Expo Rotspanier, du 23 avril au 21 mai, Argelès-sur-Mer

Construction des structures du Mur de l'Atlantique © Bundesarchiv.

Du samedi 23 avril au samedi 21 mai, la Galerie Marianne accueille l’exposition Rotspanier (Espagnols rouges). Celle-ci présente, pour la première fois, l’histoire de ces travailleurs forcés espagnols durant la Seconde Guerre mondiale. Conçue par Peter Gaida et Antonio Muñoz Sanchez, avec l’appui de l’association Ay Carmela, cette exposition trilingue (français, espagnol, allemand) s’accompagne de conférences, lors de son inauguration, et de la projection d’un film documentaire sur le Mur de l’Atlantique, pour sa clôture.

UN PEU D’HISTOIRE
En 1939 commence, pour 140 000 réfugiés républicains espagnols, une odyssée de sept ans à travers les camps de concentration et de travail en Europe.

Dès l’automne 1940, le IIIe Reich a besoin de main-d’œuvre en zone occupée. Un accord est scellé le 3 avril 1941 avec la commission d’armistice. Il prévoit de recruter des travailleurs spécialisés du bâtiment, dans les camps et les groupements de travailleurs étrangers de la zone libre.

La commission allemande Todt descend en zone libre au printemps 1941. Dans un premier temps, elle procède à des recrutements. Puis elle réquisitionne des étrangers, à commencer par les républicains espagnols, encore nombreux dans les camps. Pris en charge par les Allemands sur la ligne de démarcation, ces derniers sont divisés en deux catégories : les volontaires sont classées Transportspanier (Espagnol de transport) et bénéficient d’un traitement de travailleurs réguliers. Les réquisitionnés sont classés Rotspanier (Espagnol rouge) et considérés comme des travailleurs forcés et comme des suspects.

Au mois de mai 1941, après le passage de la commission Todt, 800 internés d’Argelès-sur-Mer rejoignent ainsi la zone occupée. Entre les mois de juin et d’août, un millier d’autres suivront, dont une majorité d’Espagnols. Ces hommes seront utilisés à la construction du Mur de l’Atlantique, qui débute en septembre 1941, mais aussi à la fortification des bases sous-marines . La plupart sont des Rotspanier. Entre 1941 et 1944, plus de 35 000 Espagnols seront ainsi livrés par Vichy à l’organisation Todt.

AUTOUR DE L’EXPOSITION
Conférences, samedi 23 avril, 14h30 :

  • Rotspanier. Travailleurs forcés espagnols durant la Seconde Guerre mondiale. Victimes oubliées du Nazisme. Par Peter Gaida, Docteur en histoire contemporaine et commissaire de l’exposition Rostspanier.
  • Des Cte aux Gte. Utilisation de la main d’œuvre étrangère dans les Pyrénées-Orientales (1939-1946). Par Grégory Tuban, Docteur en histoire contemporaine et chargé de mission au Mémorial du camp d’Argelès.
  • L’exil républicain espagnol, les camps de concentration et les groupements de travailleurs étrangers en Algérie (1939-1943). Par Éliane Ortega Bernabeu.

Salle du 14 Juillet, rue du 14 Juillet – Argelès-sur-Mer
Entrée libre.

Projection / débat, samedi 21 mai, 17h :
Projection du film documentaire de Jérôme Prieur (2010) sur le Mur de l’Atlantique, suive d’un débat en présence du réalisateur.
Cinéma Jean Jaurès, rue Jean-Jaurès – Argelès-sur-Mer.

Construction des structures du Mur de l’Atlantique © Bundesarchiv.