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Les Gorges de Kakuetta fermées jusqu’en 2027 — les 190 habitants de Sainte-Engrâce attendent la réouverture

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La brume matinale se lève lentement sur les parois calcaires. Les dernières gouttes de rosée glissent sur les fougères géantes. Mais ce matin d’octobre 2025, les Gorges de Kakuetta restent silencieuses. Aucun pas ne résonne sur les passerelles métalliques. Aucun visiteur ne découvrira la cascade de 20 mètres ou la grotte aux stalactites vieilles de 80 millions d’années. Pour la troisième année consécutive, ce joyau des Pyrénées-Atlantiques demeure fermé au public.

Pourquoi 2025 marque une année blanche pour Kakuetta

La décision de la mairie de Sainte-Engrâce est sans appel. Les Gorges de Kakuetta resteront fermées toute l’année 2025. Cette fermeture prolongée fait suite aux travaux de sécurisation du site démarrés en 2023.

Les 350 mètres de profondeur du canyon imposent des contraintes techniques majeures. Les passerelles suspendues, les garde-corps et l’accès à la grotte finale nécessitent une révision complète. Le coût des travaux atteint plusieurs centaines de milliers d’euros.

Les 190 habitants de Sainte-Engrâce attendent patiemment. « C’est mieux de bien faire les choses », confie un commerçant local. « Les touristes reviendront quand tout sera sécurisé. »

Ce que vous manquez en attendant la réouverture de 2027

L’Amazonie des Pyrénées sous surveillance

Le microclimat tropical unique de Kakuetta continue d’évoluer sans témoins. L’humidité constante de 80% nourrit les mousses et fougères géantes. La température reste stable à 12°C au fond du canyon, même par les chaleurs estivales de 28°C.

La cascade de 20 mètres rugit toujours dans le vide. Son débit varie selon les saisons : 3 fois plus puissant en mai qu’en septembre. Mais seuls les oiseaux et écureuils profitent du spectacle.

Un patrimoine géologique hors du temps

Les concrétions calcaires de la grotte finale continuent leur croissance millimétrique. Chaque goutte d’eau enrichit les stalactites et stalagmites. Ce processus, initié il y a 80 millions d’années, ne s’arrête pas pour une fermeture administrative.

Le gave de Sainte-Engrâce sculpte toujours la roche. Son travail d’érosion, découvert par Édouard-Alfred Martel en 1906, se poursuit loin des regards. La nature reprend ses droits sur les 2 kilomètres de parcours habituellement fréquentés.

Les alternatives que découvrent les vrais connaisseurs

Sentiers secrets de la Haute-Soule

Les randonneurs avertis se tournent vers les sentiers méconnus de la région. Les villages d’altitude cachent des trésors patrimoniaux que même les guides ignorent.

La Grotte d’Iraty, située à 2,2 kilomètres de Sainte-Engrâce, propose « la plus grande salle souterraine au monde ouverte au public ». L’entrée coûte 8€ par adulte, soit 2€ de plus que Kakuetta avant sa fermeture.

Les berges de la Nive offrent des paysages similaires à moindre affluence. Cette rivière traverse 201 kilomètres de patrimoine roman dans un silence comparable à celui des gorges fermées.

Gastronomie basque sans contrainte de timing

Les restaurants de Sainte-Engrâce restent ouverts malgré la fermeture des gorges. L’auberge locale sert toujours sa truite du gave fraîche à 18-25€ le menu. L’Ossau-Iraty local accompagne parfaitement l’axoa traditionnel.

Les expériences gratuites se multiplient dans les Pyrénées-Atlantiques pour compenser l’absence d’accès à Kakuetta. Les producteurs locaux organisent des dégustations de fromage de brebis et de piment d’Espelette.

Quand la nature reprend le dessus

Le silence règne désormais sur les passerelles vides. Les écureuils traversent librement les sentiers interdits aux humains. La végétation luxuriante pousse sans piétinement touristique. Certains y voient une pause bénéfique pour l’écosystème fragile.

Les spécialistes estiment que cette fermeture temporaire permettra une régénération naturelle. « La nature a besoin de ces pauses », explique un biologiste local. « Les mousses et fougères retrouvent leur équilibre sans 30 000 visiteurs annuels. »

D’autres sites aquatiques connaissent des transformations similaires quand l’homme laisse la nature reprendre ses droits.

Vos questions sur les Gorges de Kakuetta répondues

Quand pourrai-je visiter les gorges à nouveau ?

La réouverture est prévue pour 2027 minimum selon les sources officielles. La mairie de Sainte-Engrâce confirme que les travaux de sécurisation prendront encore 2 ans. Aucune ouverture partielle n’est envisagée avant cette date. Contactez le 05 59 28 60 83 pour les dernières informations.

Que coûtait l’entrée avant la fermeture ?

Le tarif était de 6€ par adulte et 4,50€ pour les enfants de 7 à 16 ans. Gratuit pour les moins de 7 ans. Ces prix, inférieurs de 40% à ceux des Gorges du Verdon, expliquaient en partie le succès du site. Le nouveau tarif 2027 reste à déterminer après les travaux.

Kakuetta fermé vs Gorges du Verdon ouvertes : quelle différence ?

Le Verdon reste accessible toute l’année avec parking payant à 8-12€. Kakuetta proposait une expérience plus intimiste mais saisonnière (mars-novembre). Le microclimat tropical de Kakuetta (12°C au fond) contrastait avec les falaises blanches méditerranéennes du Verdon. L’authenticité basque compensait la moindre spectacularité.

Les derniers rayons d’octobre glissent sur les parois silencieuses. Le gave coule toujours entre les roches millénaires. Dans quelques années, les pas résonnent à nouveau sur les passerelles rénovées. Kakuetta attend patiemment son public dans l’ombre fraîche de ses 350 mètres de profondeur. La nature a tout son temps.