La France Insoumise : « Les enjeux politiques d’une agriculture paysanne et écologique »

Les enjeux politiques d’une agriculture paysanne et écologique
Catherine David et Mikaël Idrac

Le comité d’appui de Perpignan de La France Insoumise avait invité Catherine David dans le cadre de la campagne des élections européennes à parler d’agriculture. Mickaël Idrac, animateur du comité, indiquait en préambule que l’agriculture avait fait des premières politiques communes dès le début de la construction européenne et qu’elle constituait aujourd’hui le principal budget de l’Union européenne.

Catherine David montrait l’évolution négative des politiques agricoles communes (PAC). « Initialement conçues pour soutenir les prix agricoles afin de garantir un revenu décent aux agriculteurs, elles ont favorisé une agriculture productiviste, commerciale et intensive. Cela s’est traduit par une augmentation de la taille des exploitations dans une course effrénée au gigantisme et une diminution drastique du nombre des agriculteurs ».

« L’insertion de l’agriculture dans une logique de libre-échange est à l’origine de la majorité des maux. On a incité les agriculteurs à la spécialisation des productions, au détriment d’une polyculture équilibrée sur les différents territoires, dans l’espoir de conquérir des marchés à l’exportation. Les produits circulent à bon marché, accentuant les dégradations environnementales et le réchauffement climatique ». Pour Catherine David, il faut au contraire relocaliser les productions au plus proche des lieux de consommation, préserver les terres agricoles contre la bétonisation et l’urbanisation, favoriser l’installation de jeunes agriculteurs. « C’est ainsi que l’agriculture bio, en plus de ses vertus en termes de santé publique et de protection de l’environnement, est créatrice d’emplois ».

L’agriculture paysanne et écologique que La France Insoumise entend promouvoir pose la question la souveraineté alimentaire. « Les traités de libre-échange réduisent dangereusement la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire la capacité d’un gouvernement à garantir une agriculture produisant suffisamment pour ses citoyens. Mais c’est encore plus grave pour les pays du Sud qui subissent les conditions d’un échange inégal poussant à remplacer les cultures vivrières par des cultures commerciales pour tenter de s’intégrer dans la mondialisation ». Élargissant le concept de souveraineté au champ démocratique, Catherine David indiquait l’agriculture invitait à lutter contre les nombreux lobbies afin de rétablir le sens de l’intérêt général.

Mickaël Idrac concluait les échanges en indiquant l’aspect structurant des questions agricoles dans le débat européen. « L’agriculture permet d’aborder une vision globale de la société en suscitant des enjeux d’une grande diversité, du champ démocratique au domaine environnement en passant par les urgences sociales ».

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