Monique Frémont au Yucca : entre force et fragilité

Dernière et première exposition à cheval sur 2019 et 2020, hasard qui vient conforter l’idée que le travail de Monique Frémont est une sorte de passerelle jetée entre notre monde et un autre, lointain ou proche, que chacun peut interpréter ou inventer à sa guise. Une fois de plus Monique Frémont nous invite dans son sidérant univers sidéral. Exposition du 15 décembre au 10 janvier 2020 au Yucca.

Son obsession pour cet univers onirique demeure le fondement de ses œuvres, mais cela ne relève pas de la méthode, mais d’un travail maintes fois, corrigé, modifié, amélioré, recouvert, fidèle à sa technique, inspirée du palimpseste – réécrire sur un support. Elle réécrit sa peinture, non pas évidemment pour refaire la même chose, mais pour aller plus
loin dans la représentation fragile des émotions, en tentant de figer sur sa toile des moments éphémères, de monde en gestation ou en dilution.

De cette recherche, de cette quête, peut-être même , elle dit : « Mon travail est basé sur l’empreinte à l’image de ce qui nous a tous construits, empreintes familiales et sociétales, affectives et éducatives, physiologiques et psychiques… Pour chacun de façon différente et unique. Traces et strates qui sont recouvertes au fur et à mesure mais jamais ne s’effacent tout à fait. Transcription de l’oxymore qu’est la vie, entre force magnifique et fragilité extrême. Travail du sensible, entre ombre et lumière, suggérant toujours la profondeur d’un inconnu qui nous parle.

Le cercle, la sphère toujours, qui dit la place que chacun essaie de trouver sur notre minuscule planète, qui dit l’infiniment grand et l’infiniment petit, qui n’a ni commencement ni fin. Peinture allusive, peinture poésie, fenêtres à rêver… Moi, j’ai décidé de nanoparticuler dans mon atelier en rêvant à cet Espace infini et vivant, aux flux
d’énergie si intenses. »

Les huiles sur toile ou papier Arches, prennent du relief dans des camaïeus codés de couleurs, brun-roux pour la matière: la terre, la force ou la violence et des déclinaisons de bleus pour le calme, l’aérien, le fragile… Les masses de couleurs sont délimitées ou fondues, brossées, grattées, à la brosse ou étalées au chiffon. Cette confrontation permanente entre douceur et violence est l’expression de la complexité, d’un monde, qui semble appartenir à l’infiniment lointain, à l’inaccessible, mais qui pourtant, est proche, puisqu’il appartient à notre subconscient, à notre imaginaire ou à nos rêves.

A nous de tenter de saisir ces instants, d’interpréter ces empreintes, non pas pour « comprendre » les œuvres de Monique, mais suivre ses suggestions pour ressentir nos propres émotions. Les paysages intérieurs de Monique Frémont ne sont pas qu’à elle; à chacun de nous de regarder par la fenêtre et contempler ces univers sidéraux avec notre propre sensibilité.

Exposition du 15 décembre au 10 janvier 2020
Du mardi au dimanche de 9:30 h à 15 h, Vendredi & samedi de 18 h. à 22 h.
Vernissage vendredi 20 décembre à partir de 18:30 h.
Restaurant Le Yucca
25, allée des Chênes – Parc Ducup
66000 Perpignan
Tél: +33 4 68 85 56 54

Dans le regard d’une libellule