Pénurie d’eau dans les P.-O. : une bataille mal engagée

A la veille de la manifestation notamment convoquée par les agriculteurs pour contester la récente décision de justice imposant le respect d’un débit réservé de 1500l/s dans la Têt, voici le point de vue du groupe EELV – Pyrénées Catalanes.

David Berrué, porte-parole EELV – Pyrénées catalanes nous communique sous le titre « Pénurie d’eau dans les P.-O. : une bataille mal engagée » avec prière d’insérer :

« Plusieurs organisations appellent à manifester, demain mardi, contre l’obligation de maintenir un « débit réservé » de 1500 litres par seconde dans la Têt. Rappelons qu’un « débit réservé » est le débit minimum sous lequel la vie aquatique est menacée, la qualité de l’eau altérée et l’impact sur les écosystèmes sans retour.

Les écologistes catalans comprennent l’inquiétude des agriculteurs. Pour autant, ce n’est pas en refusant de limiter les prélèvements que l’on va faire revenir de l’eau dans la rivière. Ni en mettant tous les usages sur le même plan. Quel rapport entre le droit à disposer pour chacun d’eau potable, le droit à irriguer des agriculteurs pour faire pousser de la nourriture et le droit… de faire tourner des canons à neige pour enneiger artificiellement des pistes de ski ?

L’eau manque. Il va bien falloir s’adapter à sa rareté. Et établir des priorités, alors que les nappes sont au plus bas. Mardi, à la manifestation, on espère entendre les élus présents annoncer la fin de l’étalement urbain qui aggrave la pression sur la ressource en eau.

L’objectif d’un débit réservé de 1500l/s dans la Têt est connu depuis une décennie. Ces délais ont-ils été mis à profit pour affronter le problème des quelque 2000 forages agricoles illégaux ? Pour travailler à la transition de la monoculture arboricole vers des variétés moins gourmandes en eau ? Sinon, pourquoi attendre encore ?

Enfin, les frais de rénovation des canaux d’irrigation sont tels qu’il est question de les inscrire au patrimoine de l’UNESCO pour récupérer des subventions. Dans l’attente, les pouvoirs publics ne peuvent-ils pas débloquer un budget plutôt que de gaspiller des dizaines de millions d’euros dans un pont à Céret ou une déviation à Marquixanes ?
«