Fin de la compétition pour Perrine Laffont à l’Alpe d’Huez

La championne Olympique de ski de bosses, engagée depuis jeudi dans la Coupe du Monde de ski de bosses qui se tient à l’Alpe d’Huez, a chuté hier en super finale de la compétition « single ». Conséquence : elle ne sera pas au départ ce jour de la course en parallèle, son staff médical et technique souhaitant la préserver pour le reste de sa saison en Coupe du Monde et pour les Jeux Olympiques de Pékin en février 2022.

Olivier Matarese, médecin de l’Equipe de France de ski de bosses : « Perrine a fait une commotion cérébrale suite à sa chute hier. Cela ne lui permet pas de courir aujourd’hui. Elle va bien. Elle va récupérer rapidement. Elle a des capacités de récupération développés et il n’y a pas de soucis particuliers pour le reste de sa saison. Cette décision a été prise en commun accord avec toutes les parties prenantes. »

Perrine Laffont : « Je suis évidemment très déçue de ne pas avoir atteint mes objectifs sur cette Coupe du Monde en France qui me tenait à cœur. Mon sport est très engagé et les descentes jonchées de bosses et sur lesquelles nous devons effectuer deux sauts ne tiennent qu’à un fil. J’ai voulu, hier, certainement trop bien faire et j’ai chuté ce qui ne m’arrive pas souvent. Je me sens aujourd’hui bien mais mon encadrement ne veut pas prendre de risques pour la suite de la saison. Je vais maintenant me reposer et prendre quelques jours de vacances en famille avant de reprendre les entraînements fin décembre à l’Alpe d’Huez et me concentrer sur l’étape canadienne de la Coupe du Monde les 7 et 8 janvier à Tremblant. Je tiens vivement à remercier mon entourage, le staff de l’Equipe de France et mes partenaires. »

Perrine en 4 lignes :Championne Olympique de ski de bosses en 2018, Perrine Laffont, née le 28 octobre 1998 à Lavelanet en Ariège, a tout gagné depuis. En remportant en 2021, le seul titre qui lui manquait, Championne du Monde en single, la jeune athlète est entrée au panthéon de son sport.  La jeune femme pétillante et qui croque la vie à pleines dents est montée sur des skis dès l’âge de 2 ans. Elle prend ses premières bosses à 5 ans. Un an plus tard, elle prenait part à sa première compétition et débutait une carrière XXL pour le plus grand plaisir du Monde.

Un entourage solide« A l’école, ça n’a, de fait, pas toujours été facile. Je rentrais de compétition crevée, souvent tard dans la nuit le dimanche, et le lundi matin je rattaquais une semaine de cours. L’année du bac, j’ai raté des semaines et des semaines de classe. Parfois, il m’arrivait de craquer, de penser que je n’y arriverais jamais quand je me rendais compte de la charge de travail que j’avais pour rattraper mes absences. Ca s’est très souvent transformé en bourrage de crâne mais j’ai eu la chance d’avoir de super profs à Font Romeu qui m’ont bien accompagnée », assure Perrine qui a longtemps bourlingué de compétition en compétition en mini-bus avec ses parents. Des parents, spécialistes de la discipline, omniprésents, qui l’ont stimulée depuis toute petite. « J’ai commencé tellement jeune que, forcément, au début c’était pour faire comme eux. Ce n’est pas vraiment moi qui ai choisi. J’ai des photos où je suis à peine plus haute que les bosses. Je skiais avec ma tétine accrochée à ma combinaison. Mais ça m’a tout de suite plu », détaille la jeune femme. « Je garde de très bons souvenirs de ces étés où on allait sur le glacier de Tignes pendant les vacances d’été. Très vite, le ski de bosses a pris une place importante dans ma vie et j’avoue que je ne me suis jamais posée la question de faire autre chose, ne serait-ce que du ski alpin dont l’ambiance me paraissait trop stricte, trop carrée. Les bosses, c’était sans conteste ce qui collait le plus à ma personnalité », assure Perrine avouant par ailleurs avoir longtemps eu besoin d’un petit coup de pied aux fesses pour être stimulée.Une expérience riche« Souvent, il fallait me titiller et me mettre une carotte devant le nez pour que j’ai envie d’aller plus loin. Mes parents ont vite compris que je pouvais papillonner un peu et ils m’ont constamment poussée sauf qu’à un moment, c’est devenu compliqué qu’ils soient mes entraîneurs. Je voulais seulement qu’ils soient mes parents et qu’à la maison on puisse parler d’autre chose que de mon ski. Eux ont eu naturellement eu un peu de mal à le comprendre et c’est pourquoi, en mai 2013, j’ai pris l’initiative de travailler avec une préparatrice mentale. Elle fait un peu le tampon entre eux et moi. Elle a aidé à faire la transition », commente la skieuse qui a ainsi largement gagné en autonomie dans sa manière de fonctionner et qui sait parfaitement là où elle veut aller. « J’aime me faire mal à l’entraînement. Le ski de bosses, c’est vraiment quelque chose qui me procure énormément de plaisir. De plus, cela me permet de voyager, de rencontrer régulièrement de nouvelles personnes. C’est tellement enrichissant comme expérience ! Moi qui voulais vivre une vie d’athlète de haut-niveau, j’ai aujourd’hui la vie que j’ai toujours rêvé d’avoir », avance la sportive qui poursuit ses études à Annecy,  avec un emploi du temps aménagé, mais qui aime pouvoir se ressourcer auprès des siens, aux Monts d’Olmes, dans les Pyrénées, aussi souvent que possible.Le plaisir avant tout« Comme je l’ai déjà dit, j’ai la chance d’être très bien entourée et c’est vrai aussi en équipe de France, avec mes coaches, Ludovic Didier et Lionel Levray, mais aussi les copains. On est tous là pour performer et on est tous motivés pour progresser. L’ambiance entre nous est géniale et elle contribue à nous faire avancer. Ma co-équipière, Camille Cabrol, fait partie de ma carrière. Si je réussis, c’est en partie grâce à elle. Elle est là quand ça ne va pas et inversement, et c’est pareil avec les garçons. On se pousse les uns les autres et on partage une même devise : se faire plaisir avant tout », explique la jeune athlète.

Palmarès XXL :Médaille d’Or aux Jeux Olympiques Pyongchang 2018Gros Globe de cristal Freestyle 2019 et 2020N°1 Mondiale – classement 2018, 2019, 2020 et 202121 victoires en Coupe du MondeChampionne du Monde Single 2021Championne du Monde en Parallèle 2019Championne du Monde en Parallèle 2017 – Sierra NevadaVice-Championne du Monde en single 2017 – Sierra NevadaN°2 mondiale – classement 2017Jeux Olympiques : 14ème aux Jeux de Sotchi 2014.