« Prière pour aller au Paradis avec les ânes » *

Pourquoi faudrait-il remplacer le taureau par l’âne catalan? Les sondages qui donneraient gagnants les indépendantistes, aux élections en Catalogne, ce 27 septembre 2015, invitent à se poser la question.

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Depuis 1970, l’Associo pel Foment de la Raça Asinina Catalana ou AFRAC, protège ses ânes.

Si les catalanistes ont choisi l’âne comme symbole non officiel, face au coq national qui se réveille à l’aube et au taureau espagnol, c’est qu’il est pacifique et digne de représenter la détermination des indépendantistes qui cherchent à mettre en avant leur catalanité.

A l’heure où il faut donner un nom à notre région en France, Eloi Allegre, le graphiste qui a élaboré en l’an 2000, la première version de l’âne catalan et en 2004, Jaume Sala et Alex Ferreiro, la seconde, seraient sûrement heureux de se réunir pour en créer une troisième.

Pourquoi le ruc català ou use català que Georges Washington a importé aux Etats Unis pour la conquête de l’Ouest ne serait-il pas un exemple pour réunir Catalogne du Nord et du Sud?

Le transpondeur ou puce électronique et le relevé d’ADN de la faculté vétérinaire de Barcelone sont utilisés pour répertorier cette race mulassière exceptionnelle d’1,50 mètre d’envergure moyenne, en voie hélas d’extinction, puisque seulement une vingtaine d’ânes dans les Pyrénées Orientales contre 250 en Espagne sont comptabilisés.

Sans prendre le chemin des contrebandiers pour atteindre le Cambre d’Ase, pourquoi ne pas étendre la fête de Baillestavy, le troisième dimanche de septembre, qui ravit petits et grands avec son marché fermier et artisanal, la visite du village, les jeux pour les enfants et bien sûr les promenades à dos d’ânes jusqu’à en faire l’emblème des catalans qui, selon Albert Bausil, pourraient dire: « Nous sommes fiers d’être catalans avant tout et d’être français au-dessus de tout. »

Il ne vous reste qu’à visiter en famille le centre mondial de l’âne catalan, affectueux et intelligent. Venez à l’exploitation agricole « Fuïves » des Gasso dans la région sud du Berguedà qui a mis en place un système de parrainage. Retenez son slogan: « Un catalan en parraine un autre… » Pour 100 à 500 euros annuels, vous pouvez nourrir et soigner ces animaux. On pourrait même retenir un ânon et le baptiser, à moins qu’on ne préfère choisir le catigat, un mélange entre le chat de l’ouest Catalogne et l’âne de la Costa Brava et de Girone? Certains proposent même le drac ou dragon. Les jeux sont ouverts…

 


*Le Deuil des primevères, Francis Jammes