« Quand l’école délie les langues » : rencontre historique des langues régionales en Guyane au 31ème colloque de la Flarep

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Le nouveau bureau de la FLAREP en compagnie de la représentante du Ministère de la Culture, cheffe de la mission langues de France au sein de la DGLFLF, Mme Gaïd Evenou (à gauche) et de l’inspecteur Didier Maurel (3ème) : Martine Ralu, vice-présidente, Marc Bron, trésorier, Thierry Delobel, président et Alà Baylac Ferrer, secrétaire général. Photo MB.

La FLAREP a tenu il y a quelques jours son 31ème colloque sur l’enseignement des langues régionales. Les représentants des langues –alsacien, basque, breton, catalan, créole réunionnais, occitan et savoyard/franco-provençal– ont été accueillis cette année en Guyane, coïncidant avec la visite du président de la République. La rencontre entre universitaires, linguistes, inspecteurs, enseignants et parents d’élèves a été l’occasion d’échanger informations et analyses sur la situation des langues respectives, et de découvrir toute la complexité et la richesse du paysage linguistique guyanais où quelques 20 langues cohabitent et où 80 % des élèves ont leur premier contact avec le français à l’école.

En 2011, la Déclaration de Cayenne, portée par le Ministère de la Culture, a défini un certain nombre de recommandations. Le soutien public aux langues régionales y est reconnu comme le moyen de restaurer la dignité culturelle des habitants et de lutter contre l’illettrisme, l’échec scolaire et les discriminations. Les participants au colloque ont pu constater que le développement de l’enseignement des langues régionales reposait encore de manière (trop) importante sur l’investissement personnel d’enseignants et de militants. L’Inspecteur de l’Éducation Nationale, Didier Maurel, a souligné que pour sécuriser cet enseignement, il fallait renforcer son cadre administratif et juridique. D’où l’importance de ce colloque, « évènement qui va marquer un tournant dans la politique linguistique en Guyane », précise Nicolas Pietrus, journaliste à Guyane 1ère.

Le colloque qui a bénéficié du soutien des ministères de la Culture, des Outre-mer et de l’Enseignement, ainsi que de la Collectivité Territoriale de Guyane, a mis en lumière la priorité pour toutes les langues de passer du stade de l’improvisation à des solutions professionnelles. La formation des enseignants bilingues en particulier est le point clé qui doit être pris en charge de manière sérieuse et pérenne par les institutions pour passer à la phase de développement généralisé d’une pédagogie –le bilinguisme– qui a fait ses preuves au terme de 30 ans d’expérimentation et d’évaluations concluantes. Il est impératif de faire de la richesse linguistique une priorité, selon les déclarations du recteur de l’académie de Guyane, Alain Ayong Le Kama, en l’inscrivant dans un cadre scientifique bien posé, précisait Antoine Primerose, président de l’Université.

Un des exemples de politique linguistique complète, aboutie et efficace a particulièrement intéressé les congressistes : le plan de l’Office Public de la Langue Basque présenté par Olivier Mioque, responsable du volet Enseignement de l’organisme. La FLAREP devrait dans les prochains mois établir un plan de travail avec le ministre Blanquer ainsi qu’avec le Groupe d’études sur les langues régionales à l’Assemblée Nationale. Les interventions du colloque seront consultables sur le site de la FLAREP : www.flarep.com.