L’homme de Neandertal au pied des Pyrénées/ De nouvelles découvertes à Montmaurin 70 ans après celle de la célèbre mandibule

Dent vue buccale échelle 3

Dès le début du XXe siècle les premiers préhistoriens ont été attirés par le massif calcaire de Montmaurin au sud-ouest de Toulouse. Creusé de nombreuses grottes, ce lieu a notamment attiré le Comte de Saint-Périer à qui l’on doit la mise au jour de la Vénus de Lespugue, statuette emblématique de l’art paléolithique et du Musée de l’Homme.

Par la suite, la grotte de Coupe-Gorge a intéressé Louis Méroc et son équipe qui, de 1945 à 1961, y ont effectué une fouille minutieuse de niveaux archéologiques préservés sur une séquence exceptionnelle de 7 m d’épaisseur.  Le 18 juin 1949, la découverte, dans une anfractuosité à proximité, d’une mandibule humaine nettement archaïque par sa morphologie a eu un retentissement international.  Les grottes de Montmaurin ont alors été protégées par un classement au titre des Monuments historiques.

Aujourd’hui, alors que ces sites semblaient tombés dans l’oubli, une équipe de scientifiques, coordonnée par le Muséum national d’Histoire naturelle, revient sur le terrain avec le projet de préciser la chronologie de ces occupations humaines, les modes de vie de ces populations et les variations paléo-environnementales enregistrées au cours du temps.

Quelques jours à peine après la reprise des fouilles, c’est une dent néandertalienne qui a été mise au jour dans un niveau attribué au début de la dernière glaciation (soit il y a environ 70 000 ans) confirmant le potentiel encore intact de ce site ayant pourtant déjà livré de nombreux ossements d’animaux, des pierres taillées et plusieurs restes humains.  Il s’agit d’une deuxième incisive inférieure gauche appartenant à un individu adulte.  Bien qu’elle semble particulièrement robuste, ses grandes dimensions sont typiques des néandertaliens.

L’usure très marquée de la couronne est fréquente pour les dents de cette époque.

Des analyses ultérieures, utilisant la micro-tomographie, permettront d’étudier les caractères internes afin de mieux connaître ces Néandertaliens qui vivaient, au début de la dernière glaciation, dans un environnement steppique parcouru par les mammouths, les rennes et les chevaux dont on retrouve des ossements dans la grotte de Coupe-Gorge.

Dent vue vestibulaire