Quatorzième journée Française de l’Allergie du 17 mars sur le thème « Allergie et Sommeil »

La 14e Journée Française de l’Allergie qui se tiendra le 17 mars prochain sur le thème « allergie et sommeil ». L’impact de l’allergie sur le sommeil et la santé est encore largement sous-estimé. Le département des Pyrénées Orientales, actuellement en vigilance rouge « risque d’allergie élevé » est particulièrement touché par cette problématique.

L’allergie occasionne d’importants troubles du sommeil : perturbations respiratoires, crises d’asthme[1], éternuements et réveils nocturnes. 73,5% des adultes et 65,8% des enfants souffrant d’allergie ont un sommeil perturbé[2]. Pour Marc Sapène, médecin-pneumologue et président de l’association Asthme & Allergies « dès lors qu’un individu dort mal et en l’absence de motifs évidents, une cause allergique doit être recherchée »… Essentiel en effet quand on sait qu’une personne souffrant de rhinite allergique connaîtra dix fois plus de micro-éveils fragmentant le sommeil profond, le seul à être véritablement réparateur. Les risques d’un mauvais sommeil sont connus. À court terme c’est la somnolence, l’irritabilité… à plus long terme un risque accru d’hypertension, d’AVC, d’infarctus. Voilà pourquoi le mardi 17 mars 2020, à l’occasion de la 14ème Journée Française de l’Allergie, l’association Asthme & Allergies et ses partenaires alertent sur l’impact largement sous-estimé de l’allergie sur le sommeil et apportent des conseils et des solutions aux Français.

On sous-estime le temps qu’un individu dormant mal la nuit à cause de difficultés respiratoires mettra à consulter un allergologue. Pourtant il y a là déjà, un indice important pour l’allergologue : la nuit en effet, nous sommes fragilisés face à des symptômes allergiques qui sont à la fois plus fréquents et plus intenses. Ce mécanisme est lié à notre anti-inflammatoire naturel — le cortisol — dont la production baisse la nuit.

Les allergies respiratoires sont aux premières places parmi les perturbateurs du sommeil. Physiologiquement le mécanisme est souvent le même : l’allergène provoque l’inflammation des muqueuses qui se contractent et s’épaississent, le passage de l’air devient plus difficile et la fragmentation du débit respiratoire se traduit par une fragmentation du sommeil.

Sommeil bouche ouverte : des déformations irréversibles du système respiratoire

Les enfants ne sont pas épargnés. On sera avec eux très attentif à un sommeil bouche ouverte pour cause de nez bouché, signal fréquent d’une allergie respiratoire. Bouche ouverte, la langue de l’enfant se place mal dans la bouche et appuie sur des os encore extrêmement malléables. S’ensuivent des déformations du massif facial qui altéreront de façon irréversible le potentiel respiratoire. Pour Marc Sapène, ce problème est loin d’être anodin « dans le train ou dans l’avion, je suis capable de repérer les gens qui dormaient mal enfant et dorment toujours mal aujourd’hui probablement à cause de l’allergie. Le risque d’accidents de santé graves pour eux est accru »…

Et pourtant, comme l’association Asthme & Allergies le répète depuis près de 15 ans : des solutions existent ! Malheureusement l’errance thérapeutique stagne encore à 7 ans en France, une période pendant laquelle la maladie s’aggrave et peut dégénérer en asthme par exemple pour les allergies respiratoires. Rappelons qu’au niveau mondial, l’Oms estime que 50% de la population de la planète sera allergique en 2050.

Des solutions concrètes pour prendre en charge l’allergie

Une allergie doit être prise en charge, d’où l’importance d’être très attentif à ses symptômes. En matière de sommeil, la toux, le nez bouché, les yeux rouges ou des sensations d’étouffement devront être évoqués avec le médecin traitant. C’est lui qui prendra la décision d’orienter le patient vers un médecin allergologue.

Prendre en charge l’allergie commence par le dépistage et par l’éviction qui s’en suit. En pratique il s’agit d’éviter au maximum le contact entre l’allergène et le sujet allergique. Sur ces bases, plusieurs types de traitements pourront être envisagés. Les traitements symptomatiques, prescrits en première intention, diminuent l’intensité des symptômes. La désensibilisation, dont la durée moyenne est de 3 ans est le seul traitement qui s’attaque aux causes de l’allergie. Elle est possible dès l’âge de 5 ans. Pour Marc Sapène, une large part de personnes dormant mal pourraient retrouver un sommeil paisible « sans prendre le moindre somnifère… ni le moindre risque de s’y accoutumer ! ».

QUELQUES CHIFFRES

– 1 personne sur 3 née après 1980 est allergique
– 73,5% des adultes et 65,8% des enfants souffrant d’allergie ont un sommeil perturbé[3].
– Le risque de syndrome d’apnée du sommeil augmente de 44% en cas de rhinite allergique[4].
– Près de 8 Français sur 10 sont interrompus dans leur sommeil chaque nuit (Ipsos)
– Dès les premiers mois de la vie, il est possible d’établir un diagnostic allergique.

En savoir plus

Les partenaires de la Journée Française de l’Allergie

La Journée Française de l’Allergie est organisée à l’initiative de l’Association Asthme & Allergies, avec le soutien institutionnel du laboratoire Alk, du laboratoire Stallergenes Greer, de Thermo Fisher Scientific et en partenariat avec l’Association Nationale de Formation Continue en Allergologie (Anaforcal), la Société Française d’Allergologie (Sfa), le Syndicat Français des Allergologues (Syfal), l’Association Française pour la Prévention des Allergies (Afpral), le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (Rnsa) et la Fédération Française d’Allergologie (Ffal).

[1] Le grand livre des allergies – Wallaert 2014

[2] Étude Morphée conduite de novembre 2014 à mars 2015 auprès de 1750 patients souffrant d’allergie aux acariens (personnes déclarant avoir dû consulter un médecin à cause de troubles du sommeil)— “Poor sleep is highly associated with house dust mite allergic rhinitis in adults and children”— Damien Léger, Bénédicte Bonnefoy, Bernard Pigearias, Bertrand de la Giclais, Antoine Chartier

[3] Étude Morphée conduite de novembre 2014 à mars 2015 auprès de 1750 patients souffrant d’allergie aux acariens (personnes déclarant avoir dû consulter un médecin à cause de troubles du sommeil)— “Poor sleep is highly associated with house dust mite allergic rhinitis in adults and children”— Damien Léger, Bénédicte Bonnefoy, Bernard Pigearias, Bertrand de la Giclais, Antoine Chartier

[4] Braido F and al, Sleep apnea risk in subjects with asthma with or without comorbid rhinitis. Respir Care. 2014 Dec;59(12):1851-6. doi: 10.4187/respcare.03084. Epub 2014 Jun 10.