Olivier Amiel : « J’ai de l’ambition, mais pas pour moi, pour ma ville »

Olivier Amiel, 40 ans (depuis le 27 août), célibataire sans enfant, né à Perpignan, passionné de cinéma (il a produit une thèse écrite sur le financement du 7ème Art), adjoint au maire de Perpignan en charge de la Politique de la Ville. La polémique concernant la démolition d'immeubles insalubres et dangereux dans le quartier perpignanais Saint-Jacques l'a propulsé sous les projecteurs de l'actualité. Il s'est fait un nom, un prénom... et une raison, grâce à l'animateur « Macroniste » de télévision Stéphane Bern.

Olivier Amiel, 40 ans (depuis le 27 août), en couple et beau-père d’un garçon de 5 ans, né à Perpignan, passionné de cinéma (il a produit une thèse écrite sur le financement du 7ème Art), adjoint au maire de Perpignan en charge de la Politique de la Ville. La polémique concernant la démolition d’immeubles insalubres et dangereux dans le quartier perpignanais Saint-Jacques l’a propulsé sous les projecteurs de l’actualité. Il s’est fait un nom, un prénom… et une raison, grâce à l’animateur « Macroniste » de télévision Stéphane Bern.

Le Journal Catalan : en quoi consiste la délégation du Renouvellement Urbain que vous a confié le maire de Perpignan ?

Olivier Amiel : « La délégation sur le renouvellement urbain a été une grande chance offerte par Jean-Marc Pujol. C’est une action municipale avec beaucoup de sens, car elle touche de manière transversale le quotidien des habitants. On agit sur le logement et sur les équipements publics dans les quartiers prioritaires, mais également sur la sécurité, l’éducation, le social, l’économie, la santé, l’emploi, la culture… C’est une fonction exigeante mais passionnante ».

Le Journal Catalan : récemment, le NPNRU, qui est donc rattaché à votre délégation, a été l’objet de polémiques…

Olivier Amiel : « Certaines personnes font passer des intérêts personnels et politiciens avant l’intérêt général. Je n’oublie pas que le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (le fameux NPNRU auquel vous faites allusion), est une chance unique pour nos quartiers les plus en difficultés, avec un impact sur l’ensemble du territoire de la ville et même de la communauté urbaine. C’est fantastique de pouvoir agir concrètement avec un projet de 200 millions d’euros d’investissements publics afin de répondre à l’urgence urbaine et humaine de Perpignan. Il y a trois étages à la fusée du NPNRU : d’abord, améliorer la vie des habitants ; ensuite, changer l’image de la ville et attirer des investisseurs ; enfin, soutenir l’économie et l’emploi local grâce aux aides engendrées ».

Le Journal Catalan : Même un certain Stéphane Bern s’en est mêlé…

Olivier Amiel : « C’est exact. Et d’ailleurs je le remercie de m’avoir offert une tribune et une notoriété nationale ! Grâce à lui, j’ai pu faire la promotion de Perpignan jusqu’à Paris. Plus sérieusement, on ne peut pas juger à partir d’un tweet le travail de quatre années, pendant lesquelles des agents municipaux, communautaires, des habitants, se sont investis, ont retroussé les manches… En plus, Stéphane Bern parle d’un endroit comme s’il y vivait alors qu’il n’y a jamais mis les pieds, ni de près ni de loin. C’est facile de critiquer Saint-Jacques depuis les jardins de Versailles ou sur les marches d’un trône, mais ici ce n’est pas de la télé que nous faisons, c’est la réalité d’un quotidien auquel nous sommes confrontés ».

Le Journal Catalan : le 13 octobre prochain des élections internes au parti Les Républicains, dont vous êtes pour les P-O le référent, vont permettre de renouveler les cadres. Comment, en tant que trésorier également de la fédération départementale, abordez-vous cette échéance ?

Olivier Amiel : « En tant que Trésorier des Républicains, je suis le seul cadre du parti à ne pas être soumis au prochain vote. C’est pourquoi le siège national m’a fait l’honneur de me désigner comme référent pour les élections internes. C’est un moment important de démocratie interne pour notre parti qui reste l’opposition la plus crédible au gouvernement de Macron. Mon rôle sera d’organiser localement ces élections au-cours desquelles nous alons notamment votre pour la présidence de la fédération. Je dois faire en sorte que ce scrutin se passe dans les meilleures conditions. Il est bon que les diverses tendances s’expriment, sans jamais oublier que nous avons une ligne claire à défendre au niveau nationale et qu’elle est portée par notre Président élu Laurent Wauquiez. »

Le Journal Catalan : et les municipales dans tout ça, vous y pensez ?

Olivier Amiel : « On me dessine comme un ambitieux. J’ai de l’ambition certes, mais pas pour moi, c’est pour notre ville. Et c’est une ambition partagée avec des Perpignanais et des Perpignanaises membres de mon parti ou pas, qui souhaitent s’investir dans l’avenir de la cité. Pour l’heure, je suis l’adjoint de Jean-Marc Pujol, je suis solidaire et loyal. J’attendrai sa position et son positionnement avant d’officialiser quoi que ce soit ».

OLIVIER AMIEL AVEC LAURENT WAUQUIEZ PRÉSIDENT DU PARTI LES RÉPUBLICAINS
OLIVIER AMIEL AVEC LAURENT WAUQUIEZ PRÉSIDENT DU PARTI LES RÉPUBLICAINS

Olivier Amiel : Mieux le connaître…

Un dîner avec cinq personnalités, qui choisissez-vous ?

J’aimerais un dîner convivial, bavard, éclectique et impertinent, avec par exemple Natacha Polony, Michel Houellebecq, Virginie Despentes, Patrick Besson et Bret Easton Ellis !
On ne s’ennuierait pas.

Un plat local ?

Les galtes de porc, en souvenir de la cuisine de ma mère.

Un lieu dans Perpignan ?

Le quartier Saint-Jacques, évidemment, car c’est le cœur historique de la ville et de l’agglomération de Perpignan. Un lieu qui alimente les passions pour le meilleur comme pour le pire, mais qui ne laisse jamais indifférent.
Si vous aviez à choisir un seul film ?

Ce serait « Que la fête commence » (1975) de Bertrand Tavernier, qui se déroule pendant la régence de Philippe d’Orléans, avec cette scène très forte à la fin quand le caresse brûle de la paysanne qui relève la tête de son jeune frère mort en lui disant : « regarde petit frère comme ça brûle, et on en brûlera d’autres » annonçant la Révolution Française quelques années plus tard… Un film historique et très politique aussi.

Un livre ?

Un seul ce n’est pas possible, il y a déjà toute l’oeuvre de l’auteur américain Bret Easton Ellis dont je suis un grand fan et que j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois (il avait soutenu notre candidature avec Caroline Ferrière Sirère aux départementales de 2015… C’est la seule fois qu’il s’est prononcé sur la politique française !) avec un faible particulier pour ses romans « Moins que zéro » ou « Lunar Park ». Sur une île déserte j’emporterai également le Voyage au bout de la nuit de Céline (car il faut différencier l’oeuvre époustouflante de l’homme épouvantable) ou le beaucoup plus récent « 7 » de Tristan Garcia qui m’a marqué.

Côté musique ?

J’aime énormément le rock et la musique électronique. Je suis très fan de Massive Attack le groupe anglais qui mélange les deux, et qui est très engagé politiquement (un des membres serait l’artiste activiste de street art « Banksy »).