France Insoumise : « Port-La-Nouvelle ou les méfaits du « Vieux Monde » de la région Occitanie »

Port-La-Nouvelle ou les méfaits du « Vieux Monde » de la région Occitanie

Francis Daspe, pour La France Insoumise, nous communique sous le titre « Port-La-Nouvelle ou les méfaits du « Vieux Monde » de la région Occitanie », avec prière d’insérer :

« Les Insoumis dénoncent la décision prise par la Commission permanente du Conseil régional Occitanie de vendredi 19 avril de concéder pour 50 ans l’aménagement, l’exploitation, la gestion et le développement du port de commerce de Port-La-Nouvelle à une Société d’Économie Mixte à Opération Dédiée (SEMOP). La puissance publique sera minoritaire dans cette société commerciale dans laquelle la Région ne détiendrait que 34% des parts et un opérateur privé 51%. Guilhem Serieys, représentant les élus France Insoumise à la Commission permanente, a été le seul élu à s’opposer à ce choix qui va soumettre le port aux intérêts privés.

Cette décision intervient alors que la Région a lancé un projet d’extension du port en 2018, se chiffrant à plus de 350 millions d’euros, prévoyant notamment une immense digue de 2,5 kms et de nouveaux quais dans l’espoir de développer de façon exponentielle les volumes de deux activités principales : l’importation de pétrole et l’exportation de céréales. Ce choix de fonder la stratégie portuaire sur un investissement colossal autour de ces activités est un non sens économique et une aberration écologique.

Concernant le pétrole, le projet se base sur le passage de 1 million à 2,8 millions de tonnes alors que la tendance du marché est à la baisse et que l’impératif écologique oblige à ralentir sa consommation. Concernant les céréales, constituées à 80% de blé dur, penser doubler les volumes exportés à destination notamment de l’Afrique du Nord n’est ni réaliste ni souhaitable. La France perd actuellement ses marchés. La récolte en Occitanie baisse chaque année. Il est par ailleurs nécessaire de sortir de la monoculture consommatrice d’engrais et de pesticides et des productions prédatrices de la ressource en eau. Rappelons aussi que l’Occitanie possède un autre port céréalier à Sète dont l’activité en ce domaine peine à se maintenir. Le bon sens d’un aménagement du territoire équilibré doit viser au contraire à rechercher une complémentarité entre ces ports au lieu de les mettre en compétition.

Le choix de privatiser la gestion du port de commerce constitue un facteur aggravant. Alors que l’intérêt général devrait ici présider aux choix stratégiques, notamment économiques et écologiques, c’est la recherche de bénéfices directs pour l’opérateur privé qui primera. La « maîtrise publique » sera un trompe l’œil puisque la participation de la collectivité dans la société commerciale « SEMOP » sera minoritaire. Cela rend illusoire la capacité de la Région à contrôler efficacement la bonne exécution du contrat. De plus, le secret industriel et commercial s’appliquera à l’ensemble des éléments de gestion de la société. Cette disposition s’oppose clairement au contrôle de l’assemblée régionale « délibérante » et à l’aspiration des citoyens et des usagers à contrôler leurs services publics.

Pour toutes ces raisons, les Insoumis s’opposent au choix de privatiser le port de commerce. N’y a-t-il pas contradiction flagrante pour certains de faire mine de s’opposer à la privatisation d’aéroports au niveau national et de privatiser sans barguigner au niveau local ? Pour mettre fin aux méfaits du « Vieux Monde » politique de la région Occitanie adepte des postures à géométrie variable, ils appellent à un contrôle public et citoyen des choix d’investissement et à un redimensionnement du projet d’extension de Port-La-Nouvelle. »

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