Le Jardin des plantes de Saint-Cyprien labellisé « Jardin remarquable »

Il est le premier et le seul parc des Pyrénées-Orientales à bénéficier de cette prestigieuse distinction ! Superbe lieu s’il en est, le Jardin des plantes de Saint-Cyprien, appelé aussi Jardin des Capellans, fait désormais partie des Jardins remarquables de France. Cette distinction prestigieuse, décernée par la Direction régionale des Affaires culturelles d’Occitanie, après plusieurs visites d’experts dépêchés par le ministère de la Culture, fait du Jardin des plantes cypriannais le premier et l’unique parc labellisé du département. Une reconnaissance grâce à laquelle il va pouvoir figurer sur les supports d’information nationaux en lien avec les jardins et bénéficier d’une signalétique spécifique. Et un gage d’excellence pour les visiteurs.

Le label « Jardin remarquable » est attribué pour une durée de cinq ans (renouvelables) selon les critères suivants :

  • La composition du jardin
  • Son aménagement et la qualité de ses abords
  • La présence d’éléments remarquables
  • L’intérêt botanique
  • L’intérêt historique
  • La qualité de l’entretien, la gestion et les mesures de protection de l’environnement

Un jardin conçu initialement avec raffinement pour valoriser la réussite de ses propriétaires
Situé au sud-est de Saint-Cyprien, à deux pas de la plage, le Jardin des plantes des Capellans s’étend sur 5 hectares. Véritable écrin de verdure, il abrite plus de 500 espèces végétales qui se déploient autour de deux plans d’eau. Il avait été aménagé entre 1880 et 1900 par une famille fortunée, la famille de Rovira, dans le prolongement de sa très belle demeure, la Villa des Capellans, conçue par l’architecte danois Viggo Dorph Petersen. Cette propriété (aujourd’hui disparue) constituait la partie résidentielle d’une vaste exploitation agricole, qui abritait un haras et un élevage de lévriers Barzoïs. Le jardin fut conçu avec raffinement, pour valoriser la réussite sociale de ses propriétaires.

L’implication de naturalistes-botanistes de renom
Les essences et espèces végétales que regroupe le jardin ont été choisies par le naturaliste-botaniste Charles Naudin (1815-1899), membre de l’Académie des sciences, spécialiste des espèces exotiques et sollicité par les propriétaires lorsqu’il s’installa dans les Pyrénées orientales en 1869. Le climat le permettant, des essences nobles venues des quatre coins de la planète y furent introduites sur ses conseils. L’architecte Pierre Bertran de Balanda s’investit ensuite (dans les années 90) très activement dans sa rénovation. Le botaniste Guy Joulin s’impliqua lui aussi, plus tard (en 2003-2004), dans la préservation de ce lieu unique auquel la municipalité souhaitait donner une orientation pédagogique.

Un parc aujourd’hui municipal, qui attire 88 000 visiteurs par an
La Ville de Saint-Cyprien a acquis le domaine des Capellans dans les années 80 et décida de faire du parc de la villa un jardin à l’anglaise ouvert au public. La maison fut détruite et le projet de rénovation du jardin confié à l’architecte Pierre Bertran de Balanda. La réhabilitation du site a été extrêmement soignée.

Ouvert au public depuis 2003, il attire plus de 88 000 visiteurs par an et donne lieu à des visites passionnantes conduites par la responsable du jardin, Valérie Joulin. Il est aussi le théâtre de belles animations pour adultes et enfants : contes, expositions, concerts de musique classique, jazz ou rock, cinéma en plein air, activités zen, siestes musicales et cours de yoga…

Des essences rares, venues des cinq continents
Dès le départ, le site se voulut original, avec des essences exotiques méconnues en Europe. De très belles espèces y sont recensées, dont un gingko biloba, un catalpa remarquable, de spectaculaires ligustrum (troènes du Japon) comptant parmi les plus beaux spécimens de France, de grands calocèdres, un févier d’Amérique et des frênes imposants, ainsi qu’une bambouseraie exceptionnelle et une merveilleuse roseraie de variétés anciennes adaptées au climat méditerranéen, sélectionnées pour leur floraison remontante et leur parfum envoûtant

Une vraie prise en compte des enjeux environnementaux
Conformément à l’engagement de la commune en matière de préservation de l’environnement, aucun engrais de synthèse n’est utilisé au Jardin des plantes de Saint-Cyprien. Le désherbage se fait manuellement, de façon mécanique, ce qui a permis aux insectes et à la faune aviaire de s’y développer abondamment. L’équilibre écologique du site est ainsi préservé. La lutte contre les deux ravageurs qui affectent les palmiers du littoral (le Paysandisia archon et le Rhynchophorus ferrugineus) se fait elle aussi de façon naturelle au moyen de nématodes, vers microscopiques qui parasitent et tuent les larves d’insectes vivant dans les arbres, sans toucher la faune utile. Enfin, les feuilles d’automne sont compostées, ce qui permet d’obtenir un terreau de qualité, utilisé pour les plantations, le surfaçage et le paillage végétal, notamment des massifs de camélias.