Municipales 2020 : Où sont les jeunes ?

Maire - Municipales

Phénomène inquiétant constaté à l’occasion des élections municipales qui ont lieu les dimanches 15 et 22 mars 2020 : l’absence de jeunes candidat-e-s sur les listes.

Que l’on vote dans un village ou dans une ville – et le constat n’est pas uniquement valable dans notre département des Pyrénées-Orientales – que l’on soit inscrit en tant qu’électeur à Laroque-des-Albères ou à Perpignan, à Céret ou à Estagel, à Port-Vendres ou à Saint-Laurent-de-la-Salanque, la plupart des listes sont conduites ou composées très majoritairement de retraité-e-s. Souvent même, les inactifs représentent 80 à 95% des candidats !

Il ne suffit pas, pour expliquer cette singularité qui au fil des scrutins prend une dimension qui ne correspond plus à la représentativité nationale, de mettre en avant que « les retraités sont plus disponibles », ou encore d’appuyer l’analyse sur le fait que cela correspond à « la carte démographique » de la France qui voit sa pyramide des âges s’inverser au fil des générations.

Certes, et personne ne le contestera : les Français-e-s vivent de plus en plus longtemps ; les statistiques de l’INSEE* le confirment, année après année.

L’autre certitude est qu’à chaque élection, le poids politique des retraités est encore plus grand que leur poids démographique ! En effet, si les retraités pèsent aujourd’hui 16 millions de personnes en France – une population en croissance régulière – s’ils sont très impliqués électoralement il y a tout de même en France 68 millions d’habitants. Plus de 50 millions de Français-e-s seraient dont menacé-e-s de n’être plus représenté-e-s au sein des futurs conseils municipaux.

Cependant, il y a d’autres vérités, comme par exemple le fait que dans les secteurs professionnels du « privé » un individu – qu’il s’agisse d’un artisan, un employé, un ouvrier, un agriculteur, un professionnel de santé, un commerçant, un chef d’entreprise, etc. – qui s’engagerait dans la vie politique au terme d’un mandat, à sa sortie, il n’est pas assuré de retrouver « son » emploi. Un paramètre qui n’existe pas dans la fonction publique.

Il est grand temps de plancher sur un vrai statut de l’élu, afin de permettre à toutes les couches sociales, culturelles et éconmiques, à toutes les générations, de continuer à faire vivre les valeurs de la République, sinon nos mairies sont condamnées à n’être que des annexes de Maisons de retraite, voire des EHPAD**, des hémicycles peuplés de bancs de sénateurs en tout cas !

Un jeune retraité

* INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.
** EHPAD : Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.