Jean Vila : « Cessez de dire que Cabestany est une ville riche ! »

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Association des maires, des adjoints et de l’intercommunalité des P-O

Le maire communiste et conseiller général n’a pas mâché ses mots en accueillant, le 12 octobre dernier, quelque 300 élus du département.

– « C’est un immense plaisir, un sentiment de responsabilité et un honneur pour la ville et sa municipalité d’accueillir ce congrès (…) », a lancé l’autre samedi Jean Vila (PCF), maire de Cabestany et conseiller général (canton Perpignan III), en recevant les quelque 300 participants au congrès annuel de l’Association départemental des maires, des adjoints et de l’Intercommunalité des Pyrénées-Orientales présidée par Guy Ilary (SE), maire de Tautavel et conseiller général (canton de Latour-de-France).

C’était la deuxième fois qu’un congrès des maires se tenait à Cabestany ; la fois précédente c’était il y a presque vingt ans, en 1994, au centre culturel communal qui venait d’être justement inauguré et où les participants ont déjeuné. C’était, comme cette année, le dernier congrès du mandat en cours…

– « Cabestany, a présenté d’emblée son maire, une ville de l’agglomération perpignanaise, connue pour sa qualité de vie, son dynamisme économique, son rayonnement culturel et sportif. Les jaloux disent que Cabestany est le Neuilly du département, nous ne sommes pas une ville riche contrairement à ce qui peut se dire, même si, en me taquinant, monsieur le Préfet me le répète de temps en temps… Des dizaines d’autres communes, sur les 226 que compte notre département, ont un budget par habitant bien supérieur au nôtre, la différence, c’est une gestion différente, où les habitants sont les acteurs du développement social et économique de la commune. Nous pourrions être, effectivement, plus riche si les impôts étaient au niveau de celui de ces autres communes, mais chacun sait que les impôts et les diverses taxes et services sont mieux supportées par nos habitants, et font partie de l’attrait de notre commune (…) ».

Jean Vila a profité de cette belle tribune – sur laquelle étaient notamment présents le préfet René Bidal, le sénateur des P-O et président de la Région Christian Bourquin (PS), la présidente du Conseil général des P-O Hermeline Malherbe (PS), la députée de la 3ème circonscription des P-O Ségolène Neuville (PS), le député de la 2ème circonscription Fernand Siré (UMP)… – pour planter naturellement un décor élogieux de Cabestany, en vantant « la qualité de nos équipements qui est aussi un atout de la ville : le dernier en date est ce Complexe sportif de 6 000m2, inauguré il y a presque un an en présence de mon amie, Marie-Georges Buffet, la marraine de ce complexe, une ministre qui, sous le Gouvernement Jospin, aura laissé une empreinte indélébile de son action (…) ».

Le maire de Cabestany a déploré « la timidité des aides de l’Etat, 2% du montant hors taxes, bien inférieures à celles du Conseil régional et du Conseil général », concernant la création de certaines infrastructures sur le territoire communal, dont l’ensemble sportif du camp de la Germanor, qui s’étend sur une vingtaine d’hectares.

Il a dans le même temps annoncé, non sans un brin de fierté, le projet de création (encore au stade de l’étude) d’un nouveau quartier – 500 logements sur 20 hectares – « dans l’esprit de notre Agenda 21, le seul aujourd’hui de l’Agglo de Perpignan ayant eu la reconnaissance officielle de l’Etat ! ».

Un lotissement où se côtoieront l’accession à la propriété privée, mais aussi publique par la mairie, et le logement social. « Toutes les recommandations du développement durable, d’économie d’énergie, de déplacements doux, etc., seront le fil rouge de ce nouveau quartier », a assuré Jean Vila.

500 logements qui s’ajouteront aux 600 en cours ou réalisés ces dernières années;

Le logement oui, mais aussi la poursuite du développement économique : « Des dizaines d’entreprises s’installent ou vont s’installer, représentant d’ores et déjà 700 emplois auxquelles devrait s’ajouter la zone d’activité économique des Coulomines de 30 hectares, porteuse de 1 000 emplois supplémentaires (…) ».

Après ce tableau communal, Jean Vila a mis les pieds dans le plat de l’actualité politique concernant l’ensemble des collectivités et en particulier les communes.

Il s’est indigné contre « les dotations de l’Etat qui vont diminuer en 2014 et 2015 de plusieurs milliards d’euros. Cette ponction de nos dotations va alimenter en partie les 20 milliards donnés aux entreprises pour soi-disant une meilleure compétitivité… Je crois, mais cela est personnel, qu’augmenter le pouvoir d’achat des salariés, des retraités, ou des revenus minima serait d’une plus grande efficacité (…). Une autre préoccupation, sans doute la plus importante, c’est le devenir des communes et des départements (…). Au final, dans quelques années, si rien n’est fait pour enrayer le mouvement, les communes seront totalement vidées de toutes substances, elles seront devenues des coquilles vides (…). Car les diverses réformes s’articulent autour de trois entités : l’Europe, la Région et l’Intercommunalité. Toutes les autres – communes, départements et régions – tels que nous les connaissons aujourd’hui, sont appelés à disparaître. La mise en place des métropoles est un coup de force contre la démocratie (…) ».

Au final, c’est sur le projet de la nouvelle carte cantonale des Pyrénées-Orientales, que le maire de Cabestany a porté l’estocade : « Le dernier découpage des cantons n’est pas le fruit d’une concertation avec l’ensemble des élus, conseillers généraux, maires et conseillers municipaux, encore moins avec les gens. Mais d’un découpage proposé et décidé en catimini dans les couloirs du ministère de l’Intérieur, voire des préfectures (…) ».