La Fédération 66 de la Libre Pensée s’exprime à propos du projet de l’« École 42 »

Photo : Libre Pensée 66

La Fédération 66 de la Libre Pensée nous communique « Gros projet de détournement de fonds publics vers une école patronale », avec prière d’insérer :

« Louis Aliot, maire de Perpignan, Robert Vila président de Perpignan Méditerranée Métropole et maire de Saint-Estève, Alain Ferrand 1er vice président de Pmm et Laurent Gauze vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, après une escapade à la mi-février (dans la même voiture, précisera la presse) à l’école 42 de Lyon, mènent campagne pour l’installation de l’ « École 42 » à Perpignan dans les locaux des ex-Dames de France.

Grande unanimité sur le projet

Laurent Gauze va même jusqu’à affirmer « S’ils n’étaient du déplacement à Lyon, le Département et la Région sont dans la boucle »(sic). Emmanuel Macron explique à propos de l’école 42 : « Elle introduit l’innovation jusque dans l’Éducation. C’est ce dont nous avons besoin et c’est formidable », le même Président de la République qui emmène avec lui dans ses voyages, Xavier Niel, patron de Free, une des plus grandes fortunes de France (5,4 milliard d’euros) et inventeur de l’ »École dite 42 ».

Un grand tapage publicitaire autour de cette école (dont le nom usurpe le nom des Grandes Écoles) présentée comme « l’école de la seconde chance ». Las !…

En fait d’école, il faut plutôt parler de centre de formation patronal fonctionnant 7 jours sur 7 et 24 heures par jour (d’élèves dormant au pied de leur ordinateur, selon le témoignage de certains candidats), c’est-à-dire sans le moindre respect des règles de droit qui régissent même les centres patronaux. Un centre qui est marqué par une hyper-sélection, 2/3 de tous les candidats étant évalués par leurs propres camarades, (1) et éliminés avant d’avoir la possibilité de suivre un parcours d’un centre sans profs et qui ne délivre aucun diplôme reconnu par l’État. Des candidats poussés à l’esclavage dans un apprentissage qui relève plus de la formation des commandos, et sans risque puisque les candidats sont eux-mêmes les artisans de leur esclavage, issu du rêve de Monsieur Niel qui affirme sur le site « 42 : « 42 est notre réponse à ce que devrait être l’école de demain ».

On comprend que Macron puisse trouver « formidable », une école sans profs, sans diplômes, pour des étudiants auto-formés uniquement pour les besoins du patronat , quand on sait dans quel état est l’école publique aujourd’hui et qu’on vient d’apprendre la fermeture de 22 classes de l’école publique dans le département.

Gros financement public d’un centre privé patronal

On apprend par la presse le projet de financement proposé lors d’une conférence des maires :

L’implantation est également soumise à la création d’une association « École 42 Perpignan Occitanie » en charge de payer le fonctionnement de l’école et qui percevra les subventions publiques. Le plan de financement de cette nouvelle structure fait état de 85% de fonds publics quand les autres Écoles 42 de France sont financées à plus de 80% voire à 100% par des fonds privés (École 42 de Lyon). Ce plan de financement est ainsi établi pour 5 ans : l’État (4% : 295 080 €), La Région Occitanie (47% : 3 467 190 €), le Département (14% 1 032 780 €), la Communauté Urbaine (15% : 1 106 550 €), la ville de Perpignan (4% : 295 080 €). Le reste étant financé par la Cci (2%) et des fonds privés (14%).(Extrait de la lettre de la maire du Soler rendue publique le 9 mars dans le journal Ouillade.)

Il s’agit bien d’un projet de détournement de fonds publics vers une école privée.

La libre Pensée 66, attachée aux principes républicains et laïques :

Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée, prendra toute sa place dans les démarches et initiatives pour que soit bloquée toute tentative de versement de fonds publics à cette « école » patronale, comme à toutes les autres.

Elle partage l’inquiétude de tous ceux qui voient dans l’installation de l’ « école 42 »,une menace et une concurrence pour les structures de formation déjà existantes avec toutes ses conséquences.

Les fonds publics doivent servir :

  • à développer et améliorer la formation dans les universités et établissements publics du supérieur
  • à aider les étudiants aujourd’hui dans une situation catastrophique
  • à permettre cette véritable seconde chance pour tous les jeunes sans diplômes, dans des structures d’enseignement et de formation gratuites, où sont préparés la qualification mais aussi des citoyens libres. »

La Fédération 66 de la Libre Pensée vous invite à prendre contact avec eux : librepensee66fnlp@gmail.com

Blog : fede-libre-pensee-66.overblog.com

  1. Nous ne pouvons aborder tous les aspects de cette opération d’énorme détournement de fonds qui utilise l’état de grande difficulté de l’Éducation nationale, à laquelle il entend porter l’estocade, pour utiliser des jeunes prêts à tous les sacrifices pour atteindre une parcelle de cet avenir que Xavier Niel leur fait miroiter.