En 2017, seulement 25 % des élèves scolarisés en Catalogne Nord ont suivi des cours en catalan. Ce pourcentage contraste avec la volonté de 76 % des citoyens nord-catalans qui se montrent favorables à l’implantation d’un système d’enseignement bilingue. Dans le but d’inverser cette situation qui met en danger la vitalité du catalan en Catalogne Nord, Plataforma per la Llengua a impulsé la nouvelle campagne « En Catalogne Nord, l’école en catalan ». Ce matin, Mireia Plana, vice-présidente de l’entité, conjointement avec Alà Baylac, de l’Assotiation pour l’Enseignement du Catalan, et Hervé Pi, du Collectif 2 Avril, ont présenté la campagne en conférence de presse à l’Institut Franco-Catalan Transfrontalier, à l’Université de Perpignan. Nous avons pu compter aussi sur la présence de Nicolas Garcia, vice-président du Conseil Départemental des Pyrénées Orientales, ainsi que celle des représentants d’entités et associations du territoire, comme la Bressola.
– La campagne «En Catalogne Nord, le catalan à l’école » veut dénoncer la situation précaire de l’offre éducative en catalan dans les territoires nord-catalans.
– La demande, qui naît du territoire, a été impulsée par l’Association pour l’Enseignement du Catalan.
À travers le site www.estimelcatala.cat, l’ONG du catalan a créé un formulaire pour faire parvenir des milliers de lettres au Ministre de L’Éducation Nationale français, Jean-Michel Blanquer. Le texte exprime le malaise de l’entité avec le manque de sensibilité linguistique démontré par le gouvernement français par rapport à l’éducation nord-catalane et exige une augmentation immédiate de la présence du catalan dans les salles de cours.
Plataforma per la Llengua a aussi rappelé au gouvernement français que l’article 75.1 de la Constitution établit que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Ainsi, le gouvernement a l’obligation de préserver et garantir ce patrimoine linguistique, et l’unique manière de le faire et d’enseigner la langue à l’école. En outre, Plataforma per la Llengua veut rappeler que le gouvernement français n’a pas ratifié la Lettre Européenne des langues régionales ou minoritaires et que, par conséquent, il est en train d’empêcher que les droits linguistiques de ses citoyens soient garantis.
Par le biais de cette campagne, l’ONG du catalan a aussi l’intention d’ajouter le soutien des élus favorables à l’initiative, ainsi que de promouvoir des motions de soutien dans les Conseils Municipaux du territoire et le reste des institutions françaises.
Le catalan à l’école nord-catalane
Tel qu’il a été recueilli dans l’InformeCAT17, lors de l’année académique 2016-2017 le nombre d’élèves scolarisés en catalan a augmenté considérablement par rapport aux périodes précédentes, jusqu’à atteindre les 5.000 élèves. Malgré cette augmentation et la volonté majoritaire des citoyens nord-catalans d’avoir une école immersive et bilingue, la situation du catalan dans les écoles continue à être précaire. Seulement 8 % des établissements disposent d’un enseignement bilingue ou immersif, et 20 % permettent l’étude de la langue entre 30 minutes et 2 heures hebdomadaires uniquement.
Plataforma per la Llengua considère qu’il est indispensable d’augmenter la présence du catalan dans les écoles afin de pouvoir maintenir la dynamique de croissance du nombre de locuteurs qui a été enregistrée ces 10 dernières années. L’éducation est aussi un élément clé pour faire face au problème de cette chute de transmission linguistique intergénérationnelle entre les nord-catalans. Mireia Plana a assuré que la volonté est « que tous les enfants aient accès à une langue qui va leur donner des opportunités économiques et sociales, et qui va leur permettre de faire partie d’une communauté de 10 millions de locuteurs ».
Une campagne avec l’élan des entités nord-catalanes
« En Catalogne Nord, le catalan à l’école », est né suite à la demande de plusieurs entités du territoire, comme l’Associació per l’Aplec del Català. En ce sens, un des objectifs de la campagne est, justement, de tisser de nouvelles complicités entre les associations et organisations en faveur de la langue. Comme l’a assuré Hervé Pi, « la langue, nous allons la sauver tous ensemble ».
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