Mort de Nilda Fernandez : Leucate dans la peine

Mort de Nilda Fernandez : Leucate dans la peine

Nilda Fernandez, musicien franco-espagnol à la voix cristalline et la poésie rare, hidalgo voyageur, révélé au grand public avec les chansons Madrid, Madrid (1987), et Nos fiançailles, qui lui vaudra, en 1992, le titre de « révélation variété masculine » aux Victoires de la Musique, est mort à 61 ans. Après des années de voyage et d’inspiration entre l’Espagne, le Mexique, le Chili, l’Argentine, les États-Unis… il partageait sa vie entre la France et la Russie.

Dans les années 90’s, cet artiste inclassable, à l’esprit nomade, fit une tournée à roulottes – l’une verte, l’autre jaune, tirées par deux chevaux. Les juments comtoises au pelage marron et à la crinière blonde s’arrêtèrent au village de Leucate, lors d’un moment hors du temps, romantique et musical, Place de la République, que l’on retrouve dans le Clip « Innu Nikamu » (« l’être humain qui chante », en indien montagnais).

Auteur, compositeur, interprète, écrivain, Nilda Fernandez « incarnait jusqu’au plus profond de son être la figure de l’artiste », comme l’évoque aujourd’hui sa famille. Il vivait à Bize-Minervois, dans l’Aude, village de 1000 âmes ; chacun appréciait ce personnage discret et sensible.

Nilda Fernandez connaissait, et aimait Leucate : il y venait souvent. Nathalie Chappert-Gaujal, élue déléguée à la culture, se souvient de l’un des premiers artistes qu’elle ait reçu, avec André Bonet, président du Centre Méditerranéen de Littérature, après sa tournée à roulottes, et avant même que naisse l’idée des Auteurs à la Plage (ndlr : manifestation littéraire unique sur le littoral audois) : un être « sensible, proche des gens, et d’une simplicité rare ». (Une)

Dix ans plus tard, le 18 juillet 2017, il avait honoré, sur les quais de Port Leucate, le programme éclectique de la 9è édition des Auteurs à la Plage, lors d’un touchant entretien avec André Bonet. Il était venu présenter son dernier livre, Contes de mes 1001 vies, roman puzzle d’une vie, qu’il présentait lui-même comme un « roman selfie ».

Le public, nombreux, avait été ému par celui qui, par-delà le succès, par-delà le show business international, était sorti de l’univers des maisons de disque, commercialisait ses albums via son site internet, et avait, finalement, toujours su rester lui-même.

Mort de Nilda Fernandez : Leucate dans la peine

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