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Japon : 28,3 kg de pain par an, l’impact sur la santé dévoilé

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Le riz, plat emblématique des tables japonaises depuis des siècles, voit progressivement sa suprématie contestée. Pourtant, contrairement à de nombreux pays industrialisés, le Japon reste un pays où la consommation de pain demeure étonnamment basse. Avec seulement 28,3 kg par habitant et par an (contre près de 200 kg en Turquie), cette particularité alimentaire soulève des questions tant culturelles que sanitaires. Pourquoi les Japonais consomment-ils si peu de pain, et quelles en sont les conséquences sur leur santé?

Une place modeste dans l’alimentation nippone

Le pain ne représente que 18,1% du marché japonais des produits de boulangerie-pâtisserie, loin derrière les pâtisseries (41,3%) et les gâteaux (38,9%). Cette répartition n’est pas le fruit du hasard mais le reflet d’une préférence culturelle profondément ancrée pour le riz comme source principale de glucides.

Si le Japonais moyen consomme environ 28,3 kg de pain par an, les Européens en mangent souvent plus du double. Ces chiffres s’expliquent notamment par la place centrale qu’occupent les nouilles (udon, ramen) et les en-cas à base de riz (onigiri) dans l’alimentation quotidienne nippone.

L’impact nutritionnel d’une alimentation faible en pain

Contrairement aux idées reçues, cette faible consommation de pain n’entraîne pas de carences nutritionnelles majeures. Le régime japonais traditionnel compense largement par d’autres sources de féculents dans l’alimentation quotidienne, principalement le riz.

L’absence relative de pain complet dans l’alimentation japonaise pourrait toutefois limiter certains apports en fibres. Une étude suédoise suggère qu’une consommation régulière de céréales complètes contribue significativement à l’importance des fibres dans l’alimentation, particulièrement après 50 ans.

Un métabolisme différent?

Les Japonais compensent cette faible consommation de pain par d’autres aliments traditionnels comme le poisson, les algues, les légumes fermentés et les alternatives protéinées japonaises comme le tofu. Cette variété nutritionnelle pourrait expliquer en partie la longévité remarquable de la population japonaise.

Un marché en lente évolution

Entre 2018 et 2023, seuls 861 nouveaux produits de pain ont été lancés au Japon, soit à peine 7,5% des 11 389 innovations dans le secteur de la boulangerie-pâtisserie. Le marché progresse néanmoins à un rythme modéré de 1,8% par an, jusqu’en 2028 selon les projections.

Les cinq principaux acteurs (dont Yamazaki Baking et Fuji Baking) contrôlent 42,7% du marché, limitant la diversification des offres. Cependant, des boulangeries artisanales comme « Do Do » émergent progressivement, proposant des pains complets à haute hydratation (85%).

La tendance aux alternatives santé

Face à une population vieillissante de plus en plus soucieuse de sa santé, les boulangeries japonaises innovent avec des pains enrichis en fibres, en fer ou en calcium. Les options sans gluten gagnent également du terrain, répondant à l’augmentation des intolérances alimentaires.

La demande pour des pains biologiques ou complets augmente, notamment dans les zones urbaines où l’influence occidentale est plus marquée. Cette évolution s’inscrit dans une quête de produits nutritifs, sans pour autant remettre en question les fondamentaux de la cuisine japonaise.

Comment intégrer intelligemment le pain dans son alimentation

Pour ceux qui souhaitent s’inspirer de l’approche japonaise, voici quelques conseils pratiques:

  • Privilégier les pains complets ou au levain pour maximiser l’apport en fibres
  • Considérer le pain comme un accompagnement occasionnel plutôt qu’une base quotidienne
  • Explorer les mélanges céréaliers combinant riz et blé pour diversifier les nutriments
  • Vérifier la teneur en sucres ajoutés et additifs dans les produits industriels

Quand le traditionnel rencontre l’innovation

Au Japon, des créations hybrides comme l’Anpan (brioche fourrée à la pâte de haricots rouges) ou le melon pan illustrent parfaitement l’adaptation du pain aux goûts locaux. Ces produits restent toutefois perçus comme des collations occasionnelles plutôt que des aliments de base.

Cette approche équilibrée pourrait inspirer les pays occidentaux, où la surconsommation de pain blanc raffiné contribue parfois aux problèmes de santé publique. La modération japonaise et sa préférence pour les glucides complexes offrent ainsi un modèle alimentaire intéressant à explorer.