Gen Heller présente ses dernières créations à la Boîte à fabrique

En préalable, Gen Heller aime travailler sur des gammes de teintes, donc avant tout elle choisit les couleurs qui se marient par rapport à l’objectif qu’elle s’est donné. Elle les dépose ou les lance sur une plaque de verre et applique par dessus des feuilles de papier de riz, qui va donc étaler les couleurs et les absorber de manière diffuse. Elle laisse sécher, puis dépose sur une toile des morceaux déchirés de ce papier teinté en cherchant une cohérence, un harmonie. Après cette phase, qui peut prendre du temps, elle retravaille l’ensemble à la peinture à l’huile, pour aller au bout son projet. Elle réinterprète et améliore.

Elle est donc, comme elle le définit elle-même dans un processus créatif aléatoire, mais partiellement raisonné, dans lequel le hasard des dispersions et fusions de couleurs, restent toutefois contrôlé.

Dans cette démarche de gestion de l’aléatoire, elle pratique aussi le « pooring » en anglais, francisé en « pouring » mais le mot « coulure » traduit le plus précisément cette technique particulière, qui consiste à faire couler sur le support incliné des peintures fluides acryliques qui vont, de manière aléatoire, laisser leur trace en suivant la pente et les inclinaisons que le peintre va donner à la toile. Cela donne des résultats étonnants et qui montrent bien que tout n’est pas le fruit du hasard.

Ces techniques créent des fonds abstraits, aux couleurs vives, desquels émergent des paysages, des corps, des visages comme lorsque les nuages dans le ciel dessinent des formes inattendues.

Quel que soit le support ou le format, le dénominateur commun est la joie des couleurs, dans des conjugaisons subtiles, des camaïeux de bleus, de verts ou de jaunes, rehaussés de touches contrastés pour leur donner plus d’intensité émotionnelle.

Ça s’appelle de la poésie, tout simplement.