Mais qu’est-ce qui fait chanter André Bascou ?

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André Bascou, maire de Rivesaltes, avec le chef d’orchestre Daniel Tosi, fait un tabac sur scène dans les salles des fêtes du département.

Maire de Rivesaltes depuis 1983, l’ancien député Gaulliste monte sur les planches tous les week-ends pour chanter Ferrat.

Le 9 avril prochain, André Bascou, marié et père de deux enfants – Roger et Robert – élu et réélu maire de Rivesaltes depuis 1983, soit depuis 32 ans ! et un 6ème mandat en cours au compteur – fêtera ses 71 ans, sous son imposante crinière blanche qui lui donne de vrais airs de Daniel Guichard.

Mais c’est bien du Ferrat qu’il chante à longueur de soirées, pas que !
Certains Rivesaltais, qui ont pratiqué le covoiturage à ses côtés pour monter en Cerdagne, le temps de skier, vous le confesseront : « d’un bout à l’autre, il ne peut s’empêcher de chanter La Montagne ! ». Et s’il le faut, il en met plusieurs couches, bien épaisses, comme le manteau blanc qui s’accroche aux pentes, qui recouvre les pistes en pleine saison d’hiver. Hors politique, les plus anciens de ses fidèles amis – car on ne se fâche jamais avec André Bascou, qui est l’exemple parfait du « brave type » – vous jureront qu’il a tardé à s’équiper en autoradio « car le son, c’était lui ! Un point c’était tout ».

Si dans le dicton connu « les montagnes ne se rencontrent jamais », sa Montagne a lui fait se rencontrer les hommes, tellement il a l’art, la manière, de pincer la chansonnette. De toutes façons, quel que soit votre tempo, votre préférence musicale, le rythme qui circule entre vos oreillettes : avec lui, tout finit par des chansons ; du chant du coq au chant des sirènes. Il conduit en chantant, il fait des ricochets dans l’Agly en chantant, ses lettres chantent… et depuis 1983, à chaque élection municipale qui se présente dans sa commune peuplée aujourd’hui de plus de 8 200 habitants (dans le top 10 des villes les plus peuplées des P-O entre Saint-Laurent-de-la-Salanque et Elne), il chante Victoire. Bref, il connaît la musique.

Désormais, c’est à coups de concerts qu’il exprime sa passion, en se produisant tel un chanteur de charme professionnel sur (presque) toutes les scènes du Roussillon, du Ribéral à la plaine d’Illiberis, en passant par la Côte Sableuse, la Salanque et la Vallée de l’Agly. Où qu’il chante, quels que soient ses accompagnateurs – interprètes, musiciens, chorales… – il fait salle comble, un tabac !

Récemment encore, début février, à la salle des Fêtes du Soler, c’est devant près de 300 personnes qu’il s’est produit, avec l’orchestre du Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de l’Agglo Perpignan-Méditerranée dirigé par son directeur, Daniel Tosi, dans le cadre du programme « Ecouter-voir… musique, danse, théâtre », destiné à diffuser toutes les musiques sur le territoire de ladite Communauté d’Agglomération.

André Bascou enchaine les hommages à Jean Ferrat, avec des interprétations magistrales – c’est unanimement reconnu – de « La Montagne », certes, mais aussi « Potemkine », « Que serais-je sans toi ? », « Nuit et brouillard », « Aimer à perdre la raison », « Deux enfants au soleil », « C’est beau la vie », « C’est si peu dire que je t’aime », « Ma France », « La femme est l’avenir de l’homme »… Tous les classiques de Ferrat sont dans son jukebox. Et à chaque fois, c’est la même standing-ovation, avec un public en or massif qui n’hésite pas à reprendre en choeur avec lui les refrains

Mais si André Bascou se produit aussi régulièrement dans le département pour le plaisir, c’est avant tout au bénéfice de causes caritatives. Car son cercle familial a été approché de très près par la maladie. Son mode de vie en a été bousculé, totalement chamboulé.

Chanter pour lui est loin d’être anodin. Il y a dans sa voix l’espoir, l’émotion, les frissons de la générosité, la réflexion. Il sait que personne n’est à l’abri, que la maladie peut survenir à tout moment, à n’importe quel âge, mais chanter c’est pour lui une manière d’affûter les armes pour lutter contre le mal, d’exprimer la voix de la guérison, c’est quelque part une fierté dans la reconquête de la vie : « la voix de l’homme est déterminante, comme la main l’est dans certains métiers ».

En le quittant, on en deviendrait très vite « rabelaisien », tellement ses rendez-vous sur scène expriment une joie de vivre intense et communicative. Si chanter est une fête, alors André Bascou, en chanteur accompli, en est le grand maître sur le sol roussillonnais.