Fête de l’Ours et Carnaval en Février : Tous le programme

FETE DE L OURS 2023 Tous le programme

Les fêtes de l’Ours en Haut-Vallespir sont les manifestations résiduelles de pratiques festives très anciennes, attestées dans le monde entier, en particulier dans l’hémisphère nord.

Par leur permanence et leur complémentarité, elles constituent un ensemble original fortement investi par la population. Les fêtes de l’ours sont des fêtes traditionnelles identitaires ancestrales, symbole de tout un territoire.

Trois fêtes, trois lieux sur un même territoire : Le Haut-Vallespir ! Classées au patrimoine culturel immatériel de l’ UNESCO, depuis novembre 2022.

« La Fête de l’Ours, ce n’est pas un jour, c’est un temps. Un temps collectif de jachère, de maturation, de surgissement, de transmission, de fous rires, de musiques rituelles lancinantes ou explosives, de mort à soi et de vie rêvée. » Anne Simon « La fête de l’Ours » Billebaude n°9 L’ours Automne 2016.

Les fêtes de l’Ours en Haut-Vallespir affiche 2023

PROGRAMME 2023
VENDREDI 17 FÉVRIER OUVERTURE DES FESTIVITES
18h00 Projection du film « Dans la peau de l’Ours » de François Boutonnet (1h00) suivi du film « Les Ours de l’UNESCO » (10 min.) – Cinéma Le Nouveau Palace 19h30 Apéritif – Salle polyvalente du cinéma

SAMEDI 18 FÉVRIER
10h00 : Défilé des Majestés Carnaval Senior et Junior avec passant de ville
11h00 : Sardanes avec la Cobla Ciutat de Girona – Place Josep de la Trinxeria
11h45 : Election des Ours Juniors par les Ours Seniors – Place Josep de la Trinxeria 12h30 : Calçotada (sur réservation au BIT) – Place Le Foiral
15h30 : Bal d’enfants avec Christian Fontaine – Foyer Rural
17h30 : Sardanes avec la Cobla Ciutat de Girona – Place d’armes

DIMANCHE 19 FÉVRIER FÊTE DE L’OURS
11h00 : Passation du témoin « La patte de l’ours » Exhibition de la Colla Costabona – Sardanes et Contrapàs avec la Cobla Ciutat de Girona – Place d’armes
13h30 : Habillage des Ours – Fort Lagarde
14h30 : Grande Chasse à l’Ours – Dans les ruelles de cité
16h30 : Rasage des Ours – Place Le Foiral
18h00 : Sardanes avec la Cobla Ciutat de Girona – Place Josep de la Trinxeria

LUNDI 20 FÉVRIER CARNAVAL
10h00 : Mascarade – Dans les rues de la cité fortifiée
11h00 : Sardanes avec la Cobla Ciutat de Girona – Place Josep de la Trinxeria 15h00 : Encadenat, Corrida, Ball de la Posta et Ball de Córrer – Place Le Foiral 18h00 : Sardanes avec la Cobla Ciutat de Girona – Place d’armes
22h30 : Bal avec Christian Fontaine, Tio-tio, Échelle – Foyer rural

MARDI 21 FÉVRIER FÊTE DE L’OURS JUNIOR
10h30 : Rassemblement – Place Le Foiral
13h30 : Habillage des Ours – Fort Lagarde
14h30 : Chasse à l’Ours – Dans les ruelles de cité fortifiée 16h00 : Rasage – Place Le Foiral
16h30 : Goûter – Foyer rural
17h00 : Incinération des Majestés carnaval – Place le Foiral

EXPOSITION
« LES ARTS & LES OURS »
Peintures, sculptures et dessins … de Jaqe et Éric CHAMBON
La Vitrine – Place d’armes
Du jeudi 16 au 23 février
De 10h à 12h et de 16h à 19h

EN SAVOIR PLUS…

El Dia de l’ós constitue un des temps forts du calendrier de Prats de Mollo-La Preste. Cette fête ancienne, combine jeu, théâtre de rue, rite et carnaval en une longue gestuelle chargée de symboles interprétée librement par des jeunes gens mâles, appartenant tous à la communauté villageoise. Autrefois célébrée le 2 février, jour de la Chandeleur, la fête a été fixée depuis quelques années au premier dimanche des vacances scolaires de février de la zone de l’Académie de Montpellier et ce, afin de rassembler un plus grand nombre de Pratencs (Pratéens).
El Dia de l’ós est une fête turbulente, animée d’un bout à l’autre par de nombreuses confrontations : durant plus de deux heures, trois garçons incarnant le rôle d’ours* vont assaillir et mâchurer les visages avec une nette préférence pour ceux des jeunes-filles ; pourchassés les « fauves » seront enfin maîtrisés, enchaînés puis rasés à la hache en place publique par les barbiers.

