Ramon Josa : un pilote de légende à Perpignan

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Fils de réfugiés espagnols, Ramon Josa présente son livre « Marin & pilote, Servir en mer et dans les airs », vendredi 1er mars à 17h au Musée Rigaud. Il participera également à l’inauguration d’un « square des Républicains espagnols et catalans »

Invité par le CML (Centre Méditerranéen de Littérature) et la Ville de Perpignan à présenter son ouvrage « Marin & pilote, Servir en mer et dans les airs » (JPO éditions), à Perpignan ce vendredi, l’auteur participera également à 16h à une cérémonie de dénomination du square des Républicains espagnols et catalans, situé sur le site des anciens Haras, angle rue Pierre Renaudel/avenue Julien Panchot. Un lieu qu’il retrouvera avec une grande émotion puisqu’il y a lui-même habité dans des conditions très précaires avec ses parents de 1945 à 1950, après avoir séjourné à leur arrivée en France à Loupiac dans le Tarn.

Au Camp des Haras
Les bâtiments des Haras nationaux du quartier Saint-Martin de Perpignan, couvrant une superficie de 3,5 ha, sont inaugurés en 1861. Ils sont alors destinés à mettre des juments poulinières avec des étalons pour propager et améliorer la race chevaline. Les Haras nationaux de Perpignan resteront en activité jusqu’en 1927.Le 25 janvier 1939, les autorités préfectorales et le Consulat d’Espagne à Perpignan décident, en pleine Guerre Civile espagnole et au regard de la violence de l’Offensive de Catalogne, d’y installer un Centre d’Accueil pour les futurs réfugiés. Du mois de janvier au mois de mai 1939, cet espace servira de camp d’internement, de centre de collectage et de tri pour les réfugiés Espagnols et Catalans. A partir du mois de mai 1940 et conséquence de l’Exode, les 500 lits du Centre d’Accueil des Haras seront mis à disposition des ressortissants Hollandais, Belges, Luxembourgeois et des Français ayant fuis l’avancée des troupes nazies. De 1941 à 1944, le camp des Haras agira comme une annexe du Camp de Rivesaltes. Les travailleurs espagnols internés au Camp des Haras apparaîtront dans les effectifs du celui de Rivesaltes.

Il deviendra pendant l’Occupation, un centre de transfert pour les internés du Camp de Rivesaltes avant leurs départs forcés pour l’Allemagne. A la Libération de Perpignan, les anciens Haras serviront de dépôt de Prisonniers de Guerre. De 1946 à 1949, le Centre d’Accueil des Haras deviendra une base de transit et d’hébergement pour les espagnols ayant passé la frontière clandestinement afin de fuir la dictature franquiste. En 1950, les bâtiments des Haras seront détruits pour laisser place à un groupe d’Habitations à Bon Marché (HBM).

En mission en Algérie et au Liban
Quel parcours singulier que celui de Ramon Josa âgé de 2 ans lorsque ses parents se réfugient en France en 1938, pour fuir la guerre civile espagnole. Naturalisé Français, il s’engage à 18 ans dans la Marine nationale en 1954. Il sera d’abord quartier-maître mécanicien de chaufferies sur le porte-avions La Fayette, puis, après un changement de spécialité, pilote de chasse dans l’aéronautique navale. Il participera tout au long de sa carrière à toutes les opérations auxquelles seront confrontés les porte-avions La Fayette, Arromanches, Clemenceau et Foch, en particulier les missions aériennes de la guerre d’Algérie et en 1983 au Liban où il dirige le premier bombardement, puis participe au raid sur Baalbeck.

Toujours dans les bons coups, il participe aux deux raids menés par l’aviation embarquée française au Liban, en 1983. Surtout, il était aussi à bord d’un F-8 Crusader au large de Djibouti lorsque deux MiG-21 yéménites ont engagé le combat ! Ramon Josa est sans doute le dernier pilote français à avoir été en position de tir sur un MiG lors d’un combat aérien épique qui n’était pas un exercice. Ramon Josa raconte son histoire dans un livre « Marin & pilote, Servir en mer et dans les airs » (Editions JPO). On a connu des biographies sur des parcours moins riches ! Et pourtant, il ressort une certaine modestie de ce récit à l’écriture simple franche et directe. Outre ses propres aventures, Ramon Josa écarte un petit peu le rideau des coulisses de l’Aéronautique navale des années 60 aux années 90. C’est un ouvrage vivant, franc et honnête, plein d’avions de légende et d’aventures racontées avec simplicité et sans aucune prétention ; un vrai plaisir de lecture pour les amateurs de bons récits.

Conférence et dédicaces vendredi 1er mars à 17h au Musée Rigaud.

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