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Le seul chevet tréflé du premier art roman lombard des Pyrénées-Orientales

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Au détour d’un chemin de Cerdagne à 1200 mètres d’altitude, une découverte architecturale vous attend. L’Église Saint-Martin d’Ur abrite le seul chevet tréflé du premier art roman lombard des Pyrénées-Orientales, une rareté que seuls trois exemples conservent dans tout le département. Cette église du XIe siècle révèle un patrimoine exceptionnel, témoin des échanges artistiques trans-pyrénéens médiévaux.

Mentionnée dès 839 dans les documents de l’Évêché d’Urgel, cette église témoigne d’une continuité religieuse millénaire en terre catalane. Sa position géographique privilégiée en fait un observatoire unique de l’expansion de l’art roman lombard vers la France.

Une récente découverte archéologique de juin 2023 enrichit encore ce patrimoine : une poutre médiévale peinte du XIIe-XIIIe siècle, retrouvée derrière des panneaux de bois, révèle la richesse décorative médiévale catalane.

Le secret architectural qui défie les siècles

Un chevet trilobé d’exception

Le chevet tréflé de Saint-Martin d’Ur constitue une prouesse architecturale rarissime. Cette configuration trilobée, unique en Cerdagne, se compose d’une abside centrale flanquée de deux absidioles, toutes ornées d’arcatures lombardes authentiques. L’abside centrale présente deux arcs tandis que les absides latérales en comptent trois, chacun abritant une petite fenêtre aveugle caractéristique.

L’art lombard dans sa pureté originelle

Les bandes lombardes décorent magnifiquement le chevet : surfaces de maçonnerie surmontées d’arcatures en plein-cintre, bordées par des pilastres appelés lésènes. Une corniche en dents d’engrenage souligne les murs du chœur, tandis qu’une frise ornementale couronne les absidioles. Ces pierres non travaillées témoignent de l’authenticité du style du XIe siècle.

Une authenticité préservée qui défie le temps

Témoins sculptés d’une époque révolue

L’église conserve des fonts baptismaux du XIe siècle en granit, ornés de têtes humaines et de spirales évoquant l’art celtique pré-roman. Ces éléments wisigothiques possibles illustrent la continuité culturelle exceptionnelle de cette région pyrénéenne. Cette ingénierie catalane médiévale se retrouve dans d’autres trésors cerdans voisins.

Évolution baroque intégrée

Entre 1750 et la Révolution française, l’édifice s’enrichit de retables baroques remarquables : le retable de la Passion et celui du Rosaire, œuvres de Moragas de Puigcerdà et Barbari Hyacinthe de la Seu d’Urgell. Ces créations illustrent parfaitement les liens artistiques entre la Cerdagne française et les centres catalans voisins. Comme d’autres monuments religieux pyrénéens, Saint-Martin témoigne de cette continuité artistique montagnarde.

L’expérience exclusive qui vous attend

Une découverte scientifique récente

La poutre médiévale peinte découverte en 2023 constitue une trouvaille archéologique majeure. Cette œuvre d’art décoratif médiéval enrichit considérablement notre compréhension de l’art catalan des XIIe-XIIIe siècles. Vous contemplez ainsi un patrimoine vivant, où chaque restauration révèle de nouvelles merveilles.

Un cadre montagnard préservé

L’église domine la commune d’Ur, village cerdane de 500 habitants environ, dans un écrin naturel exceptionnel. Proche de Puigcerdà, cette position géographique privilégiée offre un panorama remarquable sur la Cerdagne catalane.

Accès et conseils d’initié

Modalités de visite pratiques

L’accès à l’église s’organise sur demande auprès de la mairie d’Ur au 04 68 04 82 91. Classée monument historique, elle bénéficie d’un entretien soigneux qui préserve son authenticité architecturale. La gare d’Ur-les-Escaldes facilite l’accès, située à moins de dix minutes à pied de l’édifice.

Optimiser votre découverte selon la saison

En cette période automnale, les conditions d’accès restent optimales malgré l’altitude de 1200 mètres. Les routes cerdanes demeurent praticables, et la luminosité dorée d’octobre sublime les arcatures lombardes. Évitez les week-ends de forte affluence touristique liée aux stations de ski proches.

Questions fréquentes sur l’Église Saint-Martin d’Ur

Combien d’églises à chevet tréflé existe-t-il dans les Pyrénées-Orientales ?

Seulement trois exemples de chevets trilobés sont conservés dans l’ensemble du département, ce qui confère à Saint-Martin d’Ur un caractère absolument exceptionnel pour l’étude de l’art roman lombard.

Peut-on visiter l’église toute l’année ?

Les visites s’organisent sur demande auprès de la mairie d’Ur. L’altitude de 1200 mètres peut compliquer l’accès hivernal, mais les routes cerdanes restent généralement praticables.

Quelle est l’importance de la découverte archéologique de 2023 ?

La poutre médiévale peinte découverte enrichit considérablement notre connaissance de l’art décoratif catalan des XIIe-XIIIe siècles, révélant la continuité artistique de l’édifice au-delà de sa construction initiale.

En quoi le style lombard est-il rare en France ?

L’architecture lombarde reste plus fréquente en Italie et Espagne. Sa présence en Cerdagne témoigne des échanges artistiques trans-pyrénéens exceptionnels du XIe siècle, faisant de Saint-Martin un témoin unique de ces influences.

Saint-Martin d’Ur révèle ainsi un patrimoine architectural d’exception, témoin privilégié du premier art roman lombard en terre catalane française.