Le 2 novembre, un retour de vacances tellement particulier…

La Fcpe 66 nous communique sous le titre « Le 2 novembre, un retour de vacances tellement particulier », avec prière d’insérer :

« Les sept semaines de classe n’ont pas permis d’effacer le doute pédagogique, mais ont permis la propagation de la Covid-19.

Depuis cette rentrée de septembre 2020, l’Éducation nationale a mis en application un protocole sanitaire très léger, avec :

– des élèves brassés et entassés comme avant l’épidémie,

– des règles de distanciation très peu appliquées, tant dans la cour ou dans les transports scolaires, que lors de la cantine, et même dans les salles de classe,

– et des surfaces nettoyées seulement une fois par jour ; ce qui a permis le retour de tous les élèves en classe. Et au final, très peu de précautions sanitaires prises, ou de travaux engagés pour permettre le lavage des mains ; et le masque s’est avéré être la seule mesure sanitaire barrière avec toutes les interrogations qu’il porte sur différentes contre-indications (masques touchés de multiples fois dans la journée, non changés, non lavés, entraînant des maux de tête etc.). On peut sciemment considérer que les établissements scolaires ont permis la propagation extensive du virus, même si, le ministre de l’Éducation a souvent répété que « les élèves ne sont pas contaminants », avec des changements très relâchés des règles de fermeture des classes et des écoles.

Sur le plan psychologique, beaucoup d’interrogations ont fait jour avec des enfants qui ont vécu ces 6 derniers mois de manière très hétérogène ce premier confinement et la coupure avec l’école, lieu de vie et d’instruction. Cette rentrée de septembre marquait aussi le retour en classe des élèves décrocheurs, sans qu’aucun bilan ne soit réellement fait sur l’impact de cette crise sanitaire sur le plan pédagogique, et la réalité du creusement des inégalités sociales et scolaires.

Le jour du départ en vacances, Samuel Paty a été assassiné

Le vendredi 16 octobre, jour des vacances d’automne, un enseignant est lâchement assassiné dans l’exercice de son métier d’enseigner aux enfants ; et nous profitons de ce communiqué pour réaffirmer toute notre indignation, notre dégoût face à cette horreur et notre profond rejet de la barbarie et de l’obscurantisme. Cet assassinat est, nous le rappelons, un attentat intolérable contre les valeurs de la République ; et particulièrement la laïcité et la liberté d’expression que cet enseignant défendait.

Dans un contexte d’une reprise critique du virus, les élèves des écoles, des collèges et des lycées reprendront le lundi 2 novembre

Le président de la République vient d’annoncer le 2ème confinement à compter du 30 octobre, mais les écoles, collèges et lycées « resteront ouverts avec un protocole renforcé ». C’est donc dans ce contexte de 2ème vague épidémique accrue, où l’école a été le lieu de nouveaux clusters, que les élèves, possiblement contagieux, vont retourner en classe ce lundi 2 novembre 2020, alors que le reste du temps ils seront confinés avec leurs parents.

Pour ne pas que nos enfants revivent ce premier confinement chaotique, qu’ils continuent à bénéficier de l’enseignement en classe, sans couper le lien social avec les enseignants et les camarades de classe, et pour ne pas accroître le creusement des inégalités engendrées par cette fin d’année scolaire 2019-2020 en dents-de-scie, nous sommes favorables à ce que les établissements scolaires ne ferment pas.

Cependant, la question qui nous inquiète, c’est de savoir si l’école est prête à accepter tous les élèves, tant sur le plan sanitaire, que sur le plan pédagogique ; et le manque de précisions sur les modalités pratiques nous inquiètent à 2 jours ouvrés de la rentrée des vacances. Nous restons également perplexes sur le port du masque, difficile à porter sans le toucher, se gratter etc., étendu aux élèves à partir de 6 ans.

La Fcpe 66 souhaite :

– des mesures sanitaires (annoncées par le Premier ministre le 29 octobre : « nettoyage renforcé » : ce qui implique l’embauche de personnels supplémentaires notamment, « aération forcée » : difficile d’aérer en fin novembre / décembre cependant…, et « tester plus » : ce qui implique la mise-en-place rapide et au plus proche des établissements scolaires de centres de dépistage), qui ne permettent plus la circulation du virus dans les écoles, d’un élève à l’autre et d’une famille à l’autre, ou d’un enseignant à l’autre, et qui enraye ce phénomène de recrudescence de la Covid-19 ; la première semaine d’école de novembre répondra, nous l’espérons, à cette attente ;

– des points précis et réguliers sur la gestion de précaution efficace des cas contacts et des enfants contaminés, et qu’une information, à l’attention de tous les parents, soient donnés pour faire le bilan ;

– la création d’un service d’encadrement du Rectorat de Montpellier, pour ce qui nous concerne, qui permette d’assurer le suivi pédagogique des enfants soit à risque, soit contaminés, ou cas contact, afin que la continuité pédagogique puisse débuter de manière immédiate, et que ces élèves bénéficient des cours du Cned ; tout en maintenant le lien entre les parents dont les élèves sont mis en quatorzaine et l’enseignant dans le premier degré (ou les enseignants dans le second degré).

Nous souhaitons aussi que tout soit fait pour maintenir l’hommage à Samuel Paty, avec la minute collective prévue initialement le lundi matin de la rentrée, tout en permettant aux élèves et aux enseignants d’évoquer en classe le pourquoi de cet hommage, et qui était Samuel Paty. La Fcpe 66 sera vigilante pour cette rentrée, et espère que cette première semaine de classe rassurera tous les parents d’élèves. »