont extrêmement précaires (début février 1939, à l’occasion d’une conférence de presse à propos du camp d’Argelès, le ministre de l’Intérieur Albert Sarraut s’exprime en ces termes : « le camp d’Argelès sur Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose »).

Les premières semaines, les hommes dorment à même le sable ou la terre, sans baraquement pour s’abriter. Les décès sont réguliers en raison du manque d’hygiène et des difficultés d’approvisionnement en eau potable et en nourriture. Les conditions de surveillance sont drastiques et assurées par les troupes militaires, tirailleurs sénégalais, spahis ou garde républicaine mobile.

Humiliés par cet accueil et les conditions de vie qu’ils subissent durant leurs premiers mois en France, les réfugiés tentent cependant d’améliorer leur quotidien dans les centres d’hébergement et dans les camps. En comptant parfois sur l’aide de différentes organisations internationales de soutien aux réfugiés espagnols, ils organisent différentes activités afin de ne pas sombrer dans la folie et la dépression.

Les brigades internationales (1936 – 1938)
« C’est en Espagne que ma génération a appris que l’on peut avoir raison et être vaincu, que la force peut détruire l’âme et que parfois le courage n’obtient pas de récompense » Albert Camus.

Les Brigades internationales sont celles qui, sous le nom espagnol de Brigadas Internacionales, se sont battues au côté des Républicains contre les rebelles nationalistes, lors de la guerre civile espagnole, entre 1936 et 1938. Elles étaient composées de volontaires antifascistes venant de 53 pays différents. On estime que durant la totalité de la guerre, entre 32 000 et 35 000 volontaires servirent dans les Brigades internationales, dont 15 000 moururent au combat. Les volontaires participèrent à la bataille de Madrid (1936), aux combats du Jarama, de Guadalajara, de Brunete, de Belchite, de Teruel, du front d’Aragon et de l’Èbre.

Dissoutes à compter du 23 septembre 1938, les Brigades Internationales font leurs adieux au peuple espagnol sur les ramblas de Barcelone le 15 novembre 1938.

Dolores Ibarruri, dite la Passionaria, leur dira : « Vous pouvez partir la tête haute, vous êtes l’Histoire, vous êtes la Légende, vous êtes l’exemple héroïque de la démocratie solidaire et universelle ».

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