Présentation du projet d’agrandissement de la Réserve marine pour mieux protéger la Méditerranée

Crédit photo Michel JAUZAC / CD 66

Hermeline MALHERBE, Présidente du Département, a convié, hier soir à Cerbère, une centaine de participants à une réunion publique pour s’informer et échanger sur le projet d’extension de la Réserve Marine. Elle était accompagnée de Martine ROLLAND, Conseillère départementale en charge de l’Environnement et de la Mer, de Samuel MOLI, Conseiller régional et de Christian GRAU, maire de Cerbère.

Depuis l’impressionnant hôtel des années 30, classé monument historique, « Le Belvédère du Rayon Vert », on plonge directement dans la Méditerranée et plus particulièrement dans la Réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls. Une situation idéale donc pour introduire un quatrième atelier participatif et grand public dans le cadre de la démarche en faveur de l’extension du périmètre de cet espace naturel protégé, géré par le Département.

«Agrandir la Réserve marine est un projet de territoire et pour nous, il est important que les habitants soient associés et que tout le monde ait les bonnes informations afin de pouvoir comprendre, apprécier et donner son avis. Il y a urgence à agir pour mieux préserver la Méditerranée ! », a expliqué Hermeline MALHERBE, Présidente du Département. Le Département avait donc réuni une centaine de personnes intéressée par le projet pour échanger une nouvelle fois sur le rôle et l’avenir de la Réserve marine. Cet espace naturel protégé, unique en France, abrite 1200 espèces animales et 500 espèces végétales. Véritable laboratoire à ciel ouvert, accessible à tous, la Réserve marine accueille, protège et transmet sa richesse à tous les usagers : pêcheurs, plaisanciers, plongeurs, baigneurs et ceux qui pratiquent des activités nautiques.

Aujourd’hui, face aux enjeux de préservation des milieux marins et des objectifs nationaux, les scientifiques s’accordent sur la nécessité d’agrandir le périmètre de protection de la Réserve marine. Pour mener ce projet collectivement, le Département des Pyrénées-Orientales a choisi de prendre en compte l’avis des acteurs et usagers de la mer avec une large démarche de concertation, débutée en février dernier. À cet effet, des réunions ont été proposées pour échanger, recueillir les avis et co-construire un projet d’extension afin de toujours mieux préserver en conciliant les différents usages.

Ce nouveau rendez-vous, ici à Cerbère, fait suite aux 3 ateliers qui ont réuni les usagers (pêche professionnelle, pêche de loisirs, plongée, activités nautiques, plaisance et associations de protection de l’environnement). Les réunions publiques précédentes à Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer et Collioure ont consisté à embarquer des habitants volontaires et intéressés par l’avenir de la Réserve marine, à la découverte du projet d’extension. Une centaine de participants (des habitants du village ou alentours pour l’essentiel) ont participé à ce temps de réflexion collective durant laquelle ils ont appréhendé les contours mais aussi les spécificités et bénéfices de cet espace protégé notamment grâce à la diffusion de plusieurs films, vidéos et schémas.

Philippe LENFANT, professeur en écologie marine et océanographie à l’Université de Perpignan, a parlé du travail des scientifiques et chiffres à l’appui, il a démontré les effets de la Réserve sur la biodiversité et expliqué les effets attendus du projet d’extension. On observe effectivement davantage de poissons au droit de la Réserve marine et de sa zone protégée, ce qui profite à la biodiversité, aux plongeurs et aux pêcheurs.

Frédéric CADENE, Conservateur de la Réserve marine, a prévenu : « on s’oriente a minima vers le doublement de la surface de la Réserve actuelle avec une ou plusieurs zones de protection renforcée mais la procédure est longue, entre 3 et 5 ans ». La réflexion sur l’extension du périmètre est ainsi menée à l’échelle de l’ensemble de la côte rocheuse, aux côtés de nombreux partenaires notamment l’État, propriétaire de la réserve, le Parc naturel marin du golfe du Lion, le laboratoire Arago, l’Université de Perpignan, pour veiller à la meilleure prise en compte possible des activités présentes et préserver sa cohérence biogéographique.

À l’issue de cette réunion, les participants ont exprimé, auprès des élus et des techniciens, leurs points de vue et parfois des inquiétudes liées à la pêche de loisirs notamment, la nuit en particulier ou encore sur le manque de zones de mouillage sans oublier sur l’aspect spécifique de cette zone frontalière avec l’Espagne. Toutes les contributions et questions aideront à la prise de décision finale quant à ce projet d’avenir pour lequel il s’agit de trouver le juste équilibre pour concilier les usages dans cette aire marine en associant le grand public à la vie de la Réserve marine.

Cette démarche concrétise un engagement, pris par la Majorité départementale devant les Catalans, de les associer aux actions du Département en favorisant la participation citoyenne. Prochaine étape en novembre avec un atelier de finalisation des scénarii afin d’aboutir un choix définitif avant la fin de l’année.