*Le choix des « ours », tous volontaires, s’effectue lors d’une réunion préparatoire. Chaque « ours » choisit son équipe de chasseurs. Chaque équipe accompagne les organisateurs lors du levant de taula (lever de table) précédant la semaine de Carnaval, soirées destinées à récolter des fonds pour financer la fête. Textes ® Jean-Louis VAILLS. Toute utilisation, même partielle, ne peut se faire sans son accord préalable.

AU PAYS DE L’OURS
L’omniprésence de l’ours dans la fête puise ses racines dans le patrimoine culturel, montagnard et agricole de la communauté pratéenne. Dans la tradition populaire l’ours sort de sa caverne le 2 février pour inspecter le temps et apprécier l’arrivée prochaine ou tardive du printemps. Les légendes locales le présentent comme un ravisseur de jeunes bergères, qu’il rend souvent mères ; pour ces méfaits, il est traqué et abattu par les chasseurs du lieu.
Certains récits fondent l’origine de cet être ambigu mi-animal, mi-homme : l’ours serait un homme métamorphosé par la Vierge pour avoir fait peur à son Enfant.
Dans le conte Joan de l’Ós, le garçon né du grand fauve et d’une femme hérite de cette double appartenance, la force et la pilosité du père, la morphologie et l’intelligence de la mère. Dans la mémoire collective, légendes et croyances voisinent avec les récits historiques : ceux de la chasse à l’ours qui tout en fournissant chair et fourrure contribuait à éliminer l’animal ; ceux des montreurs d’ours faisant danser et saluer la bête.

DICTON MÉTÉOROLOGIQUE Le jour de la Chandeleur, l’ours sort de la grotte ; s’il pleut, s’il fait mauvais, il reste dehors parce que l’hiver est fini. S’il voit son ombre sur le sol, il retourne dans la grotte parce que durant 40 jours il fera mauvais et que l’hiver n’est pas fini. »
« El dia de la Mare de Déu Candelera, l’ós sall de la cova ; si plou, si fa dolent temps, s’està defora perqué l’hivern és acabat. Si veu la seua ombra us del sol, torna dedins perquè durant 40 dies farà dolent, l’hivern és pas acabat »

Légende de Jean de l’Ours

Cette légende est contée par l’écrivain catalan natif de Prats de Mollo, Carles Bosch de la Trinxeria, dans sa nouvelle intitulée « Montalba ». Les faits, du moins dans son récit, avaient lieu près du sanctuaire de Notre Dame des Salines (Maçanet de Cabrenç, en Catalogne Sud).

« Il y a fort longtemps nos belles montagnes étaient entièrement boisées et les essences sylvestres y étaient tellement denses que nos ancêtres éprouvaient de réelles difficultés pour pénétrer dans nos forêts. On raconte qu’une jeune femme, bergère de Cal Pubill, fût surprise, un jour par un de ces plantigrades alors qu’elle veillait son troupeau dans les parages de ce lieu sauvage qu’est Vall de Quers. En l’apercevant, elle fut prise de panique et s’évanouit, ce qui permit à l’ours qui n’était que le Diable, de l’emmener dans une des coves qui lui servait de repaire. C’était bien le Diable car s’il avait épargné la brune bergère c’est qu’elle était jolie, qu’il voulait la séduire et lui voler son âme et sa virginité. Fort heureusement, à cette époque, de foi ardente, la jeune fille était une excellente chrétienne soucieuse de sa vertu. Reprenant ses esprits, elle se recommanda dans une fervente prière à Notre Dame du Coral1, dont elle pouvait apercevoir la chapelle sur un mamelon dominant la vallée.

Toutes les fois que la bête s’approchait, elle invoquait Notre Dame et l’ours, désarmé par ces invocations, poussait d’horribles grognements. Ces grognements attirèrent l’attention des bûcherons qui travaillaient aux alentours.


Le neuvième jour de captivité, qui était celui de la Chandeleur, les bûcherons entendirent aussi les appels de la jeune bergère tandis que la bête était sortie en quête de nourriture. Ils ôtèrent la lourde pierre qui obstruait l’entrée de la cova, délivrèrent la jeune fille et la ramenèrent chez ses parents. L’ours, constatant que sa proie lui avait échappé, fut pris d’une rage folle. Ses féroces grognements ne cessèrent de retentir dans la vallée, dont l’écho est très puissant.

Ce fut l’ermite de Notre Dame du Coral, aidé d’un garçon de ferme, qui en débarrassa la contrée. Apercevant la bête juchée sur une des plus grosses branches d’un rouvre surplombant le précipice et occupée à dévorer les baie de ce vivace arbousier, l’ermite et le garçon de ferme entamèrent la branche aux trois quarts de sa grosseur de plusieurs coups de hache et attendirent le jour suivant. Le lendemain, l’ours revient pour se délecter une fois de plus. Il grimpa et sous son poids la branche cassa dans un craquement sinistre.

La bête fut précipitée dans le vide où nos deux montagnards la retrouvèrent à demi morte et n’eurent qu’à l’achever »

Il en existe de nombreuses versions…