Lycée Jean Lurçat : 200 lycéens à la rencontre de Nathalie Bénézet

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Le Prix Méditerranée des Lycéens 2017 était à Perpignan lundi 27 février, au lycée Jean Lurçat à Perpignan en présence de Nathalie Bénézet, venue présenter son roman « Les moissons de l’absence ».

La tournée du prix Méditerranée des lycéens (PML), mise en place par la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée et la Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon a fait étape à Perpignan, en présence de lycéens de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Elle s’organise chaque année en partenariat avec le Centre Méditerranéen de littérature, le Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon Livre et Lecture Lr2L, le réseau Canopé et le Rectorat. Nathalie Bénézet habite à Montpellier. De 16 à 24 ans elle a beaucoup voyagé. De 1989 à 2007 elle a travaillé comme permanente du Mouvement ATD Quart Monde. Puis, après avoir décidé de se poser et d’écrire, elle suit des cours. L’équipe du Prix des Lycéens a été accueilli au Lycée Jean Lurçat par le proviseur Noël Cabrera et Marie Cwiczynski, professeur en charge de l’action éducative du lycée.

Changer notre regard sur la misère humaine
Son récit Les Moissons de l’absence, publié aux éditions Chèvre-feuille étoilée est son premier roman. Une fiction qui s’interroge sur l’absence, ce qu’elle contient, ce qu’elle freine, ce qu’elle fait éclore et se construit autour de Guilhem Pavel, élu au conseil municipal, qui découvre un manuscrit prêt à disparaître après le décès de son auteur, un SDF. Il est des souffrances insurmontables que rien n’explique. « Au moins il est parti dignement », confie Nathalie. Un récit dur, brutal, parsemé de touches de tendresse et de poésie. D’optimisme aussi. On enchaîne les courts chapitres qui se succèdent sans plus pouvoir s’arrêter, la gorge nouée, le cœur serré. La plume de Nathalie Bénézet est d’une incroyable efficacité, sobre, sans fioriture, échappant habilement au voyeurisme tout en étant précise et réaliste. Car au-delà de l’aspect romanesque, il est bien question dans cet ouvrage d’une triste réalité, celle d’un homme disparu dans une profonde et inacceptable détresse, que la rue a dépouillé lentement de son humanité. On peut espérer de ce récit qu’il nous aide à changer notre regard sur cette misère humaine, en nous rappelant que derrière chacun de ces SDF dont nous croisons quotidiennement la route, il y a avant tout un homme ou une femme, respectable, avec son histoire, ses douleurs personnelles. « Les moissons de l’absence » est un livre qui, une fois refermé, hantera encore longtemps notre esprit.

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