L’empoisonnement, première cause de mortalité des rapaces nécrophages dans les Pyrénées, la LPO et ses partenaires alertent !

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Les Pyrénées abritent plus de 50% de la population française et européenne de rapaces nécrophages. Gypaète barbu, Vautour percnoptère, Milan royal, Vautour fauve sont des espèces protégées bénéficiaires de plans nationaux d’actions validés par le Ministère en charge de l’écologie. Dans ce cadre, le réseau Vigilance Poison animé par la LPO collecte depuis 15 ans à l’échelle du massif les cadavres de ces espèces pour déterminer les causes de mortalité. Les résultats sont sans appel : 24% des cas de mortalité sont dus à l’usage illégal de poisons. Pire : le nombre de cas s’accroit ! Afin d’alerter les publics sur l’impact du poison sur la faune sauvage protégée, la LPO et ses partenaires viennent de publier deux documents de sensibilisation.

Une menace silencieuse mais bien réelle pour les rapaces…
Les empoisonnements illégaux s’effectuent généralement par dépôt d’appâts contaminés par des produits toxiques interdits et utilisés à doses concentrées. Ils sont placés de manière intentionnelle à destination des animaux jugés indésirables (carnivores, rapaces, corvidés, etc.). Les rapaces nécrophages sont les victimes régulières, soit parce qu’ils sont visés directement, soit parce que, situés en bout de chaine alimentaire, ils sont susceptibles de consommer les cadavres empoisonnés. Sur 170 cadavres de rapaces nécrophages collectés
(Milan royal, Vautour percnoptère, Vautour fauve et Gypaète barbu), 48 cas de mortalité sont dus au poison. Ces chiffres ne sont que la face émergée de l’iceberg. En effet, il est très difficile de trouver dans la nature un cadavre de rapace pour effectuer une analyse éco toxicologique. Pour un rapace collecté, combien meurent dans la nature sans avoir pu être analysés ?

Un délit passible de 150 000 € d’amendes et 2 ans de prison
Suite à cette situation alarmante pour de nombreuses espèces protégées en France, les sanctions prévues par le Code de l’environnement ont été renforcées en 2016 jusqu’à atteindre 150 000 € d’amendes et 2 ans d’emprisonnement ; l’amende est doublée si le délit est perpétré dans le cœur d’un Parc national ou d’une Réserve naturelle. Cependant, malgré de nombreux cas d’empoisonnement d’espèces protégées chaque année dans les Pyrénées, les dossiers sont le plus souvent classés sans suite et les rares sanctions émises restent peu dissuasives.

Des solutions existent !
Pour les agents de la chaine judiciaire, les moyens juridiques et techniques doivent être renforcés : possibilité de commissions rogatoires pour une intervention plus rapide, création de brigades canines anti poison, formation des agents de la police de l’environnement et des magistrats en vue de démanteler les filières d’approvisionnement par exemple… Des expériences similaires ont porté leurs fruits dans d’autres pays (Andalousie notamment) avec des résultats encourageants. Pour le citoyen, les stocks de produits illicites doivent être amenés en déchetterie, ils seront repris par les
agents de collecte. L’impact de ce type de produits est souvent méconnu, la sensibilisation doit être renforcée.

Ainsi, la LPO et ses partenaires viennent d’éditer deux documents. L’un à destination du grand public, sous la forme d’un objet de communication pyramidal sera visible sur les comptoirs des mairies, gendarmeries, cabinets vétérinaires, déchetteries… L’autre, plus technique, à destination des agents de la chaine judiciaire, vétérinaires et responsables de déchetteries qui fait un point complet sur la problématique.

Ce problème est l’affaire de tous, documents en téléchargement sur : www.pourdespyreneesvivantes.fr

Liste des partenaires des documents « Le poison tue »
Association des Naturalistes de l’Ariège, Cerca Nature, Envergures alpines, Fédération des Réserves naturelles catalanes, GEOB, Groupe ornithologique du Roussillon, Hegalaldia, Hôpital de la faune sauvage de l’Hérault Goupil Connexion, Laboratoire des Pyrénées et des Landes, LPO Aude, LPO Hérault, Nature Comminges, Nature en Occitanie, Parc national des Pyrénées, Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, Parc naturel régional des Pyrénées catalanes, Réseau Education Pyrénées Vivantes, Réserve naturelle régionale du massif du Pibeste Aoulhet, Saiak, VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon, Vautours en Baronnies, Vulture Conservation Foundation.