Perpignan : exposition «600 ans de la Sanch»

Dans le cadre des « 600 ans de la Confrérie de la Sanch», la Ville de Perpignan propose de découvrir, dès le 17 mars 2016, une sélection d’œuvres photographiques de René Limbourg ainsi que peintures, sculptures et céramiques d’artistes tels que Martin Vivès, Conrad Paris (collections San Vicens), Etienne Gony et Emmanuel Bolzoms sur le thème de la Procession de la Sanch. Cet événement incontournable du Sud de la France aura lieu – comme chaque année depuis 600 ans – le vendredi Saint, soit le 25 mars prochain. Un grand temps fort de la culture franco-catalane et une exposition à découvrir absolument !

Le 11 octobre 2016, l’Archiconfrérie de la Sanch fêtera son 600ème anniversaire. Fondée en 1416, en l’église Saint-Jacques de Perpignan suite à la prédication de Saint Vincent Ferrier, moine dominicain, la Confrérie du « Précieux Sang du Seigneur» organise la commémoration de la Passion par des processions et l’assistance aux prisonniers et aux condamnés à mort.

C’est ainsi que depuis six siècles, lors de chaque Vendredi Saint, la procession de la Sanch est restée immuable. Célébrant la Passion du Christ, elle traverse la ville pendant plusieurs heures. Plus de 700 pénitents, en rouge ou noir, quittent l’église Sant Jaume (St Jacques) accompagnés de leur misteris, les saint patrons de chaque paroisse ou de chaque village des environs.

Ces misteris sont généralement des représentations grandeur nature des différentes scènes de la passion du Seigneur et ils sont portés sur les épaules des Pénitents de la Sanch à l’aide de longs bras de bois. Il y en a à peu près 80 et certains pèsent jusqu’à 100 kg. Cette manifestation réunit chaque année plusieurs milliers de visiteurs et de touristes dans les rues de Perpignan.

Pour commémorer ce moment exceptionnel, le Centre d’Exposition de la Sanch (inauguré en 2014 en lieu et place de l’ancien Evêché, derrière le Couvent des Minimes) a choisi de présenter du 17 mars au 20 octobre 2016, une sélection d’œuvres d’artistes qui l’ont suivie au fil des années dans les rues de la ville. Au premier étage de l’édifice du XVIIIe grand format de René Limbourg offrent une lecture de la Sanch très contemporaine. Beauté fulgurante des couleurs en 6×6 (format carré), panoramiques sur pieds nus et chaussés, graphisme des lignes de pénitents, perspectives inattendues, pointes de caparuxtes rouge sang sur ciel bleu, tragique énigmatique des mantilles de dentelles noires et des «misteris», ambiance feutrée du jardin de la Mirande, monumentalité des émotions et des symboles sous un soleil de plomb … C’est un regard inédit sur une tradition religieuse méditerranéenne ancestrale, que nous propose le photographe aux origines sino-cambodgiennes. A ce regard moderne répondent, au rez-de-chaussée, les oeuvres d’artistes emblématiques de la culture locale. La puissance des couleurs des tableaux de Martin Vivès (soit une dizaine d’oeuvres au total), le graphisme synthétique d’Etienne Gony, les sculptures sensibles d’Emmanuel Bolzoms et le calvaire de Saint-Jacques, réalisé par Conrad Paris, issus des collections privées de San Vicens…

Vernissage Exposition "Sanch" de René Limbourg

Vernissage : le jeudi 17 mars 2016 – 18h. Exposition 600 ans de la Sanch. Photographie de René Limbourg. Œuvres de Martin Vivès, Etienne Gony, Conrad Paris et Emmanuel Bolzoms. Du 17 mars
au 30 octobre 2016. Centre d’Exposition de la Sanch Ancien évêché, 8 rue de l’Académie 66000 Perpignan. Du mardi au dimanche de 11h à 17h30. Entrée Libre. Renseignements : 04 68 66 30 30 – 04 68 62 38 92

René Limbourg /Petite Bio :

D’origine chinoise, René Limbourg naît en 1972 à Phnom Penh au Cambodge. En 1975, sous Pol Pot, sa famille décide de se réfugier à Paris où il grandit. Il fait des études de marketing en Ecole de commerce et travaille en agence de Design. Parallèlement, il voyage (Chine, Cambodge, Inde, Tibet etc…) appareil photo et sac sur le dos. En décembre 2002, lors d’un long séjour à Pékin, il redécouvre la ville minière de Datong (connue pour ses grottes bouddhistes). Frappé par les conditions de vie des travailleurs, il entame un reportage sur la condition des mineurs dans une ville où la température moyenne hivernale est de – 30°. La première partie de ce travail sera projetée lors de la soirée de clôture de Visa pour l’Image 2003. Il quitte son poste à Paris pour se consacrer au photojournalisme et se spécialise sur l’Asie. Depuis, il enchaîne les reportages : les villages du sida du Henan, la construction du train au Tibet, celle du stade Olympique, la ville la plus polluée du monde de Linfen, les chasseurs de cordyceps de la province du Hunnam, les musulmans de Chine, la bâche en Chine…

Installé à Perpignan depuis 2004 suite à un « coup de foudre », il s’intéresse aux traditions locales et notamment à la « beauté fulgurante des couleurs et des visages de la Sanch ». Tout en continuant ses travaux de commandes pour la presse et développant celles pour les entreprises, il s’oriente désormais vers des projets d’édition.