Les élus des communes forestières se mobilisent pour l’avenir des forêts !

L’Assemblée Générale de l’Union Régionale des Collectivités Forestières Occitanie Pyrénées Méditerranée, en présence de Dominique JARLIER, Président de la Fédération Nationale des Communes forestières © URCOFOR - 2021

L’État envisage de détricoter un peu plus le service public forestier et de faire payer les communes pour assurer le peu qui en reste. Les élus de toute la région, réunis à Trèbes pour l’Assemblée générale de leur Union Régionale des Collectivités forestières Occitanie Pyrénées Méditerranée ont exprimé leur mécontentement et la sensation de mépris qu’ils ressentent à leur égard de part de l’État.

Après les classiques rapports moral, techniques et financiers de l’association, les débats entre élus se sont portés sur la récente actualité qui concerne la filière forêt bois en France. Les annonces de l’État mettent de l’huile sur le feu : payer plus pour avoir moins, ça suffit !
Francis Cros, Président de l’Union Régionale et Dominique Jarlier, Président de la Fédération Nationale des Communes forestières, présent pour l’occasion ont rappelé les mesures envisagées par l’État, qui ont cristallisé les réactions :
► les communes propriétaires de forêt devront payer 27,5 millions d’€ en plus d’ici 2025 pour équilibrer le budget de l’Office National des Forêts ;
► de son côté, l’Onf devra supprimer près de 500 Etp d’ici à 2025.
Les élus se sentent bafoués par l’État et doublement impactés par ces mesures : payer plus pour avoir moins de service, cela n’est plus envisageable.

Les communes, une nouvelle fois, sont la variable d’ajustement du désengagement de l’État. Depuis plusieurs années, les Communes forestières martèlent le fait que la forêt regroupe de multiples enjeux. Ceux-ci sont d’ailleurs d’ordre national voir mondial avec la lutte contre le réchauffement climatique, le stockage du carbone, la qualité de l’eau, le maintien de la biodiversité, etc… Plusieurs députés, sénateurs et plusieurs études l’ont démontré à de multiples reprises.
Pourtant, à de multiples reprises, l’État, par ses représentants a indiqué le rôle essentiel de la forêt :
► Emmanuel Macron : « la forêt de part de toutes ses ressources, mérite toute notre attention »
► Julien Denormandie: « je ferai tout pour que la forêt soit reconnue à sa juste valeur, je suis un forestier »
► Bruno Le Maire: « en ce qui concerne le plan de relance, une part non négligeable devra être fléchée dans la filière forêt-bois »
C’est l’incompréhension la plus totale dans l’assemblée.
Au lieu de prendre la véritable mesure des enjeux, l’État, sans ambition pour sa politique forestière, a une logique purement comptable et réduit les moyens alloués à la gestion des forêts communales. Le budget alloué au service public forestier représente moins de 0,1% du budget du Ministère dont il dépend ! Est-ce trop demander que la forêt soit considérée à la hauteur des enjeux qu’elle porte ?

« Nous sommes les garants d’une stratégie d’intérêt général sur nos territoires, et on ne nous écoute pas. Le danger est grand, pour nos forêts, pour le service public et les enjeux climatiques qui se présentent à nous. Nous devons prendre nos responsabilités et alerter sur la situation au plus haut sommet de l’État. Il y a trop longtemps que l’on nous mène en bateau. » Francis Cros – Président des Cofor Occitanie.

A l’unanimité, les élus ont validé la nécessité de réagir. Une motion d’opposition et d’interpellation de l’État a été prise. Elle va être envoyée dans les prochains jours à toutes les communes pour leur demander de délibérer dans leurs conseils municipaux. Une communication large auprès des préfets, auprès de nos partenaires, auprès du grand public va également être mise en œuvre pour informer de la gravité de la situation. Attachés au Régime forestier et aux agents locaux qui le mettent en œuvre, les élus sont décidés à ne pas se laisser faire une énième fois.
Des mesures de rétorsions fortes ont également été discutées lors de ces débats. S’il n’y a plus que cela comme solution pour se faire entendre par le Gouvernement, nous serons contraints de les mettre en œuvre. Cela ne fera plaisir à personne, mais il n’y a plus d’autres solutions, a indiqué le Président de la Fédération nationale des Communes forestières.

Le réseau des Communes forestières œuvre au développement, à la valorisation et à la préservation du patrimoine forestier, pour une gestion durable faisant de la forêt un élément fort de développement local. Plus de 6 000 collectivités sont regroupées au niveau national. 55 associations départementales ou bi-départementales et 8 unions régionales ou interrégionales constituent l’organisation de proximité du réseau des Communes forestières. En Occitanie, plus de 700 collectivités sont adhérentes, dont une cinquantaine d’intercommunalités, et plusieurs départements. Ce réseau constitue une force de proposition vis-à-vis de l’Europe, de l’État, de la Région et des Départements pour la définition de leurs politiques forestières adaptées au contexte de la forêt Occitane. De plus, il apporte une expertise technique aux élus locaux pour la conduite de leurs projets liés à la forêt et au bois. En effet, la responsabilité des élus municipaux porte sur l’ensemble du territoire communal pour lequel ils assurent des missions de propriétaire de forêt, d’aménageur de l’espace, de maître d’ouvrage de bâtiments, de responsable de la sécurité. Chacune de ces compétences les raccroche à la forêt et à l’utilisation du bois dans une logique de préservation de l’intérêt général.