Auckland ne figure pas au Guide Michelin. Pourtant, dans cette métropole aux 53 volcans éteints, battant au rythme des deux océans qui l’entourent, se cache une scène gastronomique foisonnante qui mérite amplement le détour. Une cité où les influences polynésiennes, asiatiques et européennes fusionnent dans l’assiette, créant un style culinaire unique que les inspecteurs du célèbre guide rouge n’ont pas encore découvert.
Auckland, l’injustement oubliée des étoiles Michelin
Contrairement à d’autres villes qui ont récemment intégré le guide, Auckland reste absente du radar Michelin en 2025. Cette situation crée un paradoxe savoureux : les meilleurs restaurants de la ville affichent un niveau d’excellence comparable aux établissements étoilés, sans pouvoir arborer le précieux macaron.
Sid Sahrawat, propriétaire du Sid at The French Cafe, a forgé sa réputation en créant des plats qui marient produits locaux et techniques françaises raffinées. Son menu dégustation à 165 NZD propose une expérience gastronomique qui n’a rien à envier aux tables étoilées d’Europe.
The Grove, sous la direction du chef Marc de Passorio, ancien détenteur d’étoile Michelin en France, élève la cuisine néo-zélandaise au rang d’art. Dans son écrin élégant de St Patricks Square, chaque assiette raconte l’histoire d’un terroir exceptionnel entre terre et mer.
Un archipel gustatif entre deux ports
Auckland possède une particularité géographique rare : c’est l’unique métropole au monde construite entre deux ports majeurs. Cette situation privilégiée, à l’image d’autres îles qui combinent mer et relief, façonne profondément son identité culinaire.
Au Soul Bar & Bistro, les fruits de mer fraîchement pêchés dans le Waitematā Harbour sont sublimés par le chef Gareth Stewart. Sa terrasse offre une vue imprenable sur les voiliers qui dansent sur l’eau turquoise, créant une expérience multisensorielle unique.
Chez Paris Butter, Nick Honeyman réinvente les classiques français avec audace. Formé dans les cuisines parisiennes de L’Astrance et L’Arpège, il apporte une touche d’élégance française aux produits locaux. Sa signature ? Un mariage parfait entre tradition européenne et audace pacifique.
L’influence māorie, une richesse culinaire en devenir
La cuisine māorie représente un courant novateur que les critères européanocentrés du Michelin peinent parfois à appréhender. Les techniques ancestrales comme le hāngī (cuisson souterraine) sont réinterprétées par une nouvelle génération de chefs, comme Monique Fiso, formée dans des restaurants étoilés avant de revenir à ses racines.
Le kai moana (fruits de mer traditionnels) et les plantes indigènes comme le kawakawa ou le horopito enrichissent la palette des saveurs disponibles, créant des expériences gustatives qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Quand l’absence d’étoiles devient une liberté créative
L’Otago Daily Times qualifiait récemment le système Michelin de « fléau conservateur ». Cette absence de reconnaissance officielle a paradoxalement libéré les chefs d’Auckland des conventions rigides, leur permettant d’explorer des voies culinaires plus audacieuses.
Ben Bayly, à la tête d’Ahi, embrasse cette liberté en proposant une cuisine néo-zélandaise débarrassée des diktats européens. Son restaurant, niché au sein du complexe Commercial Bay avec vue sur le port, incarne cette nouvelle vague culinaire qui fait la fierté des locaux.
Josh Emett, ancien bras droit de Gordon Ramsay et détenteur d’étoiles à Londres, a choisi de s’établir en Nouvelle-Zélande, attiré par cette scène dynamique et moins formatée.
FAQ : Guide gastronomique d’Auckland
Quand est la meilleure saison pour découvrir la gastronomie d’Auckland ?
L’été austral (décembre à février) offre l’expérience optimale avec les marchés en plein air, notamment celui d’Otara, et les terrasses des restaurants comme Soul Bar & Bistro qui permettent de profiter de la vue sur le port.
Quel budget prévoir pour un repas gastronomique à Auckland ?
Comptez entre 135 et 190 NZD par personne pour un menu dégustation dans les établissements haut de gamme comme The Grove ou Sid at The French Cafe. Les vins néo-zélandais d’exception, notamment ceux de Waiheke Island, tout comme d’autres capitales sans étoiles Michelin, ajoutent environ 80-120 NZD à l’addition.
Existe-t-il des alternatives plus abordables mais de qualité ?
Absolutely. Les food halls de Commercial Bay et Ponsonby Central offrent d’excellentes options entre 15 et 30 NZD. Ne manquez pas les spécialités de street food fusion qui capturent l’essence multiculturelle d’Auckland pour moins de 20 NZD.