Quand l’art primitif et la technologie photographique se rejoignent

Quand l'art primitif et la technologie photographique se rejoignent

Pour la première, mais pas la dernière fois, exposition d’œuvres photographiques issues des nouvelles techniques et à l’autre bout de la gamme, des œuvres primitives de grès avec pour seule technique le feu. Exposition du 10 au 24 mai à la « La boîte à fabrique ».

Claude Urban. A la fois céramiste, potière, sculpteure, elle nous présente des oeuvres influencées de périodes et de styles bien différents: inspirées de la civilisation des Cyclades qui s’affirma entre 3300 et 2000 avant Jésus-christ. Les statuettes originelles étaient en marbre, femmes nues, bras croisés sur la poitrine, très stylisées à la limite de la forme d’un violon. En s’inspirant de ces idoles cycladiques, Claude est dans la lignée de Picasso et de Brancusi qui eux aussi sont allés puiser à ces sources.

Par contre, la plus grande des statuettes serait plus d’inspiration africaine, preuve de la multiplicité des influences de Claude Urban qui, par le fait, ne copie pas mais traduit dans des œuvres originales ses émotions, ses affinités pour les créations de civilisations primitives.

Pour la technique: toutes les pièces sont de terre à grès blanche, qui subissent 2 à 3 cuissons, avec ou sans émail. Pour les formes, Claude travaille à partir de plaques qu’elle martyrise à coups de batte jusqu’à ce que la forme obtenue l’inspire pour l’œuvre finale. Elle crée aussi des êtres hybrides, mi-animaux mi-humains, mais ceci fera sans doute l’objet d’une autre exposition.

Jean Banq présente « Divagation au musée » (Une)
La photographie a considérablement évoluée avec l’arrivée du digital et le développement de l’informatique. Ces nouvelles technologies permettent de passer du stade de la photographie au stade de l’image composée, recomposée dans laquelle le photographe introduit des éléments lui permettant de la compléter, de l’enrichir, ou de la transformer totalement, pour mieux partager son émotion ou son message.

On ne passe plus seulement par l’objectif, mais par une convergences d’outils et techniques ouvrant le champ à plus de créativité et d’imaginaire. Il est plus facile maintenant d’aller vers l’onirique, l’invisible, le fantastique. Créer des situations improbables, réinventer une pseudo réalité. Certains parlent de trucages, oui, tout comme les magiciens qui ont leurs trucs, qui, quand ils sont bien bien faits, deviennent une étonnante réalité.

La photographie expérimentale a toujours existé. En labo, en noir et blanc, on pratiquait le high key, l’isohélie, le virage chromatique, la solarisation. En couleurs c’était un peu plus compliqué et surtout beaucoup plus cher, indépendamment de la nécessité d’avoir une chambre noire. Aujourd’hui, tout cela se fait sur son ordinateur et on peut répéter autant de fois qu’on le veut pour obtenir le résultat recherché ou parfois le découvrir par hasard au fil des essais. Pour cela, plus les moyens techniques sont sophitiqués, plus il faut une bonne maîtrise, mais aussi et surtout du talent.

Il ne suffit pas d’avoir un appareil photo avec 24 millions de pixels et un ordinateur équipé d’un super logiciel de traitement d’images pour faire des images qui parlent, qui surprennent, qui provoquent une émotion. Encore faut-il donner du sens à l’image finale, qu’elle interpelle, retienne l’attention pour donner envie de prendre le temps de la décrypter, puis si possible de séduire par le message qu’elle délivre.

Jean Banq a, comme beaucoup de gens qui ont eu loisir de voyager, a des stocks de diapositives qui dorment au grenier ou au fond d’un tiroir, parce que face à l’évolution optique et aux outils informatiques plus sophistiqués, ces photos apparaissent banales.
Jean Banq, a choisi une certaine forme d’humour en illustrant ce thème de « Divagations au Musée ». En introduisant silhouettes ou des personnages dans des scènes vides, ils leur redonnent une fonction, une ambiance inhabituelle et c’est précisément là que ce situe la magie de cette nouvelle manière d’utiliser les photos, inventer une nouvelle poésie.

Exposition du 10 au 24 mai,
« La boîte à fabrique » 19, rue Mailly • 66000 PERPIGNAN
du lundi au jeudi de 9:30 à 17:30 h.
et vendredi et samedi de 9:30 à 19:00 h.

Quand l'art primitif et la technologie photographique se rejoignent
Claude Urban
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