Olivier Amiel : « Les gilets jaunes se trompent de cible »

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Blocage de l’entrepôt d’Amazon à Bouc-Bel-Air (La Provence).

Olivier Amiel, adjoint au Maire de Perpignan, nous communique sous le titre « Les gilets jaunes se trompent de cible », avec prière d’insérer :

« Ce n’est pas le centre ville de Perpignan et ses commerçants, ou le poumon économique du marché St Charles ni même les hypermarchés que les gilets jaunes auraient dû bloquer, mais toutes les multinationales qui ne participent pas à la redistribution sociale dans notre pays grâce à une optimisation fiscale leur évitant de payer des impôts en France !

C’est profondément injuste, car les importantes sociétés comme les « GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont organisées pour ne pas payer d’impôts dans des pays comme la France où la redistribution des prélèvements permet de maintenir un marché de consommateurs dont profitent ces mêmes sociétés… Au final, ce sont essentiellement les habitants et nos PME qui alimentent ce marché en n’échappant pas à la pression fiscale de plus en plus importante.

Une fois n’est pas coutume (on connait mon opposition au gouvernement actuel) je pense que certains ministres ont raison de pointer du doigt les GAFA : Agnès Pannier-Runacher a ainsi très justement expliqué que « si l’on veut aider les commerçants à passer ce cap, c’est à nous, Français, de faire nos achats de Noël chez nos commerçants de proximité, chez nos artisans, plutôt que de faire appel à une grande plateforme internationale qui ne paie pas d’impôt en France ». La volonté gouvernementale de vouloir taxer ces groupes à hauteur de 500 millions d’euros par an est également un bon début… même si cela reste symbolique compte tenu du chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros réalisés par ces groupes rien qu’en France.

De plus il faudra trouver une solution européenne compte tenu des nouvelles lois américaines permettant le rapatriement des bénéfices étrangers à un taux réduit ainsi que la mise en place de la taxe « Gilti » sur les revenus dans les territoires à faible taux d’imposition. Les États-Unis et l’Europe vont ainsi se livrer une « bataille sur le partage de l’assiette imposable » et l’administration Trump a pris de l’avance dans celle-ci alors qu’il n’y a toujours pas de consensus sur cette question entre européens.

Autre limite, la taxation française n’impactera que les revenus publicitaires et de mise en relation (Uber, Airbnb…), mais pas le commerce électronique et les abonnements de streaming (épargnant ainsi notamment Amazon et Netflix).

En attendant, les gilets jaunes s’en sont rarement pris aux GAFA… On peut relever quelques rares blocages d’entrepôts d’Amazon, mais pendant la crise des gilets jaunes qui a incité les français à davantage commander sur Internet, le groupe américain qui déclare seulement les revenus de son activité logistique (soit 380 millions d’euros pour 8 millions d’euros d’impôts, alors qu’il réalise en France 5,7 milliards de chiffre d’affaires) a augmenté ses ventes de… 30% ! »

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