Les salariés de l’ex-Maison de l’emploi et de l’entreprise entre déception et colère… et pourtant ils seraient (presque) tous recasés, eux !

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les-salaries-de-lex-maison-de-lemploi-et-de-lentreprise-entre-deception-et-colere-et-pourtant-ils-seraient-presque-tous-recases-euxLe vendredi 12 décembre dernier, s’est tenu le dernier conseil d’administration (CA) de la Maison de l’Emploi et de l’Entreprise (Md2E) avant sa fermeture…

Selon le personnel licencié l’accueil aurait été « plutôt musclé pour ses membres hués par un comité d’accueil composé des salariés, des usagers et des organisations syndicales (Solidaire 66, CGT, CNT) qui espéraient encore pouvoir influer sur leurs décisions et leur faire entendre tout le désarroi des salariés laissés pour compte. La DIRECCTE et l’adjointe à la Ville de Perpignan, BrigittePuiggali (présidente du CA) ont préféré renoncer et faire demi-tour ce qui n’a toutefois pas empêché les décisions de se prendre, le quorum étant atteint (…) ».

Ces mêmes employés licenciés dénoncent un « bilan très négatif pour les salariés : pas d’offres écrites de reclassement à ce jour, pas de priorité de réembauche, aucun CDI envisagé, pas de Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP), une seule proposition : une alternative au CSP inacceptable, aucune négociation possible ». A ce jour, toutes les questions et inquiétudes des salariés restent en suspend. Une seule certitude : en guise « d’atterrissage en douceur », les salariés méprisés s’interrogent : « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? ».

En face, c’est très courageusement que Brigitte Puiggali défend son bilan et tente de remettre les pendules à l’heure, tandis que les syndicalistes très motivés semblent avoir déjà gagné la bataille médiatique : « La décision de fermer la Maison de l’Emploi et de l’Entreprise a été prise dans un contexte où les finances publiques subissent une forte baisse des dotations d’Etat. Ce fut une décision difficile. En ma qualité de Présidente de la MDEE depuis sa création, mon souci immédiat a été de me préoccuper de l’avenir professionnel de l’ensemble du personnel. 
Plusieurs réunions ont aussitôt été organisées à mon initiative pour trouver des solutions professionnelles à tous les salariés, en présence de la direction de la Md2E, et de tous les membres du Conseil d’Administration : représentants de Madame la Préfète des Pyrénées-Orientales, Josiane Chevalier, et du maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, la DIRRECTE, Pôle Emploi, la Communauté d’Agglomération Perpignan Méditerranée et la Mission Locale Jeunes’66 ».

Brigitte Puiggali, soutenue par les membres de son conseil d’administration et le président de l’Agglo, affirme que « le dialogue social entre l’instance dirigeante et les salariés a été maintenu au quotidien, et des propositions concrètes sont faites. Aujourd’hui, je peux confirmer que sur l’ensemble des salariés : 4 personnes mises à disposition rejoignent leur administration d’origine (mairie de Perpignan et Agglo), 3 souhaitent partir sur un projet de création d’entreprise ou de reconversion professionnelle, 2 d’entre eux se voient proposer un poste à l’Agglomération au regard de leurs compétences, 2 ont reçu une proposition d’embauche de la MLJ’66, des entretiens personnels ont été réalisés par Pôle Emploi qui sera à même de leur faire des propositions dans la mesure où des postes disponibles ne seraient pas pourvus après l’application des règles conventionnelles régissant Pôle Emploi, des personnes ont été reçues par la société DH Consultant qui leur a fait des propositions de postes ».

La présidente de la Md2E soutient : « De plus, lors de son dernier conseil d’administration, la M2E a exprimé sa volonté de permettre au Club FACE (association d’entreprises) de prolonger ses actions, ce qui pourra permettre 2 emplois. Ainsi en sus des indemnités de licenciement économique, tous les salariés qui l’ont souhaité ont reçu des propositions de reclassement ».

Alors, qui dit la vérité ?

Car les salariés de l’ex-MD2E feraient preuve d’un manque d’objectivité évident, selon un élu de la Ville de Perpignan qui rappelle « Que les trois-quarts, voire plus, d’entre eux ont été recasés. Leur gesticulation médiatique ne les grandit pas ! Il eut été préférable qu’ils dressent devant l’opinion publique le bilan concret de leurs actions en faveur de l’emploi – des actes et non des paroles –
plutôt que de tenter de politiser une démarche sans issue. Faut-il rappeler que leur directrice a souhaité quitter le navire il y a 6 mois déjà ? Elle a réintégré l’Hôtel de l’Agglo Perpignan Méditerranée depuis le lundi 5 janvier 2015… Même si cela n’a absolument aucun lien de cause à effet, cela démontre en tout cas l’existence d’un certain contexte économique et social local, d’un certain malaise également interne à la Md2E ».

Dans un utltime communiqué, diffusé auprès des médias roussillonnais la veille de Noël, les salariés de l’ex-Md2E expriment : « Après avoir accompagné de nombreux demandeurs d’emploi, salariés, créateurs et dirigeants d’entreprises, collégiens, lycéens et étudiants avec beaucoup de dévouement et de plaisir tout au long de nos 10 ans d’existence, les salariés de la Maison de l’emploi et de l’entreprises tiennent, à l’heure de la fermeture définitive de la MD2E, à leur souhaiter de joyeuses fêtes de fin d’année 2014 et tous leurs vœux de bonheur pour cette nouvelle année 2015. Espérant pour tous la réussite de leurs projets professionnels. Nous souhaitons aussi, avec nettement moins d’enthousiasme, présenter à l’ensemble des élus du territoire nos vœux de fin d’année afin qu’ils puisent dans cette « trêve des confiseurs » le courage nécessaire pour les actions à mener en 2015 et leur donnons rendez-vous lors des prochaines échéances électorales. Licenciés et « exclus » des politiques de l’emploi sont aussi des électeurs qui votent et, le cas échéant, sanctionnent ! L’absence de réactions des élus et partis politique locaux depuis l’annonce de la fermeture de la Maison de l’emploi et de l’entreprise, démontre que la classe politique n’a pas comme priorité la lutte contre le chômage endémique de notre territoire dont les taux crève les plafonds ! Nous espérons donc que ces mêmes politiques n’auront pas l’audace d’inclure cette thématique dans leurs discours de campagne, mais il est vrai que les promesses n’engagent que ceux qui y croient ! ».